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L'entraînement de l'esprit
A lire...
28 août 2005

Miroirs

Je dois dire que je n'ai jamais rien lu de plus idiot que : "Même si je suis intéressé par les expériences des autres il me semble hasardeux d'en tirer des conclusions valides pour ma pratique personnelle".
Même ma concierge peut m'apprendre des choses sur ma pratique. Surtout elle, d'ailleurs. De mille manières. Quand son chien gueule pendant une heure derrière la cloison de 5cm qui nous sépare, je sais où j'en suis. Même chose quand elle jette des bouteilles en verre et se met à hurler sur les poubelles (qui sont à 3m de mon lit, mètre en main) à 8h du mat'. Ou quand elle entame une discussion café du commerce juste derrière ma porte alors que j'essaie de négocier une sortie hors-du-corps. Mais elle a aussi d'autres moyens de m'apprendre des choses. Comme je l'ai dit, elle gueule sur les poubelles tout les matins. Pendant longtemps j'ai pensé beaucoup de choses désagréables à son sujet. Jusqu'au jour où moi-même je me suis vu gueuler dans le local à poubelles : " P* de s* de m*, tu vas rentrer là-dedans ou pas ?! ". Là ça m'a fait un choc. Et une sorte d'illumination. J'ai compris ce qui pouvait se passer dans sa tête tous les matins. D'un autre côté, si je n'avais pas porté un intense intérêt (quoiqu'involontaire) à son comportement, je n'aurais jamais remarqué le mien. Ce sont des choses habituellement très inconscientes et que nous avons l'habitude de traiter simplement : " je ne suis pas ma concierge, et elle n'est pas moi ". Ce préjugé à la peau si dure que seule une observation minutieuse de ma concierge peut me permettre de déduire qu'au contraire, nous avons énormément de choses en commun. La science le confirme d'ailleurs : s'il y a 98% de gènes communs entre la souris et l'homme, qu'en est-il entre moi et ma concierge ?
De même, au Centre, il s'est trouvé un pratiquant assez pénible qui m'a collé d'un bout à l'autre de la retraite, me forçant à une certaine impolitesse à son égard, impolitesse consistant à se lever et partir sans explication - car toute explication lui aurait fait bien trop de peine. Le pire avec lui, c'est qu'il ne pouvait pas rester 5mn sans parler, parler de tout et de n'importe quoi et surtout de conneries. Ce type qui se prétendait méditant était manifestement incapable de la moindre méditation, on sentait chez lui une peur terrible du silence et de la solitude. Quelque chose qui le dépassait totalement en fait. Par son observation, il m'a rendue bien plus évidente ma manie de repousser les séances de méditation les unes après les autres, pour une raison ou pour une autre, une manie qui fait qu'à la fin de la journée, j'ai toujours un déficit de 30% sur ce qui était prévu. 
Les gens qui semblent être la caricature d'une pathologie ou d'une autre sont très utiles en ce sens que chez eux, les mécanismes du mental sont totalement évidents, non masqués. Comme chez les enfants qui parlent parlent parlent… sans pouvoir s'arrêter une seconde. La différence c'est que là où l'enfant parle, l'adulte pense. L'activité du mental est la même, il n'y a que l'expression qui change. Les individus " différents " ne sont pas ceux qui ont une activité mentale désordonnée, ce sont ceux qui n'ont pas de coupe-circuit entre la pensée et la parole.
Dernier exemple : j'en suis venue à être tellement remonté contre les gens qui claquent les portes que j'ai fini par m'apercevoir que cela m'arrivait. Et là, miracle : ce n'était pas " exprès ". Il y avait au Centre une porte précise qui, si on la laissait telle quelle dans son état naturel, claquait très fort, une combinaison de courants d'airs et de mécanisme mal conçu (à ce sujet chacun a pu noter, dans l'aile des lamas, une porte vitrée en petits morceaux). Je ne sais pas combien de gens j'ai pu réveiller avec cette porte, mais toujours est-il que cela m'a fait reconsidérer la question " portes " sous un autre angle : combien de claquements dûs à un courant d'air ou à une porte mal réglée, et combien dûs à un acte volontaire ? Et dans ce dernier cas, se référer à toutes les fois où je l'ai fait exprès, toujours avec une " bonne " raison.
La vérité, c'est que ce que nous croyons être le plus conscient chez nous ne l'est pas du tout. Lorsque nous gueulons sur un ordi ou que nous filons un coup de pied dans une chaise, nous sommes en réalité proches du coma. Si ce n'était pas le cas, nous aurions renoncé à faire ces sortes de choses depuis longtemps. De même, lorsque nous pensons à quelque chose, c'est presque toujours inconsciemment. Essayez de ne pas suivre les pensées discursives sans bloquer l'activité de l'esprit (pratiquer trekchö, en somme), lorsque vous êtes dans un supermarché par exemple. Le résultat est assez effarant et il est le suivant : pratiquement toutes nos pensées discursives sont le résultat d'une forme d'inconscience et se déroulent dans cette inconscience. Il ne s'agit pas de l'inconscience telle que nous la définissons généralement mais de quelque chose de beaucoup plus sournois.
No-Smoking avait essayé un jour de voir à quel moment de l'endormissement il perdait conscience, et il s'était aperçu que ce moment n'existait pas. Aussi loin qu'il aille, il y avait toujours une forme de conscience. De même que dans le rêve, il y a de la conscience. Nous avons conscience d'être quelqu'un et d'agir, mais cette conscience est incomplète, il lui manque quelque chose.
Dans la vie de veille, c'est pareil. Bien sûr que nous avons conscience de penser, mais il s'agit en quelque sorte d'une conscience de rêve. C'est en ce sens que certains maîtres disent que croyant être réveillés, nous dormons. Et la profondeur de ce sommeil ne nous est pas visible tant que nous définissons la conscience comme nous la définissons habituellement (disons : la faculté de fabriquer du sens). La vraie conscience, qui serait de percevoir ce qui est à l'origine de ce sens, est quant à elle presque totalement absente de notre vie.

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L'entraînement de l'esprit
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Enseignements de Rudi

Fear
We have the capacity in our minds to create that which we are most afraid of; in the same way that we bury some ignorance like a grain of sand inside the shell of an oyster and build around it until we come up with the end product, which in this case is not a pearl.

God
It is finally this consciousness that allows a human being to feel God as the constant energy that is absorbed by all of the chakras, filling him with sweetness and joy. Not feeling happy is only the result of not being in tune with this force and not having the consciousness to contain it. For whatever reason we fail in holding onto energy, we must look to ourselves. We cannot blame anybody or anything. It is only our lack of capacity to hold that which is given.

Revelations

In all teachings, the temptations that appear during the revelation period are those things we identify with, that take away the energy or content from the experience. It is the courage to put the bottom on the void, so that the incoming energy is not lost during any experience, that is required. This enables a person to grow endlessly, by surrendering content as fast as it manifests itself.

Seekers
It is a remarkable event when somebody presents a situation that exposes their real need. It is rare when even half the truth is given. Usually a situation is distorted beyond recognition. It is as if somebody is saying to me that if I can dig out the real situation, maybe they will allow me to help them. When a situation occasionally is presented in all its nakedness, it is only because the person is defenseless at a particular moment. As soon as they have one stitch to put on their back, they again retreat into themselves, distorting what they said and what they think you said. The ability to hear and see is rare in this world. It only exists in somebody who truly wishes to grow. This has not, unfortunately, been the attitude of most seekers. So few succeed in reaching their goal that it is safe to assume that there are few who honestly pursue a spiritual life, and even then, very few teachers who cater to anything that brings the realism that allows for enlightenment.

Spirituality

Spirituality is not about being where you think you should be. It is not about being where you want to be. Spirituality is about being on the highest point of an ascending energy that keeps growing and growing.
As this energy grows, it completely destroys every level of truth as you live it. This does not mean the truth that has been destroyed was not real. It was real for the level on which you existed before. With students, I am not interested in how long they are with me; I am just interested in one thing: whether or not they are strong enough to break up the horizontal level and continue growing. For myself, I do not want to limit myself by what I was. I do not think, "I did all this work to get to here." That is baloney. That is making a drama of your life and trying to build an image for yourself. The point is to keep growing. It is to have the courage to keep growing, even if it pulls apart the structure of your life. Then it is freeing you. There is nothing wrong with pulling apart the structure. What is wrong is to build yourself into a coffin and then stay there and try to justify it. Either you are working to live on a higher level all the time and to have a rebirth all the time, or you are trying to find justification for staying the way you are.
The whole point of what we do is to destroy matter, which is this horizontal plane we sit on: the earth. It is to translate this physical and material matter into spiritual force. This is our work.

Surrender
You sit down. Inside you, what is going on? You want to be right. "I'm a nice guy, how could this person do this to do me? How could someone take advantage of me in the business world," or "How can somebody not love me? Don't they understand what I did?" Inside you, these muscles close up; they are protecting you. They are protecting your ego, protecting the image you have of yourself. You sit down to take your breath, and you find that something has robbed you of your heart. What robbed you of your heart ? The need to be right. These muscles do not want to open. They would rather you were safe and secure behind the wall than outside the wall.
Surrendering is opening all the muscles. This is the real test of your surrender in a situation. Can you breathe ? Does the throat open to receive the energy ? Are you free to receive this energy and open and see what your condition really is ? If you find out you are constricted in your heart, you have a pain in your back, or you can't get the air down, what does it mean? It means you are closed. What closed you? It does not matter what closed you, you do not have to find the rational reason, you just have to open. You sit and work, and you breathe. I do not have that problem anymore, but I used to sit and take that breath six hundred times in one day, sometimes, to begin to feel a little crevice start to open. If you are closed, you are dead. You can't be right if you are closed. Can a closed person know what he or she did or did not do ? So, if you find that you are closed, you have to drop the whole issue of whether the other person is or is not right.


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