La boddhicitta ultime est trop abstraite
La boddhicitta ultime n'a rien d'une abstraction.
C'est là où, avec les connaissances intellectuelles, on fait fausse route. En venir à penser que la boddhicitta ultime ou quelque autre objet du dharma soit une abstraction est une erreur très répandue. Les objets du dharma sont tous des objets concrets. Concret ne veut pas dire grossier.
la charité doit devenir une habitude, un automatisme,
Honnêtement, je ne vois pas en quoi un automatisme a le pouvoir de purifier qui que ce soit. Par définition, ce qui a pouvoir de nous changer doit être conscient.
Il en résulte aussi que si on tue 1 million de personne dans un état d'inconscience crasse, comme un pilote d'avion qui lâcherait une bombe atomique, le karma qu'on prend n'est pas celui d'avoir tué un million de personnes, mais plutôt celui d'être un sale con. Après, c'est sûr que les êtres invisibles ne vont pas apprécier, cela dit ils auront aussi du mal à trouver le fautif et ensuite à l'accuser, car le fautif n'était pas vraiment au courant.
nourrir les animaux sauvages.
Dans l'idée c'est bien. Mais si tu as des souris dans ta chambrette, vas-tu les nourrir ? Moi j'aime bien nourrir les oiseaux l'hiver. Mais quand je vois que je ne peux pas avoir une seule pomme intacte sur mon pommier, je le regrette. Un peu c'est bien, trop c'est trop. Les animaux en bande, c'est comme les gens, ça devient une nuisance.
Ce que les animaux sauvages seraient en droit d'attendre de nous, ce n'est pas de la bouffe, c'est de la lumière divine. Car c'est nous qui les avons fait chuter.
Je pense que nos parents, mais plus particulièrement nos grands-parents et nos ancêtres prient énormément avec beaucoup de force pour leur descendance.
Eh ben ça, tu m'apprends quelque chose. Moi dans tout ce que je vois, personne n'a la moindre idée de comment prier. Mais tu confonds peut-être prier avec la pensée de vouloir le bien des gens ? Prier n'est pas un acte de la pensée, ni de la volonté. C'est là je pense où il y a une confusion générale. Se faire du souci pour ses enfants, ça n'a rien à voir avec la prière, car déjà, la prière n'a rien à voir avec le souci. Pour arriver à prier, il faut déjà ôter le souci. C'et la dernière parole du Père Joseph au Père Charalampos "Retranche tout souci".
Les maîtres de la prière vivants dans la famille sont je pense les grands-parents.
Il me semble à, ce point que tu as un choix à faire entre cette assertion, et tes assertions précédentes comme quoi le monde est à l'envers et marche sur la tête. Soit les chefs de famille savent prier, et le monde est dharmique, soit on constate que le monde marche sur la tête, et il faut en conclure que les gens ne savent plus prier.
Enseigner au sujet de la joie innée (innate joy)
Tu remarqueras que c'est la quatrième de l'ordre inverse.
Déjà, quand tu auras la première de l'ordre normal (la descente), ça ne sera pas rien. Geshé Gelek dit qu'au début c'est tellement fort qu'on ne tient pas en place. Et là tu me parles donc, en quelque sorte, d'enseigner au sujet de la 8è joie ?... Il y a un truc qui me dépasse.
L’amour dissout la colère je crois.
Ce sont des réflexions intéressantes. Mais il faudrait maintenant examiner cet amour. Est-ce que tu peux l'utiliser pour pratiquer, dissoudre les vents dans le canal central et faire fondre les gouttes ?
Et quand tu as une crise de colère contre Dong ou autre, peux-tu dissoudre la colère avec cet amour ?
Ce sont des questions auxquelles il faut absolument parvenir à répondre. Pas à moi, mais à toi-même.
L'enseignement sur le coeur
C'est une chose, mais il faut pouvoir reproduire les mouvements des vents (quand ils vont au bon endroit). Pour commencer, il faut déjà savoir si ils vont au bon endroit.
C'est une investigation que curieusement, personne ne veut faire.
Il faut dire que le résultat est généralement désespérant. Quand on a un mouvement spontané de vents avec quelqu'un, où il y a un vrai amour, disons que, allez, les vents passent au bon endroit pendant une seconde. Mais ça nous fait tellement d'effet par rapport à notre vie habituelle où ils n'y passent jamais, qu'on a l'impression d'avoir un amour délirant. Si c'était vraiment le cas, le monde serait plein de grands pratiquants du vajrayana.
un maître a un jour dit : « si l’on n'est pas dans le samsara, on est un extrémiste » (on est dans l’erreur donc) ; la voie et le modèle bouddhiste, mais aussi la vertu taoïste (le De 德) est une sorte d’inclusion « tolérante » de tout.
Je ne sais pas comment te le dire, mais on n'est pas du tout à ce niveau. Dudjiom parle d'un niveau dont on n'a absolument pas idée. Ce que nous on pratique, c'est l'inclusion tolérante du samsara à partir du samsara, c'est ce que fait tout le monde : on rolère les autres pour qu'ils nous tolèrent. Ça s'appelle le contrat social. Critiquer des moines purs qui sont très au-dessus de nous parce qu'ils n'arrivent pas encore à inclure le samsara, ça me paraît risqué.
Dans un enseignement de la Kabale, il y a aussi la notion que lors de la délivrance, rien ne changera.
Non, rien ne changera. Mais d'ici là, tout aura changé, tu seras capable d'être hors de ton corps en parlant aux gens. Tu seras capable de faire toutes sortes de miracles, tu traverseras les murs, tu verras à travers les montagnes, tu verras le passé et l'avenir etc. En somme tu ne vivras plus sur terre mais au ciel, quoique ton corps sera encore sur terre. C'est sûr qu'au moment de ta mort, rien ne changera.
Comme le dirait un maître juif : « Dieu est le seul à pouvoir écrire droit sur des lignes courbes ». Les apparences peuvent sembler totalement chaotiques et incompréhensibles, et peut-être y a-t-il un dessein divin derrière.
En quelque sorte, mais il faut commencer par voir que ce chaos est réellement un chaos. Il n'est pas l'intention de Dieu. Il est le résultat de notre karma pourri qui jette la confusion sur tout. Ensuite, Dieu peut s'en servir quand même pour nous aider, mais il va falloir de ta part une sacrée dose d'efforts, sinon il ne le fera pas.
Donc c'est l'inverse. Il n'y a aucun dessein divin derrière les lignes courbes de notre karma. Mais si nous prions beaucoup, avec beaucoup de sacrifices, il condescendra peut-être à transformer notre bazar en outil de salut.
C’est l’histoire de Gimli et Legolas dans Le Seigneur des Anneaux, qui ont trouvé le point de tikoun de leur relation et purifient de ce fait toutes les haines et les guerres entre leurs races respectives. Ils deviennent les plus grands amis alors que tout les oppose.
N'oublie pas que c'est une histoire, racontée par un mec qui n'est pas un pratiquant du dharma, bien qu'il ait une connaissance intuitive de certaines lois du karma.
Toutes les histoires sont fausses. Ce qu'il faut trouver, c'est un cas réel semblable, et regarder les protagonistes. Il est possible que l'histoire de Gandhi corresponde à cela, mais il faudrait examiner les choses de près. De loin, on ne peut pas statuer. On sait juste qu'il a foutu les anglais dehors. Mais après cela, l'Inde est devenue un chaos.
Quand on n'a pas trouvé le point du tikoun, on se fait la guerre ou on est dans l’indifférence ; mais quand on a trouvé ce point, on entre dans une profonde amitié. C'est valable aussi pour notre famille, je pense.
Je ne sais pas. Parmi tous les gens que je connais, il n'y en a aucun qui a l'impression d'avoir été aimé par ses parents. J'en ai connu beaucoup, quand même. Mais ils ont tous raconté la même histoire, que leurs parents ont essayé d'empêcher leur développement.
Il y a des biographies où ils racontent autre chose, mais ce sont généralement des gens nés il y a plus d'un siècle.
Rudi dit que les parents, en général, sont jaloux de leurs enfants et font tout ce qu'ils peuvent pour leur couper les ailes. Il dit aussi que les amis sont jaloux des amis et tiennent à les garder à leur niveau. Que lorsqu'il s'est mis à progresser spirituellement, tous ses meilleurs amis sont devenus ses pires ennemis. C'est une loi. Un point-clé, comme tu dirais. Si tu l'ignores, tu va t'exposer à de grandes souffrances.