La chambre mystérieuse
De retour, enfin.
Mais commençons par le début. Dimanche dernier, donc, nous avons pris le train jusqu’à Saumur, Alix et moi, et de là, nous avons enfourchés nos vélos pour aller jusqu’au Centre (15km), par les petits chemins angevins. Tout s’est parfaitement déroulé, mais voilà qu’arrivés au Centre, le karma frappe. A peine ai-je le temps d’aller aux toilettes qu'Alix se fait taxer son vélo par une grande rousse qui lui dit « prête-moi ton vélo, j’ai envie de faire un tour, je te le rends dans 5mn ». Une demi-heure plus tard (il est alors 10h du soir, la nuit tombe), personne. Nous commençons tout de même à nous inquiéter de l’endroit où nous allons dormir, et tandis qu'Alix, assis sur le perron, attend son vélo qui ne revient pas, je vais voir l’organisatrice pour savoir où on dort. Là, ça se complique, moi je veux dormir avec mon vélo, et elle ne veut pas de vélos dans le « château », il faut le mettre dans le local à vélos. Un Time carbone équipé Campa Record avec un SRM, 6500 euros la bête, pas question que je le lâche, il dormira avec moi quoi qu’il arrive. Finalement, elle appelle le khempo Tempa qui donne son autorisation pour que moi et Alix dormions dans une chambre près de l’entrée, une chambre où soi-disant il ne voulait pas qu’on dorme. Là, je peux entrer mon vélo.
A 22h30, le vélo d'Alix rentre enfin, et là ça se corse. La fille qui avait emprunté le vélo veut notre chambre, malgré son insistance nous lui disons que nous la lui donnerons le lendemain, que nous n’allons pas commencer à déménager nos affaires à l’heure qu’il est.
Bref, la nuit se passe, une nuit absolument incroyable. Il se trouve que notre chambre est la plus proche du Lopön, j’ignore s’il y a un rapport. Quoi qu’il en soit, je décide de ne plus lâcher la chambre, surtout vu l’insistance qu’elle y met et qui devient grotesque. Le lendemain, moi et Alix on se fait pourrir par la fille, évidemment je ne cède pas, elle appelle les organisateurs à la rescousse, on nous annonce que pour des raisons complexes on devra payer la chambre plus cher… Pas de problème.
La morale de cette histoire, c’est que si elle n’avait pas cavalièrement emprunté le vélo d'Alix, et si elle ne l’avait pas obligé à l’attendre une heure sur le perron, elle aurait eu sa chambre, parce qu’elle aurait été là au moment de la tractation, et nous n’aurions pas fait de problèmes pour la lui laisser.
C’est ce qu’on appelle un retour de karma.
Quoi qu’il en soit, les chambres n’ayant pas de clés, j’ai accroché mon vélo au radiateur. Me croirez-vous, toute la semaine, j’ai eu peur de perdre la clé de l’antivol. Imaginez la scène. Moi allant voir les organisateurs « euh, voilà, j’ai accroché mon vélo au radiateur, et alors imaginez-vous que j’ai perdu la clé, il faudrait faire quelque chose… ». Les organisateurs appelant un spécialiste : « Bonjour monsieur, ici le centre Shenten, nous vous appelons parce que nous avons un petit problème, nous avons un vélo accroché à un radiateur, il faudrait couper l’antivol… ». Le spécialiste racontant sa journée à ses amis : « Il y a une bande de chtarbés qui s’est installée un peu plus bas, ils accrochent des vélos aux radiateurs »…