Méditation et vélo
Aujourd'hui je suis allé faire du vélo avec un nouveau groupe, encore des petits vieux, mais qui ont la forme (28 de moyenne sur 75km). En fait il y a 3 groupes, les jeunes, les moins jeunes et les vieux, sachant que les jeunes roulent à 37-40 de moyenne... bref. Je me trouve bien chez les vieux, j'ai vu des jolies paysages, j'ai rien pu manger, à peine boire, j'ai raté le sprint final parce que c'est toujours pareil, des camions de 90kg se rappliquent là et comme c'est plat ils sont imbattables... (les plus gros étant toujours avantagés sur le plat) en plus on m'a dit qu'il y avait là des gars du groupe 2. Bon. Donc sur le moment c'était sympa, sauf que j'ai passé tout l'après-midi à m'en remettre et que c'est pas fini. Mais c'est bien pour la pratique en fait. Je gis comme une larve dans le canapé, mais en même temps je ne peux pas vraiment dormir (une histoire de vents), donc je médite.
En tous cas il y a un truc de sûr avec le vélo, c'est que c'est, comme pas mal de sports, un monde tout à fait masculin. Si on veut voir des filles, c'est pas là qu'il faut aller. Je crois qu'il n'y en avait qu'une sur les 3 groupes (100 personnes au moins je dirais). Maintenant quand je vois le physique de certains, je me dis que je suis clairement défavorisé (sauf dans les côtes) et que je le serai toujours. Sauf si je fais comme Jeanne Liberman et que j'utilise la méditation pour progresser en vélo. Un usage super intelligent de l'énergie spirituelle. Mais que faire d'autre ? Je ne veux certainement pas être gourou au vu des ennuis que ça garantit, et en plus c'est un type de relation qui ne m'intéresse pas. Voir les gens dérailler et être obligé de le leur dire, non merci. Il faut avoir une âme de dictateur quelque part, ou avoir attiré en soi un ange dictatorial.
J'ai également pu noter à diverses reprises que c'est un milieu très raffiné ("Ptain les gars y a eu une cassure après le stop, pour vous rattraper c'était mortel, j'ai la selle dans le trou du cul !"). En même temps je crois que je préfère ça aux milieux soi-disant raffinés, intellectuels ou artistes, qui sont d'une prétention insupportable. Je deviens comme certains qui préfèrent fréquenter les animaux plutôt que l'élite du genre humain qui se croit dans des mondes divins mais navigue surtout dans son propre fantasme. Bref. Heureusement que "l'amour" au final se révèle fondamentalement sans objet. Au début on cherche des gens à aimer, on n'en trouve pas des masses, alors on s'en invente, et puis on réalise finalement que le geste ne nécessite pas d'objet pour être bien réel - auquel cas ça tombe probablement sur les plantes et les escargots -. On n'en demande pas plus, finalement.