Désertification spirituelle
Ma copine me dit que mon dernier post est quelque peu déprimant, en même temps il me semble difficile de se réjouir car une fois le vernis enlevé, il ne reste pas grand chose. Enlever le vernis, c’est enlever les idées et garder les faits, y compris les faits métaphysiques. Par exemple, la religion chrétienne qu’on découvre en enlevant le vernis est très proche du bouddhisme. Il n’y a pas 3 personnes divines, seulement une, le Fils. C’est là où j’en étais arrivé. Pas chrétien me direz-vous ? Léo a découvert que c’était la doctrine originelle des premiers papes avant le concile de Constantinople, mais qu’on les a fait taire pour je ne sais quelle obscure raison et qu’on a propagé à la place cette fausse doctrine de 3 personnes qui ne tient pas face à l’expérience. Il en découle des traités sur la Trinité qui donnent mal à la tête parce qu’ils sont purement intellectuels, les théologiens ne sachant plus comment se tortiller le cerveau pour soutenir cette chimère. Enfin peu importe.
Si on s’en tient aux faits, on arrive à quelque chose d’assez simple. Il y a Dieu, qui émane toutes ses lumières, les anges. Il y a l’homme, qui est un récipient vide, susceptible de recevoir n’importe quelle lumière. Son problème principal c’est d’entrer en contact avec les lumières en question. Il y a donc des Avatars, qui viennent en manifester quelques unes ici et là. Il faudrait déraisonner pour s’imaginer qu’un Avatar les manifesterait toutes, comme les chrétiens se l’imaginent avec Jésus. Heureusement, les premiers chrétiens étaient plus raisonnables, et ne disaient pas cela. En effet, on se demande pourquoi une incarnation terrestre viendrait manifester des lumières utiles à l’autre bout de la galaxie et inutiles ici. Or il y en a autant pour là-bas que pour ici c’est évident. Donc chaque Avatar vient manifester ce qui est utile et accessible pour son lieu et son époque, ce qui est une goutte d’eau dans la totalité, mais peu importe. L’important, c’est d’avoir quelque chose plutôt que rien. Ensuite, chacun essaie d’attraper un petit rayon transmis par ces avatars, et il faut de nombreuses vies pour progresser, car c’est très lent. Ceux qui parlent de réalisation en une vie s’adressent à ceux qui sont déjà au sommet. Et les saints qui sont aidés dès la naissance par des anges, ne sont pas des gens mystérieusement prédestinés, ce sont des âmes qui naissent en ayant déjà accumulé un grand nombre de lumières. Donc il n’y a pas d’injustice ou de liberté mystérieuse de Dieu qui déciderait d’aider les uns et pas les autres, seulement des âmes plus ou moins évoluées. A partir de quoi il nous faut définir où on se situe, et ce qu’on est capable d’attraper.
C’est là où la situation se corse. Des vraies lumières divines, il y en a fort peu autour de nous, car ainsi que je l’ai dit plus haut, elles ne sont pas accessibles dans l’atmosphère, elles sont accessibles uniquement par l’intermédiaire de ceux qui les incarnent, Avatars et Saints (et leurs oeuvres). Si elles étaient accessibles par l’air du temps, les sociétés chamaniques auraient donné naissance à de grands saints, or si on se renseigne, on voit que le modèle véhiculé dans ces sociétés est différent de celui des monothéismes ou des religions orientales (même s’il y a un rapport avec certaines énergies divines, mais c’est plus un rapport de sujétion que d’amitié). Il y a toutes sortes d’énergies divines, il faut le savoir, et il y en a un grand nombre qui sont assez obscures. Quand je parle des « vraies », je parle de celles qui sont non-égoïstes, disons, et qui travaillent avec les autres. Bref, pour en revenir à mon sujet, il semble assez évident que les Saints sont en train de déserter la planète, il en résulte une diminution de l’influx spirituel dans les cérémonies religieuses et un retrait des lumières. Et même s’il y a beaucoup de gens qui vont à Medjugorje par exemple, la qualité globale est très médiocre.
Je suis convaincu que vis-à-vis de l’homme, les énergies divines sont passives. Elles ne lui tombent dessus que s’il les a déjà intégrées mais oubliées (exemple des saints enfants), ou si un autre personne provoque la chose. Il y a donc 2 solutions : attendre qu’un saint prie pour nous (vu leur petit nombre, c’est comme attendre de gagner au loto), ou aller les chercher comme on va chercher de l’or, sachant que c’est plutôt bien caché et quasiment absent du paysage humain actuel. La seule justification d’une vie monastique, c’est au fond l’espoir qu’il y ait un saint dans la monastère où on se rend. Mais s’il n’y en a pas, c’est perdre sa vie. La vie monastique en tant que telle n’a pas grand pouvoir, il suffit de regarder les reportages.
Tout le malentendu du christianisme provient au fond de ce qu’on nous prétend que les lumières divines sont actives. Dieu se soucierait de nous. Mais Dieu justement, ce n’est pas cela. Il n’y a aucun débat théologique à mener à ce sujet. Il suffit de regarder les faits. Auschwitz, les petits somaliens ou ukrainiens qui naissent avec des maladies génétiques et ainsi de suite. Est-ce que Dieu intervient dans ces endroits autrement que par les saints qui pourraient s’y trouver ? Les livres nous parlent de gens qui prient et qui reçoivent des réponses (quoiqu’il faudrait encore voir ce qui leur répond, parce que j’ai de gros doutes sur beaucoup), ils ne parlent pas de ceux, bien plus nombreux, qui prient et qui n’ont pas de réponses. Tout se tient de toutes façons. Celui qui sait prier est déjà en contact avec quelque chose du fait de ses vies antérieures et il obtient une réponse. Et celui qui ne sait pas n’obtient généralement rien d’authentique puisque la chose n’est pas en lui originellement. La difficulté, c’est d’acquérir quelque chose qui n’était pas là au départ. Quant aux anges gardiens qui sont légion semble-t-il si l’on en croit Pierre Jovanovic, c’est parce que ce ne sont pas des anges. Ce sont nos âmes, dont la plus grande part n’est pas incarnée, et qui flottent quelque part autour de nous en attendant de pouvoir se faire entendre.