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L'entraînement de l'esprit
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5 septembre 2015

Piano et mystique (lettre)

Imagine-toi que je (re)découvre le piano… Après avoir lu un traité du 19è siècle exhumé par Alix qui explique les véritables principes du piano (valables pour tout instrument je pense), j’ai réalisé qu’ils n’étaient enseignés nulle part. Mais que c’était ce qui faisait la différence entre les bons et les mauvais, car comme dit Alix, le niveau intermédiaire n’existe pas vraiment.
En fait c’est un truc que les bons font spontanément et que les mauvais ne font que très peu : il faut pouvoir se représenter mentalement très précisément tout ce qu’on fait dans le plus petit détail. Si on trouve exactement ce qu’il faut se représenter, on peut même arriver à progresser sans jouer, aussi curieux que ça puisse paraître. Du coup, plus besoin d’exercices sans fin qui de toutes façons ne corrigent jamais les vraies faiblesses, qui sont d’abord dans la représentation : on se rend compte qu’on ne peut pas se représenter le geste qu’on n’arrive pas à faire. Et quand on arrive finalement à se le représenter (ce qui est un exercice bien difficile), alors on peut le faire. De la sorte on peut corriger les sempiternelles erreurs qui se sont engrammées avec l’habitude (et qui résultent dans de mauvais chemins neuronaux, cela revient donc à un problème de plasticité cérébrale). Bref, on se rend compte que toute erreur revient à un défaut de conscience.
Tu seras surpris d’apprendre que la religion travaille sur la même matière interne, sauf que dans ce cas, il n’y a pas de preuve physique (le mystique ou le saint ne joue pas un concerto pour prouver qu’il a effectué correctement son travail de représentation), d’où le foisonnement des escrocs et l’ignorance généralisée des méthodes. De même que pour un concertiste le mouvement physique n’est que l’ombre de la représentation qu’il en a, le mystique engendre des représentations aussi réelles (et même davantage) que des morceaux de musique. Sauf qu’il n’y a pas d’ombre projetée qui permettrait de voir ces choses. Pourtant elles existent, dans le même genre d’univers qu’un concerto existe pour un pianiste – et pour le pianiste, on conviendra volontiers qu’il y a là un objet très réel, qu’il peut voir, entendre, sentir etc. en l’absence de piano. Ses mains et son cerveau sont très différents des nôtres. Il en va de même pour le saint. C’est quelqu’un qui a réussi à se transformer (physiquement) par le biais de représentations substantielles. Les naïfs diront que c’est l’oeuvre de Dieu.
Il y a aussi des naïfs en musique qui disent qu’on naît doué ou pas. Sauf que quand on fait commencer la musique à un enfant très jeune, il devient forcément « doué ». De même que l’enfant de moins de 6 ans apprend une langue étrangère sans accent, il a aussi la capacité de savoir spontanément comment employer son cerveau pour jouer de la musique. Plus âgé, on ne sait plus, mais si on nous le dit, on peut faire un effort dans ce sens et ça facilite singulièrement les choses. Sauf que presque personne ne sait ce qui manque.

Effectivement.
Dans un autre domaine d’autres l’ont constaté d’expérience et l’on formalisé depuis longtemps, il me semble me souvenir…
Les sportifs des disciplines individuelles (ski, gymnastique, danse,…) savent depuis longtemps qu’il est important de voir, d’analyser, puis de se représenter les bons gestes et bonnes attitudes. Même en tant qu’amateur de faible niveau on peut constater qu’en remontant sur les skis à a+1 on a fait des progrès par rapport à a. Et portant on n’est pas monté sur les planches entre les deux. De même en natation ou en planche à voile ou en tennis. Cela j’ai pu le constater ayant pratiqué à mon petit niveau ces disciplines. Je pense que l’explication est la même que celle que tu développes pour la musique.

C’est quelqu’un qui a réussi à se transformer (physiquement) par le biais de représentations substantielles
Les psy. diront que c’est de l’hystérie de conversion. Sans doute l’un et/ou l’autre.

Le problème des psy c’est qu’il ne savent pas sur quelles représentations s’appuient les mystiques. Ou plutôt ils ne se sont pas avisés qu’il existe des qualités diverses dans les représentations, par exemple une fugue de Bach va très certainement induire des sensations et des sentiments beaucoup plus fins qu’une descente de ski. Car il y a une chose supplémentaire dans la musique, c’est le sentiment, il suffit de regarder des masterclass pour voir que c’est la différence entre les grands interprètes et les autres. (A ce sujet, si tu as du temps, tu peux regarder des masterclass de Lang Lang, il est absolument excellent, il y en a plein sur youtube). Bref, un grand interprète exprime beaucoup plus de sentiment qu’un bon premier prix de conservatoire, et c’est à peu près la seule différence, car au niveau technique ils sont tous excellents semble-t-il. C’est ce sentiment musical, en rapport avec la sensation, qui constitue un univers. Il me semble qu’un « vieux » musicien comme Rubinstein, qui a eu 70 ans pour développer cela, a développé des qualités et un univers qu’un psychologue ne peut absolument pas se représenter, et que pour savoir ce qu’il expérimente, il faudrait avoir fait la même chose. Un saint a poursuivi le même genre de recherche dans son domaine, à savoir qu’il a commencé par des choses plutôt grossières, comme l’élève de conservatoire, et puis avec le temps, les choses se sont affinées et transformées d’une façon que l’on ne peut pas concevoir de l’extérieur. La personne extérieure étant à même de percevoir le niveau grossier qui sert de base, mais pas les suivants, par définition, puisqu’il s’y mêle de la sensation (bien qu’elle ne soit pas formalisée).
Il faut savoir que le pianiste développe des univers dans ses doigts (et mains et bras). MJ décrit un peu la chose, il y a pour commencer la finesse de la sensation qui n’est pas la même selon les zones des doigts, ensuite elle a introduit des couleurs en fonction des doigts, mais pas de manière arbitraire puisqu’il était impossible de les inverser, ce qui l’a conduite à d’autres découvertes et ainsi de suite. Elle a écrit 6 traités sur les « lois » du mouvement et de l’esprit qu’elle a découvertes. Si tu veux te faire une idée : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55424825 . Le début est déjà incompréhensible alors tu imagines le reste. Mais quand on essaie de l’appliquer, ce qu’elle explique s’éclaire tout à coup, on retrouve étonnamment les mêmes choses, et on se rend compte qu’elle n’a rien inventé. Elle n’a fait que transcrire ses découvertes qui semblent s’appliquer à tout le monde. Enfin, je n’en suis qu’au début, mon esprit étant bien faible. Elle explique aussi que le clavier forme une sorte de substance mentale de plus en plus différenciée, qui acquiert des niveaux de finesse inimaginables, en rapport évidemment avec les doigts et tout le reste. Et un tas d’autres choses inconcevables à notre niveau.

Bref. Le mystique fait la même chose, à ceci près qu’il ne décrit pas ses opérations. Il donne seulement quelques vagues indices par ci par là. Dans son cas, on connaît le thème de base de ses représentations (les Evangiles par exemple), mais on n’a pas la moindre idée de ce qu’il en fait (et ils en font tous qqch de différent semble-t-il). A partir de là il se construit un univers de sensation/sentiment (il appelle ça le paradis) qui semble susceptible de développements infinis. Et comme pour la musique, il semble qu’il existe là aussi des lois de développement. Par contre, la matière est plus vaste (le corps dans sa totalité), et les zones principales différentes – le mystique va parler du « coeur » là où le pianiste va plutôt parler des doigts. Etc… Certaines religions vont en outre s’aider de disciplines plus physiques, justement pour « vérifier » la justesse de tout cela, le yoga, les arts martiaux, le tir à l’arc… et il existe fort heureusement certains auteurs qui ont « un peu » détaillé le niveau interne (les tibétains l’ont fait bcp plus que les autres). Bref, pour qu’un psy puisse parler d’un yogi, il y a la même condition que pour Rubinstein, sinon ça aura exactement la même pertinence.

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Enseignements de Rudi

Fear
We have the capacity in our minds to create that which we are most afraid of; in the same way that we bury some ignorance like a grain of sand inside the shell of an oyster and build around it until we come up with the end product, which in this case is not a pearl.

God
It is finally this consciousness that allows a human being to feel God as the constant energy that is absorbed by all of the chakras, filling him with sweetness and joy. Not feeling happy is only the result of not being in tune with this force and not having the consciousness to contain it. For whatever reason we fail in holding onto energy, we must look to ourselves. We cannot blame anybody or anything. It is only our lack of capacity to hold that which is given.

Revelations

In all teachings, the temptations that appear during the revelation period are those things we identify with, that take away the energy or content from the experience. It is the courage to put the bottom on the void, so that the incoming energy is not lost during any experience, that is required. This enables a person to grow endlessly, by surrendering content as fast as it manifests itself.

Seekers
It is a remarkable event when somebody presents a situation that exposes their real need. It is rare when even half the truth is given. Usually a situation is distorted beyond recognition. It is as if somebody is saying to me that if I can dig out the real situation, maybe they will allow me to help them. When a situation occasionally is presented in all its nakedness, it is only because the person is defenseless at a particular moment. As soon as they have one stitch to put on their back, they again retreat into themselves, distorting what they said and what they think you said. The ability to hear and see is rare in this world. It only exists in somebody who truly wishes to grow. This has not, unfortunately, been the attitude of most seekers. So few succeed in reaching their goal that it is safe to assume that there are few who honestly pursue a spiritual life, and even then, very few teachers who cater to anything that brings the realism that allows for enlightenment.

Spirituality

Spirituality is not about being where you think you should be. It is not about being where you want to be. Spirituality is about being on the highest point of an ascending energy that keeps growing and growing.
As this energy grows, it completely destroys every level of truth as you live it. This does not mean the truth that has been destroyed was not real. It was real for the level on which you existed before. With students, I am not interested in how long they are with me; I am just interested in one thing: whether or not they are strong enough to break up the horizontal level and continue growing. For myself, I do not want to limit myself by what I was. I do not think, "I did all this work to get to here." That is baloney. That is making a drama of your life and trying to build an image for yourself. The point is to keep growing. It is to have the courage to keep growing, even if it pulls apart the structure of your life. Then it is freeing you. There is nothing wrong with pulling apart the structure. What is wrong is to build yourself into a coffin and then stay there and try to justify it. Either you are working to live on a higher level all the time and to have a rebirth all the time, or you are trying to find justification for staying the way you are.
The whole point of what we do is to destroy matter, which is this horizontal plane we sit on: the earth. It is to translate this physical and material matter into spiritual force. This is our work.

Surrender
You sit down. Inside you, what is going on? You want to be right. "I'm a nice guy, how could this person do this to do me? How could someone take advantage of me in the business world," or "How can somebody not love me? Don't they understand what I did?" Inside you, these muscles close up; they are protecting you. They are protecting your ego, protecting the image you have of yourself. You sit down to take your breath, and you find that something has robbed you of your heart. What robbed you of your heart ? The need to be right. These muscles do not want to open. They would rather you were safe and secure behind the wall than outside the wall.
Surrendering is opening all the muscles. This is the real test of your surrender in a situation. Can you breathe ? Does the throat open to receive the energy ? Are you free to receive this energy and open and see what your condition really is ? If you find out you are constricted in your heart, you have a pain in your back, or you can't get the air down, what does it mean? It means you are closed. What closed you? It does not matter what closed you, you do not have to find the rational reason, you just have to open. You sit and work, and you breathe. I do not have that problem anymore, but I used to sit and take that breath six hundred times in one day, sometimes, to begin to feel a little crevice start to open. If you are closed, you are dead. You can't be right if you are closed. Can a closed person know what he or she did or did not do ? So, if you find that you are closed, you have to drop the whole issue of whether the other person is or is not right.


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