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L'entraînement de l'esprit
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11 mai 2023

Maître et yidam - rôle et nature du yidam

Quand je parle de yidam, les gens s'imaginent que le yidam est notre maître. Pas exactement, d'autant que non, ça n'a pas été conçu comme ça dans le bouddhisme tibétain. Je sais ce qu'est le maître. Le yidam, personne ne nous l'a expliqué en Live, mais dans Guide du pays des dakinis, Kelsang Gyatso explique que nous devons nous imaginer être le yidam, que notre chambre est son palais, que nous lavons le yidam en nous douchant etc. Personnellement, je me vois mal m'imaginer en Vajrakilaya, mais enfin, chacun fait comme il veut. J'ai un ami qui s'était relativement identifié à lui, par moments il disait des trucs un peu bizarres. En fait il s'y croyait vraiment, ce qui n'est pas non plus correct. Il faut s'imaginer être le yidam tout en sachant qu'on ne l'est pas, jusqu'à la réalisation du corps illusoire, où dans ce cas nous devenons réellement le yidam, au sens où notre moi va maintenant s'imputer sur le yidam et non sur notre corps fait d'agrégats impermanents. 

Donc le yidam, c'est un être que nous nous devons imaginer être. Perso je n'ai rien trouvé de mieux qu'un être que j'ai inventé, qui correspond 100% à mon désir de quelqu'un que je pourrais aimer totalement, et que je voudrais être à la fois. On pourrait l'appeller mon moi du futur. Il n'est pas réalisé au sens d'un maître. C'est un être de niveau intermédiaire mais plus élevé que moi au sens où il n'éprouve pas d'obstacle à s'adresser au maître. Il a quelque chose de l'innoncence retrouvée, il est beau, il est bon, mais également il est mortel, il peut être faible ou malade, et il a gravement fauté, quoique pas de sa faute... Défauts que j'ai, qualités que je n'ai pas. Mais l'autre jour je me suis dit "après tout je ne vois pas ma tronche, pourquoi ne pas m'imaginer que j'en ai une autre ?" Presque pareil pour le corps. Je vois mes mains là tout de suite, mais pour le reste je suis habillé, je peux m'imaginer autrement, et puis je peux même m'imaginer avec d'autres habits en un autre lieu.

J'ai lu le commentaire de Sb sur Amazon pour Dokusho Villalba (dont j'ai commandé le livre), il pense que notre but est de rester scotché à la terre, que l'idée de l'avion qui décolle est complètement fausse. C'est bizarre parce que Rudi lui aussi disait qu'on devait fabriquer une fusée pour nous aider à décoller. Et vu le niveau du gars, je veux bien être lui. Quant aux saints... Thérèse d'Avila expliquait que la terre lui faisait horreur depuis qu'elle avait vu le ciel et qu'elle s'efforçait donc de vivre au ciel. J'ai d'autres témoignages. En fait tous les saints chrétiens cherchent à décoller de la terre. Pour les tibétains c'est également évident. Les muslims vivent avec les anges, pas ici. Les hindous, j'ai moins lu de témoignages, donc je ne sais pas comment ils s'y prennent. 

Bref, donc mon but maintenant c'est de me transformer dans ce type qui a toutes mes faiblesses en théorie mais plus de bonté, plus de courage, plus de tout... et qui reçoit donc facilement l'énergie divine car il ne s'en croit pas indigne. Il a confessé toutes ses fautes, il regrette seulement. Et puis il aime les gens et les animaux, il aide les déshérités, et en même temps il vit dans un lieu merveilleux, le Val d'Aoste magnifié par la magie, presque une terre pure, avec des gens intelligents et attachants. Et donc, j'y vis avec lui. Loin de moi ce monde ténébreux... Car faut pas s'y tromper, même dans cette sorte de terre pure, il y a des gens qui ont du karma à nettoyer, des gens malheureux parce qu'ils ne sont pas unis à Dieu, lui-même est malheureux de ne pas éprouver un amour plus grand... Donc j'ai bien assez à faire dans une semi terre pure. Et je vois que si je l'imagine dans CE monde, ça marche moins bien. La méditation, c'est aussi développer la sensibilité du sentiment spirituel, aller vers le plus de lumière, dissiper le plus de ténèbres... on en aura toujours assez.
La différence, c'est que nos ténèbres, notre karma, celui qui est coincé dans notre corps, on le fait passer à travers le corps du yidam. Et là, miracle, ce qui était impossible à "confesser" parce que trop dur à supporter - pas une faute, mais une angoisse vrillante, par exemple - à travers lui, ça passe. A travers moi, ça n'est jamais passé. J'ai passé des années à essayé de me connecter à Jésus en cas de crise. C'était l'impossibilité pure. Parce qu'au fond je me déteste. Il n'y a pas à le cacher, c'est la vérité. Quand on est malade on se déteste mille fois plus, il n'y a pas de lâcher-prise qui tienne, tout ça c'est du néo-bouddhisme inventé à l'usage des gens en bonne santé. Deshimaru donne quelques exemples de quand il était en crise, au mieux il arrivait à se calmer. Mais il n'entrait pas dans l'amour divin. Et à la fin il était desespéré. Comment présenter à Dieu cette personne qu'on ne supporte pas parce qu'elle est tellement minable, capable de rien faire de bon, ou jamais assez, avec un corps tellement éloigné de ce qu'on aurait dû être humain, représenté par l'Adam primordial. On peut aimer chez les autres leur fragilité, on peut aimer les vieux, mais précisément parce qu'ils sont si pathétiques, et que quelque part ils nous rassurent, nous donnent l'impression d'être de bonnes personnes compatissantes ? Enfin, il ne faut pas non plus que ça soit des Tatie Danièle. Mais il est clair qu'eux-mêmes se détestent. Soit ils deviennent aigris, et ça se voit, soit ils se blindent, et font des plaisanteries douteuses, mais on voit que derrière c'est le désespoir, le repli sur soi dans le néant de la dissolution des rêves et des facultés. Qui disait O vieillesse ennemie ? Victor Hugo ? Lui au moins il avait conscience des réalités de la vie. Chepadorje disait que le corps humain c'est dégoûtant. Le Père Sophrony dit que l'ascète chrétien développe la haine de soi. Je me demande avec ça comment il se présente devant Dieu. Mais passons.
En s'insérant dans le corps du yidam, avec notre propre karma, on peut établir la jonction. On fait remonter les mauvais vents jusqu'à la lumière divine où ils se dissolvent. Libération.
Je ferai un prochain post sur l'erreur du spiritualisme moderne consistant à croire que le corps spirituel est le corps physique et que ce monde-ci est une terre pure. Au final, ce monde-ci disparaît comme un rêve, se résorbe en lumière, et d'autres mondes apparaissent à la place, tous ces mondes de l'imaginal dont Henry Corbin a si bien parlé, Shamballah, la Montagne du Qaf, Akanishta, le Paradis de Jésus... Certains saints y vivent déjà de leur vivant.

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Commentaires
D
Mais en fait ils sont totalement séparés au niveau du résultat. Ce matin je parlais avec L, qui se demandait toujours quoi faire. La seule chose qui fait fondre les gouttes, c'est d'accepter toute la souffrance du samsara, de la prendre sur soi. Donc même s'il y a un pont, qui est la fonte des gouttes, la méthode pour l'obtenir est à l'inverse de tout ce qu'on croit spontanément (où on pense qu'il faut se diriger vers le bonheur terrestre pour obtenir le bonheur céleste). <br /> <br /> Et si on regarde bien le bouddhisme, il y a toutes les pratiques nécessaire, l'offrande du mandala, chöd, tonglen, et on voit que les ermites mangent des orties en vivant dans des grottes affreuses... C'est juste qu'ils prient les bouddhas et pas le Christ, mais le Christ est un corps d'arc-en-ciel, il est devenu une terre pure où il accueille les gens qui réussissent à se connecter avec lui, comme les autres grands bouddhas.
Répondre
J
Si « l'erreur du spiritualisme moderne consiste à croire que le corps spirituel est le corps physique et que ce monde-ci est une terre pure », alors la faute du spiritualisme ancien c’était de créer une telle division entre le plan spirituel et le plan terrestre, qu’on n’a jamais compris ce qu’on devrait faire pour faire le pont entre les deux. À moins d’avoir un maître, ou des anges qui nous viennent parler. Et quand même, très peu de gens se sont débrouillés pour nous expliquer les choses. KG l’a fait, mais quand même ça demande un gros travail de déduction et réflexion pour comprendre cette histoire.
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L'entraînement de l'esprit
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Enseignements de Rudi

Fear
We have the capacity in our minds to create that which we are most afraid of; in the same way that we bury some ignorance like a grain of sand inside the shell of an oyster and build around it until we come up with the end product, which in this case is not a pearl.

God
It is finally this consciousness that allows a human being to feel God as the constant energy that is absorbed by all of the chakras, filling him with sweetness and joy. Not feeling happy is only the result of not being in tune with this force and not having the consciousness to contain it. For whatever reason we fail in holding onto energy, we must look to ourselves. We cannot blame anybody or anything. It is only our lack of capacity to hold that which is given.

Revelations

In all teachings, the temptations that appear during the revelation period are those things we identify with, that take away the energy or content from the experience. It is the courage to put the bottom on the void, so that the incoming energy is not lost during any experience, that is required. This enables a person to grow endlessly, by surrendering content as fast as it manifests itself.

Seekers
It is a remarkable event when somebody presents a situation that exposes their real need. It is rare when even half the truth is given. Usually a situation is distorted beyond recognition. It is as if somebody is saying to me that if I can dig out the real situation, maybe they will allow me to help them. When a situation occasionally is presented in all its nakedness, it is only because the person is defenseless at a particular moment. As soon as they have one stitch to put on their back, they again retreat into themselves, distorting what they said and what they think you said. The ability to hear and see is rare in this world. It only exists in somebody who truly wishes to grow. This has not, unfortunately, been the attitude of most seekers. So few succeed in reaching their goal that it is safe to assume that there are few who honestly pursue a spiritual life, and even then, very few teachers who cater to anything that brings the realism that allows for enlightenment.

Spirituality

Spirituality is not about being where you think you should be. It is not about being where you want to be. Spirituality is about being on the highest point of an ascending energy that keeps growing and growing.
As this energy grows, it completely destroys every level of truth as you live it. This does not mean the truth that has been destroyed was not real. It was real for the level on which you existed before. With students, I am not interested in how long they are with me; I am just interested in one thing: whether or not they are strong enough to break up the horizontal level and continue growing. For myself, I do not want to limit myself by what I was. I do not think, "I did all this work to get to here." That is baloney. That is making a drama of your life and trying to build an image for yourself. The point is to keep growing. It is to have the courage to keep growing, even if it pulls apart the structure of your life. Then it is freeing you. There is nothing wrong with pulling apart the structure. What is wrong is to build yourself into a coffin and then stay there and try to justify it. Either you are working to live on a higher level all the time and to have a rebirth all the time, or you are trying to find justification for staying the way you are.
The whole point of what we do is to destroy matter, which is this horizontal plane we sit on: the earth. It is to translate this physical and material matter into spiritual force. This is our work.

Surrender
You sit down. Inside you, what is going on? You want to be right. "I'm a nice guy, how could this person do this to do me? How could someone take advantage of me in the business world," or "How can somebody not love me? Don't they understand what I did?" Inside you, these muscles close up; they are protecting you. They are protecting your ego, protecting the image you have of yourself. You sit down to take your breath, and you find that something has robbed you of your heart. What robbed you of your heart ? The need to be right. These muscles do not want to open. They would rather you were safe and secure behind the wall than outside the wall.
Surrendering is opening all the muscles. This is the real test of your surrender in a situation. Can you breathe ? Does the throat open to receive the energy ? Are you free to receive this energy and open and see what your condition really is ? If you find out you are constricted in your heart, you have a pain in your back, or you can't get the air down, what does it mean? It means you are closed. What closed you? It does not matter what closed you, you do not have to find the rational reason, you just have to open. You sit and work, and you breathe. I do not have that problem anymore, but I used to sit and take that breath six hundred times in one day, sometimes, to begin to feel a little crevice start to open. If you are closed, you are dead. You can't be right if you are closed. Can a closed person know what he or she did or did not do ? So, if you find that you are closed, you have to drop the whole issue of whether the other person is or is not right.


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