Que sont l'enfer et le paradis ?
J'ai récemment visionné cette vidéo d'Arnaud Dumouch, où il semble conclure que beaucoup de gens finissent au paradis, ce qui est fort rassurant, sauf qu'apparemment ce n'est pas exactement ce que disent les textes. Quelque part dans un des textes cités, il et dit que certains saints auraient donné le nombre de 1 sur 10 000. L'affaire est quand même assez compliquée du fait qu'il y a divers éléments en l'homme (être psychique, mental, vital, physique), mais dans la mesure où le christianisme vise le salut de l'être total, effectivement ça semble difficile.
On nous parle de l'enfer comme d'un endroit affreux, que personne ne pense mériter. Mais si nous regardons bien notre esprit, nous sommes déjà en enfer, ce qui nous empêche de nous en apercevoir c'est la possibilité que nous avons de nous divertir. Or à la mort, nous nous retrouvons finalement seuls avec notre esprit, sans les agréments du monde extérieur, éventuellement entourés d'esprits similaires aux nôtres.
Pourquoi si peu de gens méditent-ils, et si peu de temps ? A cause de la ronde infernale des pensées, des pensées forcément désagréables sinon pourquoi vouloir s'en débarrasser ? La mort, c'est pareil, sauf qu'on ne peut pas se lever et aller faire un tour dans le frigo ou regarder un film pour se divertir. On est avec ses pensées et il n'y a aucun moyen d'y échapper puisqu'on n'a plus de corps.
Prenons par exemple un enfant de 5 ou 6 ans. Par quoi son esprit est-il occupé ? Manger, jouer, et un dialogue intérieur sans fin et totalement stupide. "Et qu'est-ce que je mangerai demain à midi ? Et quand est-ce qu'on ira à la piscine ? Tralali tralala....". Un véritable enfer, dont ils font profiter les adultes autour d'eux puisqu'ils sont incapables de le garder pour eux et de se taire. Adultes qui ont le même enfer à l'intérieur de leur tête, c'est juste un peu plus élaboré. Pourquoi les choses auraient-elles évolué positivement de l'enfance à l'âge adulte ? L'éducation nous remplit la tête de toutes sortes de sottises, ainsi que le monde autour de nous. On trouve dans l'esprit ce qu'on y met, et à notre mort nous y trouverons des vacances plus ou moins ratées, des projets idiots, des séries télé avec leur lot de violence, de névroses, de complots et de démons, nos mauvais jugements sur les autres, nos griefs envers toutes sortes de gens, notre auto-préoccupation, et toutes sortes de choses stupides. Comme le dit Douce Mère, si on s'amuse à se surprendre à penser, 9 fois sur 10 ce sont des pensées négatives. Donc l'enfer ne nous viendra pas de l'extérieur, tel un démon avec une fourche, ce sera simplement la ronde de nos propres pensées, qui probablement se mélangeront avec celles de notre voisins en ayant de similaires. Imaginez que vous méditiez dans une grande salle, mais qu'il n'y ait pas de corps, dont pas de limite entre les différents esprits. En plus de vos pensées, vous avez celles de tous vos voisins, toutes leur préoccupations misérables, toute les bêtises ressassées pendant leur vie... On en viendrait presque à se demander si un chaudron d'huile bouillante ne serait pas préférable finalement...
Toujours dans le même ordre d'idées, imaginons que notre esprit soit rempli à longueur de journée de Dieu, de Jésus, de visions paradisiaques, d'amour etc... Qui pourrait nous plonger en enfer à notre mort ? Il nous arriverait la même chose qu'à ce boddhisattva qui voulait aller en enfer pour aider les damnés, et qui au lieu de cela s'est retrouvé dans une terre pure. Même si Jésus n'existait pas en tant que tel, nous nous trouverions entourés de gens ayant les mêmes sortes de pensées que nous, et dans le pire des cas il ne nous resterait qu'à partager notre amour et nos visions célestes. Il y a pire.
Pour cette raison, nous devons transformer en nourriture céleste chaque vision que nous avons, chaque pensée qui nous traverse. Vaste programme, quand il s'agit de séries télé avec des démons, de voisins bruyants, de poulets en batterie... Et ce que nous ne sommes pas capables de transmuter, s'en repentir et pleurer.