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L'entraînement de l'esprit
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6 février 2012

Discussion sur l'importance du corps dans la sadhana

Je me permets de poster les derniers commentaires de Bertrand, afin de les rendre plus visibles :

Ry : "On voit dès le début qui va réussir et qui va échouer, car ceux qui réussissent sont ceux qui sont reliés à leur corps"

Ceux qui réussissent sont ceux pour qui la Sadhana est réelle et non fantasmée. Ceux qui ont réussi à avoir au moins quelques connexions dans les champs purs et ne sont donc pas de la naissance à la mort *uniquement* les esclaves de l'image qu'ils ont d'eux-mêmes.
Pour moi ce que tu dis est juste mais dans mon modèle, c'est seulement la conséquence grossière de ce que j'avance. Il est évident que les faux sadacks vont te rétorquer que le corps est irréel et que tu as tort d'en tenir compte etc. C'est qu'ils n'ont pas compris que même de leur supposé point de vue advaitiste, si ce qui est réel (le sans-forme comme but) est vraiment le sujet de ce qui est réel (le sans-forme comme sujet) comme ce doit être le cas dans la sadhana avant de découvrir qu'il n'y a jamais eu de sadhana ni de sadhak (puisqu'il n'y avait dès le départ aucune barrière entre le sujet et l'objet qui sont le même sans-forme), alors tout ce qui est illusoire (comme le corps, l'énergie vitale et le reste) et qui ne sont que des images surimposées sur l'écran de la pure conscience (toujours selon l'advaïta), doit quand même y être entièrement investi et cela ne peut pas ne pas se manifester. Même Ramana Maharshi qui n'a jamais fait de Sadhana a bien pu observer le phénomène et a précisément décrit les flux de prâna dans le corps (alors qu'il n'y connaissait strictement rien), le prana était entièrement impliqué dans le phénomène de sa réalisation, il ne peut pas en être autrement. Si l'esprit se prétend en samadhi mais que le prana reste à l'état de ver de terre amorphe, ce n'est pas le samadhi, et si l'esprit se prétend réalisé mais que le prana ne coule pas en flot continu du coeur vers toute la création, il n'y a surtout vilaine méprise.

Ry : "ça peut sembler extraordinaire de dire que même en passant des milliers d'heures à essayer de ressentir son corps, on peut rester à côté"

Oui. Il est extrêmement difficile d'exprimer ce qui doit être opéré, et très difficile pour le pèlerin de le comprendre lorsque ce n'est pas déjà acquis (par le travail des vies antérieures je suppose). On doit pouvoir progresser de différentes façons à faire converger :
- Les pratiques indirectes sont du type chants dévotionnels (qui ont très sûrement leurs équivalents et je crois que les arts martiaux sont votre équivalent sur ce blog) : s'il y a dévotion, le corps entier, le prâna et l'esprit sont en symbiose et il y a au moins un courant réel (pas forcément très intense mais un peu c'est déjà bien) qui travaille dans le bon sens et en profondeur. Le seul problème c'est que le but est de chanter (ou de se défendre), du coup, le processus spirituel, lui, est totalement inconscient, ce qui empêche de travailler dessus et de développer le discernement et la conscience active de ce qui se passe, d'en être l'acteur conscient - cela tu me l'avais déjà fait remarquer il y a longtemps. Ces pratiques sont utiles dans la mesure où cela entretient une mécanique en état de marche, mais un autre type de pratique consciente est nécessaire en parallèle sans cela au bout du compte le seul service rendu est de vivre en meilleure santé et avec un peu plus d'hormones de bonheur que la moyenne des gens (ce qui est bien quand même.
- Les pratiques directes sont par exemple la méditation sérieuse (pas la relaxation). Je me suis vite aperçu que pour parvenir à l'état méditatif avec le flux continu du mental sans distraction vers l'objet unique de la méditation, il était nécessaire d'y appliquer une force qui lui est supérieure (car le mental ne peut pas maitriser le mental), c'est une force vitale qui vient du coeur et qui doit être maintenue assez longtemps sans faiblir pour parvenir à quelque chose. Un mince courant régulier et continu suffit mais on aura envie d'aller plus vite à l'état de relative félicité de la méditation et on va certainement apprendre peu à peu, si on est régulier dans la pratique, à mobiliser plus globalement la force vitale ce qui met en jeu le reste du corps. A ceux qui n'ont pas identifié cette force vitale et ses liens avec le corps, sont donnés des pranayama pour y parvenir, mais cela nous renvoie au problème des chants dévotionels : le chercheur arrivera peut-être ainsi à l'état de méditation où le flux continu devient naturel et félicité, mais il ne comprendra pas ce qui se passe... Et à vrai dire il n'a aucune raison de comprendre ainsi ou bien je ne vois pas comment (?). Je crois qu'à ce stade, le maître (chez nous) nous donne des méditations différentes sur des points du corps pour pénétrer ces points et avoir un modèle pour le reste (comme explique Ry avec tummo) du moins c'est ainsi pour moi que le lien a commencé à se révéler pour amener en contact les deux approches jusque là isolées l'une de l'autre. Malgré tout, je n'arrivais pas à prendre conscience que le corps devait être investi dans le processus jusqu'au bout des canaux et, sans l'aide du Guru, je ne vois pas comment cela aurait pu m'apparaître. Même si on me l'avait dit (Ry me l'avait dit), ça aurait pas percuté parce qu'on n'arrive jamais à comprendre que les autres sont réellement plus compétents que nous. Bref cette nécessité d'investir le corps par l'énergie vitale jusqu'au bout des canaux (je t'avais parlé en mail, Ry) a été éclairci par un darshan qui a révélé ça spontanément comme une évidence.

Ry : "Disons plus exactement que c'est resté à un degré très superficiel"

Oui, je ne veux pas insinuer que je suis allé loin dans cette pratique, d'abord je n'avais pas pris conscience de ses tenants et aboutissants avant de lire ton article qui m'a soudainement expliqué ce qui s'était passé, donc je suis dans une phase de découverte. De plus je rencontre certains obstacles dans cette pratique. Ca tombe bien, tu en abordes justement quelques uns, preuve que tu as au moins déjà déblayé plus loin que moi et surtout observé et compris ce qui n'était pas mon cas.

Ry : "Il y a d'autres problèmes, à savoir que certaines zones karmiquement plus chargées restent réfractaires, ce qui ensuite risque de faire développer des maladies ou divers"

Voilà justement. La force qui lors du darshan m'a montré la pratique pour tenter d'investir tous les canaux jusqu'au corps entier dans le processus m'a aussi clairement me semble-t-il suggéré gentiment la modération prudente. Il m'est clairement apparu une mise en parallèle avec mes expériences en méditation : le but jusque là avait été de s'établir dans la félicité relative de la méditation où une seule vritti demeure. Et à la fin il est apparu que cela ne s'obtenait pas par l'effort de méditer, mais seulement par la grâce après avoir suivi les instructions du Guru et mis en pratique niddhidyasana jusqu'à ce que cela devienne naturel. Alors seulement cet état de la méditation se révèle comme étant naturel et seulement on peut s'y établir. J'ai donc su que pour réaliser nirvikalpa, forcer n'était pas non plus la vraie technique, et que je devais chercher la bonne pratique selon le parallèle ainsi dévoilé après le darshan. De plus j'ai su aussi que si forcer était sans danger pour la réalisation de l'état naturel de méditation dans mes pratiques jusqu'ici, c'était bien plus dangereux pour la présente pratique.
Ces connaissances sont simplement apparues en moi lors du darshan, je n'en ai pas de compréhension scientifique comme toi puisque je ne connais même pas le vocabulaire adapté. J'en suis arrivé à l'idée que je devais développer une attention permanente au niveau vital sans jamais forcer, et qu'à mon stade je pouvais travailler horizontalement pour réunir les canaux jusqu'à leur extrémité mais pas me précipiter sur l'intensité. Tout cela semble encore assez délicat.

Ry : "on se retrouve avec des zones ouvertes et des zones fermées, et si on ne prend pas des mesures, les unes s'ouvrent de plus en plus tandis que les autres se ferment de plus en plus"

Or chez moi j'ai des idées de quelles zones risquent de créer des déséquilibres donc la lecture de ton article m'éclaire sur le sens des avertissements que j'ai ressentis.

Ry : "C'est pour cette raison que les bouddhistes disent de développer la compassion, car pour éprouver de la compassion réelle, cela ne peut se faire que sur la base du corps."

Oui, il n'y a qu'ainsi que j'ai réussi quelques fois à maintenir cette pratique doucement en continu. Je n'y 'arrive pas en méditant car c'est un peu tout ou rien - soit je force, le corps se met à trembler, je sais que c'est pas en place et je suis bien obligé d'admettre que je suis pas qualifié dans l'état actuel pour nirvikalpa samadhi, soit je fous rien, je me contente de méditer mécaniquement dans les niveaux superficiels. Un juste milieu reste à trouver.

Ry : "Cela dit je crois que rien ne garantit le lien du corps et de l'esprit [...]"

Même dans ton cas tu admets que tummo a marché, mais tu ne sembles pas convaincue que c'est garanti. Ce qui est sûr c'est qu'il y a eu des efforts dans le bon sens et que sans eux ça ne serait pas apparu, le reste à mon avis s'appelle la grâce.

Ry : "Quant aux gouttes, elles ne peuvent se régénérer que par la conscience de leur origine"

Là je donne ma langue au chat. J'ai parlé avec toi il y a quelques temps pour essayer de comprendre si ces choses avaient un rapport avec des trucs de ma voie, ou si ça correspondait à quelque chose de mon expérience, mais en vain, j'ai seulement découvert que je n'avais pas la motivation suffisante pour vraiment essayer de comprendre (m'enfin comme tu dis, tout le monde peut changer, ma crasse n'est pas forcément irrémédiable).
Je passe aussi sur ton analyse médicale qui semble plutôt évidente.

Ptit'aum : "Peut-on dire que l'état naturel n'est pas encore différencié en yin et en yang?"

La différenciation n'étant pas naturelle, cela semble logique que l'état naturel soit indifférencié, mais l'absence d'expérience de différenciation yin/yang du point de vue de celui qui est établi dans l'état naturel ne signifie pas qu'il y a un changement dans les canaux, simplement il n'y aura plus la tendance à accélérer la différenciation comme pour les gens normaux, mais il n'y a pas guérison immédiate du corps à ce stade.

Suite :

Je me suis, cet après midi, aperçu que ce que je disais plus haut ne marche pas : je n'arrive pas en vérité, sauf aide du Guru (ou, ce qui est équivalent, un sentiment dévotionnel exacerbé, mais ni l'un ni l'autre ne sont reproductibles à volonté) à essayer de travailler horizontalement pour investir les canaux jusqu'aux extrémités (ni même à m'en approcher même très vaguement) sans forcer sur l'énergie vitale.
Donc les expériences relatées restent non reproductibles pour moi. Du coup pour aujourd'hui je reste sur un entre deux préférant la stabilité d'un flux modéré et très partiel (le corps n'est pas investi jusque dans sa matérialité comme il faudrait) mais quand même continu. Au moins cela laisse une paix relative mais durable à défaut d'une transe profonde.

Il me semble aussi utile de préciser mon observation que tant que le désir de prendre (qui domine -il faut pas se leurrer- chez les dévots qui comme moi vont voir un maître) a le dessus, c'est à dire qu'on espère obtenir quelque chose, fut-ce une chose très noble, ces pratiques sont simplement utopiques et impossibles car l'énergie vitale est monopolisée par l'attitude de saisir et de conserver. C'est peut-être ici que se situe la grosse difficulté pour aborder le processus. Seulement lorsque le désir **authentique** de donner devient dominant il est possible de faire ces expériences, car la force vitale est disponible et le corps lui-même aussi. Du coup la compassion (ou à minima une dévotion sincère ou toute autre forme véritable du détachement) ne serait pas seulement une pratique utile à ce stade mais un préliminaire dont il est impossible de faire l'économie (?) ce qui expliquerait beaucoup de nos échecs.

Il aurait peut-être fallu que je raconte le darshan plus en détail pour illustrer mes propos mais j'avoue ne pas en avoir envie et je suis pas sûr que qui que ce soit s'y intéresse. Je peux au moins le raconter symboliquement sous forme de discussion même si c'est pas ainsi que c'est vécu :
Je vais voir le Guru avec l'intention bien déterminée que ce darshan n'est pas pour moi mais pour le monde entier. Comme je suis très naïf, je me pointe au darshan en essayant d'être transparent et de présenter seulement ma perception de tout le reste (les autres présents ici, l'univers...) - Bien entendu ce n'est pas du tout comme ça qu'il fallait procéder puisque j'ai juste présenté une conception mentale creuse et non pas le monde entier - ce qui ne m'empêche pas en toute innocence d'être content d'avoir fait ça. Le Guru surpris me regarde, et me demande pourquoi cet enfant-là qui est toujours venu lui présenter beaucoup d'amour se présente tout d'un coup totalement inerte et vide : ce n'est pas dans ses habitudes. Je lui répond que je lui ai présenté le monde entier et non moi même pour que tout le monde reçoive son darshan. Le maître se met à rire de bon coeur de mon ignorance et de mon innocence. Comme l'innocence le touche il accepte de me montrer ce qu'il aurait vraiment fallu faire : le monde n'est pas un truc extérieur qui reste si je disparait ou si je deviens transparent, c'est ma conception tout à fait erronée malgré mon intention louable qui fait que ca ne pouvait pas marcher. Le monde est au contraire le prolongement de la projection qu'est le corps. Le monde n'est pas là si je me retire, il est au contraire là si je suis présent et si je me donne entièrement, puisque le monde est en réalité au bout des canaux : le prâna crée le corps et sa limite physique matérielle est le début du monde, le monde entier est contenu au bout du prâna dans la matérialité du corps qui siège en muladhara ce que j'étais déjà censé savoir (effectivement). Donc si je veux que le darshan soit donné au monde entier c'est possible mais seulement en étant présent corporellement à 100%. Et il active cette sensation en moi. Il ajoute que si je sais faire ça correctement, il n'est pas nécessaire de venir faire la queue pour avoir un ticket.

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Enseignements de Rudi

Fear
We have the capacity in our minds to create that which we are most afraid of; in the same way that we bury some ignorance like a grain of sand inside the shell of an oyster and build around it until we come up with the end product, which in this case is not a pearl.

God
It is finally this consciousness that allows a human being to feel God as the constant energy that is absorbed by all of the chakras, filling him with sweetness and joy. Not feeling happy is only the result of not being in tune with this force and not having the consciousness to contain it. For whatever reason we fail in holding onto energy, we must look to ourselves. We cannot blame anybody or anything. It is only our lack of capacity to hold that which is given.

Revelations

In all teachings, the temptations that appear during the revelation period are those things we identify with, that take away the energy or content from the experience. It is the courage to put the bottom on the void, so that the incoming energy is not lost during any experience, that is required. This enables a person to grow endlessly, by surrendering content as fast as it manifests itself.

Seekers
It is a remarkable event when somebody presents a situation that exposes their real need. It is rare when even half the truth is given. Usually a situation is distorted beyond recognition. It is as if somebody is saying to me that if I can dig out the real situation, maybe they will allow me to help them. When a situation occasionally is presented in all its nakedness, it is only because the person is defenseless at a particular moment. As soon as they have one stitch to put on their back, they again retreat into themselves, distorting what they said and what they think you said. The ability to hear and see is rare in this world. It only exists in somebody who truly wishes to grow. This has not, unfortunately, been the attitude of most seekers. So few succeed in reaching their goal that it is safe to assume that there are few who honestly pursue a spiritual life, and even then, very few teachers who cater to anything that brings the realism that allows for enlightenment.

Spirituality

Spirituality is not about being where you think you should be. It is not about being where you want to be. Spirituality is about being on the highest point of an ascending energy that keeps growing and growing.
As this energy grows, it completely destroys every level of truth as you live it. This does not mean the truth that has been destroyed was not real. It was real for the level on which you existed before. With students, I am not interested in how long they are with me; I am just interested in one thing: whether or not they are strong enough to break up the horizontal level and continue growing. For myself, I do not want to limit myself by what I was. I do not think, "I did all this work to get to here." That is baloney. That is making a drama of your life and trying to build an image for yourself. The point is to keep growing. It is to have the courage to keep growing, even if it pulls apart the structure of your life. Then it is freeing you. There is nothing wrong with pulling apart the structure. What is wrong is to build yourself into a coffin and then stay there and try to justify it. Either you are working to live on a higher level all the time and to have a rebirth all the time, or you are trying to find justification for staying the way you are.
The whole point of what we do is to destroy matter, which is this horizontal plane we sit on: the earth. It is to translate this physical and material matter into spiritual force. This is our work.

Surrender
You sit down. Inside you, what is going on? You want to be right. "I'm a nice guy, how could this person do this to do me? How could someone take advantage of me in the business world," or "How can somebody not love me? Don't they understand what I did?" Inside you, these muscles close up; they are protecting you. They are protecting your ego, protecting the image you have of yourself. You sit down to take your breath, and you find that something has robbed you of your heart. What robbed you of your heart ? The need to be right. These muscles do not want to open. They would rather you were safe and secure behind the wall than outside the wall.
Surrendering is opening all the muscles. This is the real test of your surrender in a situation. Can you breathe ? Does the throat open to receive the energy ? Are you free to receive this energy and open and see what your condition really is ? If you find out you are constricted in your heart, you have a pain in your back, or you can't get the air down, what does it mean? It means you are closed. What closed you? It does not matter what closed you, you do not have to find the rational reason, you just have to open. You sit and work, and you breathe. I do not have that problem anymore, but I used to sit and take that breath six hundred times in one day, sometimes, to begin to feel a little crevice start to open. If you are closed, you are dead. You can't be right if you are closed. Can a closed person know what he or she did or did not do ? So, if you find that you are closed, you have to drop the whole issue of whether the other person is or is not right.


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