Quelques éclaircissements au sujet de la Somme théoscopique
Après quelques difficultés, j'ai fini par la retrouver et je l'ai donc remise en ligne.
"C'est l'ignorant qui dit : le saint est celui qui a des états spirituels. Car Dieu confère le hâl (état) tantôt à ceux qu'Il aime et tantôt à ceux qu'Il n'aime pas. Mais Il ne confère la science qu'à ceux seuls qu'Il aime". Ibn Arabî.
Il faut maintenant que je dise comment elle est née. En 2007, donc, j'ai compris subitement que je n'avais rien compris au dharma. Et qu'aucun maître ne m'accepterait. J'ai donc fait voeu de découvrir une méthode qui permettrait de progresser malgré la situation désespérée. Cette méthode reposait sur 3 piliers :
1- La lecture de la vie des saints, pour en recevoir des transmissions. Et tant que c'était possible, la fréquentation des maîtres et lieux sacrés, pour la même raison.
2- La pratique du Roman dharmique, qui constitue le stade de génération, et qui travaille avec l'imagination vraie.
3- Le pratique de tummo, qui est, après leur première retraite de préliminaires, la pratique que font les tulkus, vers l'âge de 15-16 ans environ. C'est ce qui les transforme en aimables Rinpoches. A l'époque elle n'était pas enseignée, et quand on voit comment elle est enseignée aujourd'hui, ça ne fait pas envie. Pour nous Occidentaux c'est très très difficile, et ça demande (à tout le monde) de s'y coller un minimum de 3h par jour.
Ici, je dois préciser que tout le monde est OK pour le 1. Pour le 2, ça demande déjà plus d'effort, mais 4 ou 5 personnes ont sérieusement essayé, je crois. Mais pour le 3, je n'ai vu qu'une seule personne qui ait persisté au cours des années, avec force encouragements. Personne n'a envie de passer 3h par jour à contempler son propre échec, pendant des années.
Malheureusement, enlevez un seul de ces points-clés et l'ensemble s'effondre.
Pline, pour parler de l'auteur des articles, a fait le 1, le 2, mais pour le 3, il n'a pas eu la persévérance. Donc, je ne l'ai pas précisé publiquement à l'époque pour éviter de le vexer, mais c'est moi qui ai inventé la méthode (cela dit je n'ai rien inventé, elle a été exposée par Kelsang Gyatso dans Comprendre l'esprit, sous une forme hautement indigeste, et elle est la seule méthode valide pour développer des sognitions valides, avec ou sans maître). C'est moi qui l'ai pratiquée dans son entier, et par conséquent, les idées me sont venues en pluie, si j'ose dire. Ces idées, je les ai exposées à Pline, qui je dois l'avouer, était la seule personne à en saisir vraiment la valeur (parfois aussi j'écrivais de courts articles). C'était possible car il avait lu 10 fois plus que moi environ, et il pouvait constater que tout ce que je disais était validé par ses lectures (qu'en général je n'avais pas faites). Il a donc entrepris de réécrire mes articles sommaires, sur la base de sa compréhension qui était à peu près correcte, dans son langage précieux et fleuri, tout en donnant les références bibliographiques que je n'aurais su donner. Là où les Athéniens s'atteignaient, c'est lorsqu'il se mêlait d'y ajouter ses propres idées, qui étaient le fruit de son imagination seule mais pas de sa pratique. Il en résulte donc une sorte de mélange de cognitions valides vérifiées par la pratique et d'imaginations pures vérifiées par rien du tout. Je me souviens qu'un jour nous avons eu un heurt assez violent à ce sujet, car j'en avais marre de voir dénaturer mes idées, il s'en est suivi une période de froid de plusieurs mois. Ensuite les choses sont reparties comme s'il ne s'était rien passé.
Qu'en a-t-il résulté au niveau des lecteurs ? Exactement ce qu'on voit aujourd'hui. Ceux qui l'ont pu ont cru piller le trésor en lisant les articles, et fort de ces connaissances relativement puissantes, puisque acquises à la lumière de tummo, ils s'en sont servis pour essayer de briller. On comprend que le maître de Mékoubal ait pensé que ses questions ne venaient pas de lui. Elles ont certes germé dans son esprit, mais l'origine en était dans les articles de la Théoscopie. Son maître a donc eu raison, non pas dans la forme, mais dans le fond. Ce qui l'a laissé perplexe, c'est qu'une personne ne pratiquant pas avec les vents canaux et gouttes, ait eu de telles connaissances, puisque personne ne peut les avoir s'il ne pratique cela. Il avait donc sous les yeux une personne qui n'était clairement pas un pratiquant du vajrayana, mais qui lui posait les questions que lui aurait posées un débutant dans cette pratique - car ne nous leurrons pas, j'étais un débutant et je le suis toujours. Mais enfin, ces pratiques sont tellement puissantes qu'on ne peut pas confondre les cognitions valides qu'elle donne avec les ratiocinations intellectuelles d'un Occidental qui croit que la spiritualité se résume à une compréhension de son mental.
Je l'ai d'ailleurs vérifié souvent : dès que je parle avec un soi-disant pratiquant, je découvre une absence flagrante de cognitions valides. En 10mn de discussion, la personne est démasquée et se sait démasquée. Son attitude amicale devient alors très hostile. Il y a de quoi, sans doute. Quoique non. Si je rencontrais quelqu'un qui en sait plus que moi, je lui demanderai de m'enseigner. C'est donc l'inconscient de ces personnes qui se sait démasqué, car en toute logique on ne peut être démasqué que par quelqu'un qui en sait plus, et en toutes logique, on devrait l'aimer et non le détester, afin d'avoir accès à ce qu'il sait.
A l'inverse on reconnaît immédiatement les vrais pratiquants.
Chez ceux qui ont pillé le trésor, la situation est contrastée, puisque de bonnes formulations côtoient des propositions absolument contradictoires. Comme il est dit dans l'introduction "D’où le piège de l’application des enseignements aujourd’hui. On croit comprendre et voir, alors qu’on ne comprend rien sur la base d’un esprit déjà faussé et on voit là le summum de l’Intelligence. On se croit réalisé, alors qu’on a pas encore passé la porte, car on ne s’est pas vraiment avisé qu’il y avait une porte". Ceci était vrai malheureusement pour l'auteur des articles, malgré le fait qu'il soit quand même resté, dans le temps, celui qui a eu la meilleure compréhension de mes idées. C'est parce qu'il était plus intelligent que la moyenne et qu'il existait entre nous une véritable amitié, qui lui permettait en quelque sorte d'entrer dans mon esprit. Il n'avait cependant pas le pouvoir de prolonger les lignes droites sans les transformer en courbes.
Je ne suis plus intéressé par les questions de Mekoubal, car je connais les réponses. Elles ne sont pas stockées dans un Palais de la Mémoire mais elle résident dans l'Arbre de Vie, comme des fruits qu'on peut cueillir au besoin. Mais le reste du temps, on ne sait pas qu'ils existent, car on ne passe pas son temps à les contempler. Et en fait on s'en fout d'aller les cueillir, car ce qu'on veut, c'est autre chose que des connaissances. Ce qu'on veut, c'est de l'expérience. Car comme dit le Père Joseph :"l'expérience donne la Grâce".
C'est d'ailleurs pour cette raison que je ne répondrai pas à ses derniers commentaires. Il s'adresse à la personne que j'étais il y a 15 ans, et qui n'existe plus depuis longtemps. Toutes mes anciennes connaissances resurgies des limbes me font le coup, et là, la coupe est pleine. Si les gens ne sont pas capables de comprendre qu'une personne créative ne reste pas la même d'année en année, tant pis.
Contrairement à ce que certains peuvent s'imaginer en lisant cet article, je ne suis pas fier de la Somme théoscopique. Il n'y a pas de quoi être fier du résultat. Quand je lis les vies des disciples du Père Joseph, j'en suis à 55 ans là où ils en étaient à 20 ans, et comme je suis vieux, dharmiquement parlant, aucun maître ne voudra essayer de m'enseigner quoi que ce soit. On pourrait me dire :"bon eh bien si tu as 35 ans de retard, c'est pas grave, continue, et dans 35 ans tu en seras là où ils en étaient à 55 ans". Sauf qu'il s'est produit un saut qualitatif le jour de leur rencontre. Ces personnes sont devenues, d'un coup, capables de pratiquer 8h d'affilée avec une parfaite concentration (par le pouvoir du Père Joseph). Cela s'est reproduit ensuite avec les disciples du Père Charalampos. Or comme le disait Chepadorje, "si vous n'êtes pas capables de pratiquer 6 à 12h de suite, vous n'êtes pas un pratiquant". Donc je ne suis pas un pratiquant. Si je le deviens avant ma mort, j'aurai de la chance.