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L'entraînement de l'esprit
A lire...
20 octobre 2017

Commentaire sur le roman d'un ami (une histoire de télépathie, de rêves et de chats)

Je l'ai fini hier soir et j'y ai réfléchi ce matin. Il y a des bonnes et des mauvaises choses. Au plan des bonnes choses, je trouve l'idée excellente (les 2 sortes de télépathies), et avec un peu de persévérance, on finit par être pris par l'action. C'est assez dynamique. Et c'est aussi assez didactique et bien expliqué (pour la télépathie), tu me diras si tes autres lecteurs ont capté quelque chose.

Au plan des mauvaises choses, il y a le style. Là je trouve qu'on est quand même en-dessous de la ligne de flottaison. On sent que t'en as vraiment rien eu à foutre mais ça se sent un peu trop. Les descriptions sont tellement indigentes qu'on arrive difficilement à imaginer les lieux et les gens, et c'est un problème, parce qu'ils restent dans une sorte de brouillard, qui est le garant que la mémoire va partir très vite. Si ça se grave d'une manière floue, ça ne va pas rester longtemps. Le problème c'est que tu as décrit des lieux que tu connais, pour toi ils sont tellement évidents que tu n'as pas besoin de te les décrire, mais ton lecteur, lui, il n'habite pas à Puteaux.Le second problème c'est que tu as une conception des descriptions qui est fonctionnaliste, en gros ça sert juste à planter le décor. Mais en fait non. Une description fonctionnaliste on peut effectivement la jeter à la poubelle. La vraie description te révèle le fond des choses.

Un petit extrait d'Anatole France (description d'une salle de tribunal) "Jérôme Crainquebille, marchand ambulant, connut combien la loi est auguste, quand il fut traduit en police correctionnelle pour outrage à un agent de la force publique. Ayant pris place, dans la salle magnifique et sombre, sur le banc des accusés, il vit les juges, les greffiers, les avocats en robe, l’huissier portant la chaîne, les gendarmes et, derrière une cloison, les têtes nues des spectateurs silencieux. Et il se vit lui-même assis sur un siège élevé, comme si de paraître devant des magistrats l’accusé lui-même en recevait un funeste honneur. Au fond de la salle, entre les deux assesseurs, M. le président Bourriche siégeait. Les palmes d’officier d’académie étaient attachées sur sa poitrine. Un buste de la République et un Christ en croix surmontaient le prétoire, en sorte que toutes les lois divines et humaines étaient suspendues sur la tête de Crainquebille. Il en conçut une juste terreur. N’ayant point l’esprit philosophique, il ne se demanda pas ce que voulaient dire ce buste et ce crucifix et il ne rechercha pas si Jésus et Marianne, au Palais, s’accordaient ensemble(...) Mais Crainquebille ne se livrait à aucune considération historique, politique ou sociale. Il demeurait dans l’étonnement. L’appareil dont il était environné lui faisait concevoir une haute idée de la justice. Pénétré de respect, submergé d’épouvante, il était prêt à s’en rapporter aux juges sur sa propre culpabilité. Dans sa conscience, il ne se croyait pas criminel ; mais il sentait combien c’est peu que la conscience d’un marchand de légumes devant les symboles de la loi et les ministres de la vindicte sociale. Déjà son avocat l’avait à demi persuadé qu’il n’était pas innocent". Description d'une rue :"Or, en ce moment précis, l’embarras des voitures était extrême dans la rue Montmartre. Les fiacres, les haquets, les tapissières, les omnibus, les camions, pressés les uns contre les autres, semblaient indissolublement joints et assemblés. Et sur leur immobilité frémissante s’élevaient des jurons et des cris. Les cochers de fiacre échangeaient de loin, et lentement, avec les garçons bouchers des injures héroïques, et les conducteurs d’omnibus, considérant Crainquebille comme la cause de l’embarras, l’appelaient « sale poireau ».

Bon, je crois que tu comprends mon propos. Avec quelques mots bien choisis, on installe toute une ambiance, et ça, par contre, ça marque le lecteur. Un mur n'est pas un mur, une table n'est pas une table, on peut leur faire dire toutes sortes de choses. Si on ne le fait pas, on perd le temps du lecteur en lui faisant lire des choses qui ne l'enrichissent pas et qui lui remplissent seulement la tête. Moi aussi j'ai du mal avec les "décors expressifs", ça demande un effort, mais je crois que ça vaut le coup de réfléchir à la question. De plus, en lisant une description qui ressemble à un rapport de police, le lecteur est justifié de se demander si l'auteur éprouve le moindre sentiment, en général. Ces auteurs du 19è, on finit par comprendre qu'ils ont une vie intérieure plus riche que nous, parce que pour eux le moindre mur et la moindre casserole ont un sens. En même temps, ces sortes d'esprits ça n'existe plus guère. Mais quelqu'un qui arrive à retrouver cela, ça plaît. Je ne sais pas si tu as lu "le parfum". Dans mon souvenir c'est très bien écrit, justement parce que ça exprime toutes sortes de choses assez subtiles.Chez toi la subtilité est dans les positionnements de conscience (je ne sais pas combien de tes lecteurs y seront sensibles), mais on a l'impression que tu ne regardes rien autour de toi. Si c'est le cas tu pourrais nous en faire profiter. Par exemple, le cercle de poker, tu le décris, mais on n'en apprend rien. A travers lui tu pourrais nous décrire le type d'esprit qui a agencé un tel environnement. Chaque objet nous dit quelque chose sur celui qui l'a mis là, ou fabriqué. Idem pour le cabinet d'ostéo, tiens.

Sinon, au plan des réflexions perso (et pas littéraires), je trouve dommage que tu n'aies pas essayé de faire progresser ton personnage. Je veux dire, le super pouvoir s'y prête bien. Ça n'était pas comme s'il était devenu spiderman, on ne peut pas faire grand chose d'intéressant avec des pouvoirs de spiderman. Mais ce qu'il a, ça pourrait lui ouvrir des horizons. Or ça ne lui ouvre finalement que les horizons du transfert de conscience en lui-même. Je veux dire, on sent que tu as l'expérience du transfert de conscience en toi-même, mais que tu n'as pas cherché à percevoir comment fonctionnent les autres (oui pardon, je sais que je m'adresse à un joueur de poker dont ça serait en principe un peu l'activité), et plus généralement l'esprit humain.  Enfin, il y a un début, mais ta vision est quand même super unifiée. Pour donner quelques pistes. Par exemple, il y a une fille super belle qui entre dans le métro. Le gars pianote les gars autour pour savoir comment ils perçoivent la fille, et il s'aperçoit qu'ils la voient d'une manière totalement délirante, chacun sa manière, filtré par son propre karma. Du coup, il peut être amené à se demander s'il n'est pas comme eux. Mais à ce moment, il s'aperçoit qu'il n'y a pas "une" fille, mais autant de filles que de gens qui la voient. Et sa perception de la réalité pourrait en prendre un sacré coup. (Comme la mienne en avait pris un coup quand tu m'avais décrit les mêmes événements qu'A** lors de votre cohabitation : vous n'habitiez clairement pas dans le même univers).
A ce sujet, il existe des bouquins intéressants. J'ai acheté "Contre-transfert" d'Harold Searles. Il décrit l'esprit de gens psychotiques. Et c'est super intéressant, parce que ça a l'air vraiment délirant, et pourtant... Par exemple il décrit uns schizophrène : pour elle, à chaque fois qu'elle a une pensée différente, ce n'est pas des pensées qui se succèdent dans sa tête, mais sa tête qui est remplacée. De même, si une personne change d'humeur en face d'elle, la personne a été remplacée (et la précédente assassinée). Bref, les personnes et les lieux existent en des milliers d'exemplaires. Et pendant des années à chaque fois qu'elle arrivait dans le bureau de son psy, elle le considérait comme une nouvelle personne. Il note cependant que son état à elle est clairement lié à ses états et pensées à lui. Mais il ne va pas jusqu'au bout de la constatation : elle a un outil qui lui livre la vérité de manière brute, tout ce qui se passe dans l'esprit des gens. Par exemple, elle croit que son psy la crée par ses pensées. Mais quand on y réfléchit, c'est très juste. Quand on rencontre quelqu'un, on décode ce que cette personne attend de nous, et on réagit en fonction de ça. On ne s'en rend pas compte, parce qu'on n'a aucun référent. Mais justement, la pratique (la vraie), te donne un référent. Pas ce truc artificiel du témoin où tu te mets en recul et où tu observes, puisque là, par définition, tu ne te transformes plus, donc tu ne peux pas comprendre comment se produisent les transformations. Donc je parle d'un référent qui ne serait pas dans la forme mais dans l'énergie qui irrigue la forme. L'énergie émotionnelle nous empêche de voir ces formes. Mais l'énergie spirituelle nous permet de les voir. Et alors là, on réalise qu'on est vraiment fou, en quelque sorte, mais qu'on ne le voyait pas. Les psychotiques sont juste des gens qui n'ont pas, par dessus leur perception, la super-structure organisée (le moi), qui leur permet d'organiser tout ça et de fonctionner avec. A l'inverse, les gens "sains d'esprit" ont les mêmes perceptions, mais ils ne s'en rendent pas compte et ne peuvent donc plus les utiliser. Ça devient "inconscient". Mais en fait c'est tout à fait là, et pas du tout inconscient, si on se donne la peine.

Donc où en étais-je...  la télépathie pourrait faire réaliser tout cela à une personne. A quel point les esprits sont morcelés, et le sien. Et puis ensuite, il pourrait se demander comment utiliser cette télépathie pour se transformer. Il pourrait se poser la question du bonheur, du moins l'auteur pourrait se la poser pour lui : mon perso a un super pouvoir, en quoi ça lui est réellement utile ? Là, on a juste l'impression d'un gars ordinaire, assez gentil, avec un super pouvoir posé par-dessus. Mais un tel super-pouvoir, ça pourrait aboutir à une transformation radicale (et pas en chat. En plus on n'y croit pas, à sa transformation en chat. Si tu voulais écrire un truc un peu plus réaliste, ou qui aurais l'air plus réaliste, lis les bouquins de Lusseyran, ou sur les psychotiques, c'est la même chose à mon sens, et étudie leurs perceptions). Donc déjà tu pourrais te demander ce qu'est une personne plus évoluée que la moyenne. Est-ce que c'est quelqu'un qui aide les autres (mais les aider à quoi, au fait ?) et qui est heureux parce qu'il se dit qu'il aide les autres ? Ici, son bonheur tiendrait à son image de soi. Ou à une impression de communion avec les autres, qui à mon avis serait rapidement démolie par un peu de télépathie... Mais que serait un bonheur qui ne tiendrait pas à ça ? Sachant que la réalité est absolument multiple et finalement inconnue, comme je le disais plus haut. Donc il y a des choix à faire : dans quelle réalité je veux vivre ? La réponse cependant ne peut pas être mentale, comme dans le cas des disciples de Murphy qui veulent tout voir en rose. Parce que le mental n'a pas le pouvoir de créer, juste de constater, il n'est pas performatif. Il nous faut donc découvrir l'instance créatrice en nous, ce qui a le pouvoir de changer notre réalité pour de vrai. Et lui demander de créer ce que nous voulons vraiment. Ce qui invite à nous demander ce que nous voulons. Et pour ton héros on voit finalement qu'il ne le sait pas, parce qu'il avance tête baissée dans son histoire, sans mettre à profit son super pouvoir pour créer ce qu'il veut. Parce que ça serait possible.

D'un certain point de vue, la pratique donne effectivement ce super pouvoir, sous sa forme yang, je le précise. C'est-à-dire qu'on acquiert le pouvoir de repérer des structures, celles qui vont faire circuler en nous l'énergie spirituelle. On apprend à les capter chez les gens qui les ont (les saints, les maîtres), et à les reproduire en soi. A la base, on ne voit pas ces structures, et on ne croit même pas qu'elles existent. C'est parce que c'est des trucs vraiment subtils. Pour te donner une idée, ce qu'on perçoit dans un transfert de conscience est disons 10x plus subtil que ce qu'on constate avec ses yeux physiques quand on regarde une personne. La forme physique se donne à tout le monde. La forme psychique apparaît dans le transfert de conscience (de rêve), c'est une énergie spécifique qui dessine des formes étranges. Alors on peut dire que les formes spirituelles sont 10x plus subtiles que les formes psychiques, pour donner une idée. Et ça s'applique à la joie ressentie. Regarder une jolie fille, c'est sympa. Faire un transfert de conscience en rêve, c'est 10x plus sympa. Et capter une structure spirituelle... bon ben là ça commence à 10x mieux, mais ça peut monter à 100 ou 1000. C'est sans commune mesure en réalité. D'où l'intérêt. Mais c'est super dur puisque comme pour le transfert de conscience il faut créer l'outil. Mes 1ers transferts (de rêve) étaient assez nases, et puis ça s'est amélioré petit à petit. En matière spirituelle c'est pareil, on capte d'abord le plus grossier, et on pense qu'il n'y a rien d'autre. Mais ça s'affine. Du coup on arrête de communier avec les autres dans leurs illusions, et on le fait plutôt au plan d'une réalité qu'ils ne perçoivent pas. Tout revient finalement à créer (par télépathie) un véhicule capable de capter des énergies plus élevées (et dont le modèle ultime n'est pas le chat).

chat-noir

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Commentaires
A
Peut être un petit peu de télépathie avec le cousin pour capter son style que je trouve très bon pour ressusciter L.V.B autre pianoteur de talentdans son roman "An die Freude" : <br /> <br /> <br /> <br /> " Les volets étaient clos, ne laissant rien voir du monde extérieur et de l’orage brutal qui brouillait l’atmosphère. Cela ne changeait pas d’une habituelle misanthropie, à la seule différence que ce soir-là, les planches de chêne moisies par le temps et la pluie renfermaient la pièce à la façon d’un cercueil.<br /> <br /> <br /> <br /> Dans la chambre plongée dans les ténèbres, une petite horloge muette<br /> <br /> indiquait timidement dix-sept heures cinquante. Un cliquetis régulier<br /> <br /> retentissait pourtant à travers l’air humide. Enseveli sous des pages<br /> <br /> griffonnées, un métronome orange mécanique sonnait le compte à<br /> <br /> rebours fatal. Les feuilles froissées, qui reposaient de part et d’autre sur<br /> <br /> le lit de fortune du vieil homme souffrant, le recouvraient tel un linceul<br /> <br /> de papier. Tout en esquissant des traits noirs grimpants et descendants<br /> <br /> sur cinq lignes difficilement parallèles, l’encre, qui laissait apparaître des<br /> <br /> coulures sur les brouillons étendus, y était encore fraîche. Autour, les<br /> <br /> fidèles Anselm et Franz contemplaient la longue conclusion.<br /> <br /> La plume devenue trop lourde chuta de sa main. Dans un ultime<br /> <br /> soupir, il souleva péniblement son corps afin de l’asseoir face à son<br /> <br /> dernier public, admiratif de ce déplaisant mouvement final.<br /> <br /> <br /> <br /> « Au paradis… j’entendrai. »<br /> <br /> Et dans un coup de tonnerre déchirant, Ludwig van Beethoven<br /> <br /> s’écroula.<br /> <br /> Un vide noya soudainement le corps de l’artiste, ainsi que son âme.<br /> <br /> Entre sa surdité et le silence éternel, la frontière avait été rompue, et il se<br /> <br /> sentait monter au travers d’ombres vaporeuses qui obstruaient une<br /> <br /> lumière lointaine. Son ascension fulgurante aux cieux s’acheva au sein<br /> <br /> d’un espace infini, dénué de gravité, et peint d’un blanc éblouissant qui<br /> <br /> englobait ses dimensions innombrables.<br /> <br /> <br /> <br /> Puis, de nouveau, la chute brutale.<br /> <br /> Sans même prendre la peine d’ouvrir les yeux, le compositeur devina<br /> <br /> qu’il reposait sur la route. Sa sciatique, nourrie par l’inconfort du sol<br /> <br /> caillouteux et creusé par une flaque d’eau, le renseigna bien assez.<br /> <br /> Toutefois, ce ne fut pas ce qui frappa l’artiste au premier abord. Il<br /> <br /> entendait le vent orageux s’embourber dans ses cheveux gris.<br /> <br /> Il entendait.<br /> <br /> <br /> <br /> Cette fois sans attendre, le virtuose remua ses paupières. À la vue des<br /> <br /> maisons viennoises traditionnelles, il reconnut immédiatement, malgré<br /> <br /> la nuit épaisse, le chemin sur lequel ses membres jonchaient encore.<br /> <br /> C’était la rue de l’Espagnol-Noir ou Schwarzspanierstrasse d’après la<br /> <br /> langue des citadins, où son appartement l’attendait au bout. Oubliant<br /> <br /> pour quelque instant son horrible mal de dos, Ludwig se releva, inclina la<br /> <br /> tête vers le ciel pluvieux et y adressa ses bras avec ardeur. Qui donc dans<br /> <br /> ces hauteurs avait bien pu faire preuve d’une telle bonté ?<br /> <br /> <br /> <br /> En observant ses mains, désireuses d’atteindre tant bien que mal le<br /> <br /> plafond divin, le compositeur nota attentivement qu’il portait un attirail<br /> <br /> différent de sa chemise de nuit grisâtre, costume typique du malade cloué<br /> <br /> dans son lit si bien incarné des années durant. Ses manches mouillées et<br /> <br /> agglutinantes étaient d’une texture finement moelleuse, ne présentaient<br /> <br /> étrangement aucune couture, et agressaient les yeux avec un jaune très<br /> <br /> clair. Après avoir quitté les nuages du regard pour se voir en entier,<br /> <br /> Ludwig aperçut la pluie couler librement le long de son manteau léger,<br /> <br /> comme si aucun liquide n’était capable de s’y infiltrer.<br /> <br /> <br /> <br /> À mesure que sa vision s’abaissait, l’étonnement de Ludwig prenait une<br /> <br /> ampleur croissante. Il ne possédait plus ses misérables souliers troués,<br /> <br /> mais des chaussures blanches à la semelle haute et confortable, tapissées<br /> <br /> d’un point-virgule noir sur le flanc. Néanmoins, son esprit était bien trop<br /> <br /> agité pour se préoccuper du nom du cordonnier qui confectionnait de<br /> <br /> telles godasses.<br /> <br /> <br /> <br /> Dans une course frénétique menée au long de la rue glissante, le<br /> <br /> virtuose se brisait volontiers la voix avec des la la la la laaa ! toujours<br /> <br /> plus enthousiastes, un peu comme si cet Hymne à la Joie avait été conçu<br /> <br /> spécialement pour cette occasion surnaturelle. Le vieil homme était tout<br /> <br /> bonnement heureux de vivre, ou plutôt, de revivre, avec le moindre de<br /> <br /> ses sens pleinement rétabli. Le compositeur, qui se pensait jusqu'alors<br /> <br /> abandonné des siens et de la Fortune, pouvait enfin jouir de sa propre<br /> <br /> musique".
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A
"A ce sujet, il existe des bouquins intéressants. J'ai acheté "Contre-transfert" d'Harold Searles. Il décrit l'esprit de gens psychotiques. Et c'est super intéressant, parce que ça a l'air vraiment délirant, et pourtant... Par exemple il décrit uns schizophrène : pour elle, à chaque fois qu'elle a une pensée différente, ce n'est pas des pensées qui se succèdent dans sa tête, mais sa tête qui est remplacée. De même, si une personne change d'humeur en face d'elle, la personne a été remplacée (et la précédente assassinée). Bref, les personnes et les lieux existent en des milliers d'exemplaires. Et pendant des années à chaque fois qu'elle arrivait dans le bureau de son psy, elle le considérait comme une nouvelle personne".<br /> <br /> <br /> <br /> Là, ça me fait quand même sérieusement songer que dans le bouddhisme il s'agit de constater l'"in-ipséité" du moi (après on peut se plonger dans Mipham ou toutes les subtilités de "la distinction des vues" de Gorampa, mais ça n'aide pas d'un iota...); dans le bouquin c'est la "pensée"; mais dans les faits quoi d'autre que réaliser ce fractionnement des perceptions et même des sensations ?<br /> <br /> <br /> <br /> Est-ce que la "saisie-réification" n'est pas simplement le fait de recouvrir justement ce changement qui est pourtant là sous nos yeux comme le nez au milieu de la figure ? <br /> <br /> <br /> <br /> "Et alors là, on réalise qu'on est vraiment fou, en quelque sorte, mais qu'on ne le voyait pas. Les psychotiques sont juste des gens qui n'ont pas, par dessus leur perception, la super-structure organisée (le moi), qui leur permet d'organiser tout ça et de fonctionner avec. A l'inverse, les gens "sains d'esprit" ont les mêmes perceptions, mais ils ne s'en rendent pas compte et ne peuvent donc plus les utiliser. Ça devient "inconscient". Mais en fait c'est tout à fait là, et pas du tout inconscient, si on se donne la peine".<br /> <br /> <br /> <br /> Le "malade" psychotique n'est-il pas celui qui est pour ainsi dire le "cul entre deux chaises", sensible à ce fractionnement et cette transformation incessante des phénomènes (la plus évidente quand on examine la mutation de ses contenus mentaux et non quand on se "retourne" bêtement vers l'esprit et qu'on se heurte à un mur blanc), mais qui s'attache à une entité imaginaire bi - face, celle qui cause supposément de l'extérieur l'"assassinat" de ses propres pensées et celle qui à l'intérieur demeure un support de ce crime odieux ? le "chö" consiste à produire des états volontairement troublés et effrayants aux limites de la folie pour en voir la "vacuité" ensuite mais en réalité met la lumière sur ce qui est déjà présent)<br /> <br /> <br /> <br /> Du coup on voit que la compassion ne peut pas naître tant que subsiste l'"interprétation" de cette succession rapide et troublante d'états contrastés. Mais si on se rend compte (coup de chance de mettre en parallèle plusieurs données contradictoires ou bonne observation consciente) que cette alternance spontanée, traduit une transformation est naturelle et non trafiquée ou provoquée, alors il y a libération automatique de la croyance qu'une "personne" externe nous en veut ( avec tous les extrêmes que cela comporte qui engendrent dissonances, souffrances, rendent nos projets impossibles, ne comblent pas nos attentes, etc...) ou que nous puissions éviter cette folie qui fait éclater les cadres.<br /> <br /> <br /> <br /> Comme la compassion est le ciment qui sous tend tous ces états multiples de l'êtres diffractés et éparpillés, la folie se mue en sagesse, elle est la sagesse-même qui se révèle à travers elle.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais pour le voir, il faut accepter pleinement que la ligne de fracture entre "maladie" et "bonne santé" est artificielle dans le monde relatif, parce qu'en fait les autres êtres moins en point que nous sont juste d'autres aspects de nous-mêmes avec un décalage temporel. Il y a donc une forme de continuité même si elle est cachée.
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Enseignements de Rudi

Fear
We have the capacity in our minds to create that which we are most afraid of; in the same way that we bury some ignorance like a grain of sand inside the shell of an oyster and build around it until we come up with the end product, which in this case is not a pearl.

God
It is finally this consciousness that allows a human being to feel God as the constant energy that is absorbed by all of the chakras, filling him with sweetness and joy. Not feeling happy is only the result of not being in tune with this force and not having the consciousness to contain it. For whatever reason we fail in holding onto energy, we must look to ourselves. We cannot blame anybody or anything. It is only our lack of capacity to hold that which is given.

Revelations

In all teachings, the temptations that appear during the revelation period are those things we identify with, that take away the energy or content from the experience. It is the courage to put the bottom on the void, so that the incoming energy is not lost during any experience, that is required. This enables a person to grow endlessly, by surrendering content as fast as it manifests itself.

Seekers
It is a remarkable event when somebody presents a situation that exposes their real need. It is rare when even half the truth is given. Usually a situation is distorted beyond recognition. It is as if somebody is saying to me that if I can dig out the real situation, maybe they will allow me to help them. When a situation occasionally is presented in all its nakedness, it is only because the person is defenseless at a particular moment. As soon as they have one stitch to put on their back, they again retreat into themselves, distorting what they said and what they think you said. The ability to hear and see is rare in this world. It only exists in somebody who truly wishes to grow. This has not, unfortunately, been the attitude of most seekers. So few succeed in reaching their goal that it is safe to assume that there are few who honestly pursue a spiritual life, and even then, very few teachers who cater to anything that brings the realism that allows for enlightenment.

Spirituality

Spirituality is not about being where you think you should be. It is not about being where you want to be. Spirituality is about being on the highest point of an ascending energy that keeps growing and growing.
As this energy grows, it completely destroys every level of truth as you live it. This does not mean the truth that has been destroyed was not real. It was real for the level on which you existed before. With students, I am not interested in how long they are with me; I am just interested in one thing: whether or not they are strong enough to break up the horizontal level and continue growing. For myself, I do not want to limit myself by what I was. I do not think, "I did all this work to get to here." That is baloney. That is making a drama of your life and trying to build an image for yourself. The point is to keep growing. It is to have the courage to keep growing, even if it pulls apart the structure of your life. Then it is freeing you. There is nothing wrong with pulling apart the structure. What is wrong is to build yourself into a coffin and then stay there and try to justify it. Either you are working to live on a higher level all the time and to have a rebirth all the time, or you are trying to find justification for staying the way you are.
The whole point of what we do is to destroy matter, which is this horizontal plane we sit on: the earth. It is to translate this physical and material matter into spiritual force. This is our work.

Surrender
You sit down. Inside you, what is going on? You want to be right. "I'm a nice guy, how could this person do this to do me? How could someone take advantage of me in the business world," or "How can somebody not love me? Don't they understand what I did?" Inside you, these muscles close up; they are protecting you. They are protecting your ego, protecting the image you have of yourself. You sit down to take your breath, and you find that something has robbed you of your heart. What robbed you of your heart ? The need to be right. These muscles do not want to open. They would rather you were safe and secure behind the wall than outside the wall.
Surrendering is opening all the muscles. This is the real test of your surrender in a situation. Can you breathe ? Does the throat open to receive the energy ? Are you free to receive this energy and open and see what your condition really is ? If you find out you are constricted in your heart, you have a pain in your back, or you can't get the air down, what does it mean? It means you are closed. What closed you? It does not matter what closed you, you do not have to find the rational reason, you just have to open. You sit and work, and you breathe. I do not have that problem anymore, but I used to sit and take that breath six hundred times in one day, sometimes, to begin to feel a little crevice start to open. If you are closed, you are dead. You can't be right if you are closed. Can a closed person know what he or she did or did not do ? So, if you find that you are closed, you have to drop the whole issue of whether the other person is or is not right.


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