J’espère que j’ai le droit de poster un commentaire qui tire une autre conclusion, vu que j’ai constaté ce comportement très souvent chez moi, et justement, je me suis demandé souvent pourquoi. Par exemple la gosse de ma copine crie, et je vais l’enfermer dans sa chambre, ce qui fait qu’elle crie encore plus fort. Donc une fois qu’elle crie encore plus fort, je me demande forcément « mais au fait, qu’est-ce que je voulais ? ». La faire souffrir ? Je ne crois pas, parce que je suis très empathe et je ressens toutes les souffrances des gens, c’est précisément la raison pour laquelle ses cris m’insupportent puisqu’elle me transmet son mal-être – le simple fait de l’entendre mal respirer quand elle a le nez bouché me donne l’impression d’étouffer -. Pour moi, le fait de l’enfermer dans sa chambre est un acte que je pose, où je demande à Dieu/la Vie etc de me donner la faculté de ne plus l’entendre, plus la voir etc… De fait, j’ai remarqué que l’esprit a un pouvoir extraordinaire d’ignorer la réalité physique (mais pour cela il faut pouvoir lui substituer une réalité plus forte). Par exemple j’avais lu l’histoire d’un prêtre orthodoxe qui avait passé 20 ans au goulag a nettoyer les fosses d’aisance, et qui à force de s’imaginer en compagnie de Jésus se voyait au paradis. Vraiment. A dire vrai c’est l’option « traditionnelle ». Dans « Guide du pays des dakinis », Kelsang Gyatso explique comment le pratiquant doit s’imaginer toute la journée dans la terre pure de Vajrayogini. De fait, j’ai eu l’occasion de côtoyer pas mal de tibétains, et s’il y a une chose dont j’ai acquis la conviction, c’est qu’ils nous ignorent totalement. Ils vivent dans un autre univers que le nôtre, et bien qu’ils semblent nous côtoyer matériellement, ils sont tout à fait ailleurs.
Je pense que pas mal de gens ont conscience malgré eux de cette faculté d’ignorer le monde matériel, et que la colère est une façon de dire « Je ne veux plus te voir. Je demande à obtenir la faculté de ne plus te voir ». Je ne dis pas ça pour contredire Marshall Rosenberg, mais plutôt pour dire que si la motivation cachée des gens est de ne plus voir ce qui les insupporte, leur stratégie n’est pas si stupide. Pour ma part, je sais assez bien que je n’ai aucun désir de réformer ceux qui me dérangent. Je veux juste pouvoir les ignorer. Et quand je vois à quel point les gens s’ignorent les uns les autres dans le métro par exemple, je crois que cette motivation est extrêmement répandue. Je ne dis pas qu’elle est bonne, ou souhaitable pour la société, mais elle est là. Chez la plupart des gens, le résultat est une insensibilisation, un blindage, mais chez les tibétains par exemple, c’est le passage dans un autre univers qui est visé.
Plus généralement, je trouve que la CNV ne met pas suffisamment à jour les vraies motivations de gens, mais qu’elle leur substitue quelque chose de politiquement correct, j’avais vu plein de cas dans le livre de Rosenberg. Je ne pense pas que cela remettrait en cause ses principes si elle les intégrait, mais elle deviendrait plus complexe, certainement (ce qui voudrait dire une formation plus longue ?…).
Merci de me dire si ce genre de commentaire est malvenu.
J’ai eu une réponse d’Isabelle Padovani, qui l’eût cru (pas moi) : Vous demandiez au début de votre post s’il était le bienvenu sur ma page : je vous invite à lire le post que j’ai placé ce jour en en-tête de ma page et qui en précisé l’intention. Après sa lecture, j’espère que vous comprendrez pourquoi j’ai supprimé votre commentaire, la partie « Plus généralement, je trouve que la CNV ne met pas suffisamment à jour les vraies motivations de gens, mais qu’elle leur substitue quelque chose de politiquement correct, j’avais vu plein de cas dans le livre de Rosenberg. » étant votre vision de la CNV, fondée sur un regard extérieur qui n’a visiblement pas eu l’occasion de vivre la puissance de ce processus, qui est tout sauf une manière de dire les choses de façon « politiquement correct »… Voir ce type de commentaires sur une page où je fais tout pour partager le précieux de ma pratique de la CNV depuis 12 années et en tant que formatrice certifiée du CNVC revient pour moi à voir, comme je l’ai écrit dans mon texte de ce jour sur l’intention de ma page « mes fleurs piétinées » et celà ne me fait pas joie, donc je préserve mon jardin… J’espère que vous comprendrez mon positionnement…