Relation d'amour, relation de compassion
Le dernier article de Petit Renard explique finalement ma tendance à ne plus vouloir voir des gens en privé, à de très rares exceptions près. Si je veux développer la compassion, je peux aller sur les quais de la Marne et regarder les canards et les passants. Mais avec les gens que je fréquente, c'est l'amour que je veux développer, et comme la plupart ne croient même pas à son existence, je n'ai aucun désir de passer mon temps à me justifier par compassion. C'est un type de relation qui ne m'intéresse plus du tout, maintenant que j'en ai trouvé un autre.
En fait ce qui ressort des conversations, c'est que la majorité des gens ne croient pas à cette histoire d'elfes. Pour certains, c'est par jalousie, pour d'autres, je dirais que c'est par manque de pureté, et pour d'autres enfin, c'est par manque d'imagination. Mais quand on développe ce type de relation, on voit bien que ça fonctionne, en plus on est deux à le voir, et on constate aussi que cela fait apparaître imaginalement tout un pan de la relation maître-disciple qui n'est jamais développé dans les enseignements, et qui est celui de l'amitié spirituelle. Trungpa parle de "l'ami spirituel", mais en réalité, il ne parle pas de la véritable amitié, dont un modèle signalé serait la relation Mawlana/Rûmi, sauf qu'on n'a jamais su ce qu'ils avaient fait ensemble. Mère avait aussi ce modèle en tête je pense, qu'elle a sans doute développé plus ou moins avec Aurobindo, et qui était mentionné dans la possibilité des "communautés supramentales". Elle pensait que ça n'avait jamais existé, il semble qu'elle se soit bien trompée. Elle pensait aussi que l'amour divin était l'étape qui suivrait celle du supramental. Si l'on établit une équivalence entre le supramental et la reconnaissance de l'aspect personnel (individuel dirait le Lopön) de l'état naturel, alors il est évident que l'amour divin s'incarne lorsque deux "personnes" se rencontrent.
Ajoutons que si les elfes sont rares, ce n'est pas parce que je les ai inventés, c'est parce que les individus "normaux"au sens janovien, c'est-à-dire dotés d'assez peu d'ego pour avoir encore une sensibilité véritable, sont extrêmement rares à l'état adulte. S'ils sont l'équivalent du "type génital" de Reich (ce que je pense), c'est une personne sur mille.
Je pense aussi que Bambi est venue s'incarner pour ça, pour aider à développer et à transmettre ce modèle de relation parfaite, qui précisons-le n'est pas un aboutissement mais un commencement. C'est le germe de la vie divine, il appartient ensuite à chacun de le développer à sa façon.
Quoi qu'il en soit, précisons que la relation parfaite ne s'énonce pas comme "deux corps, un esprit", mais comme "un corps, deux esprits". C'est à dire comme "un Dieu, trois personnes".
PS : ce blog commence à être un peu trop connu. Il est possible que je doive l'arrêter un de ces jours pour en créer un autre, privé, qui développera les aspects de la relation parfaite. Ou peut-être qu'un deuxième devra être écrit en parallèle pour préciser ce qui ne doit pas l'être en public, dans la mesure où je ne tiens pas à finir comme Sohravardi.