Conception du but et réalité de la pratique (réponse à Mekoubal)
Je ne vois rien, je ne vois de réalisation chez la plupart de ces maîtres que chez l'ancien Dudjom (un peu).
Chez Dudjom, il n'y a rien à voir pour nous car sa lumière est trop élevée, en plus il se voile sciemment. Par contre, on peut percevoir la réalisation de tas de maîtres intermédiaires, ou des plus élevés qui se voilent moins. Si tu veux des noms, je t'en donnerai une dizaine pour lesquels tu trouveras facilement des photos ou des vidéos.
Sinon, j'ai déjà vu « les lumières de Noël » (chez Amma), qui correspond, il me semble, à un certain niveau recensé de réalisation; il me semble que le corps peut briller de partout, comme des pierres précieuses (réellement). C'est une réalité énergétique dont on ne parle pas, mais je pense que c'est correct. À un niveau supérieur, j'ai entendu tout à l'heure (comme par hasard) en écoutant Sri M, que ces lumières finissent par se dissoudre en quelque sorte dans une lumière supérieure et s'éteignent donc.
As-tu lu tous les livres de la terre pour dire qu'on n'en parle pas ? Tu sembles très cultivé dans le bouddhisme, mais ne rien connaître du christianisme ou de l'islam. Tu ne sembles pas non plus connaître le dzogchen, le mahamudra et son correspondant l'annutarya yoga tantra, qui sont les 9è et 8è béhicules du bouddhisme tibétain. Au final, ça fait quand même de grosses lacunes. Dans le christianisme, le saint "vu en lumière" (dans le style Transfiguration), c'est courant. Pour ce qui est des lumières dont tu parles, je pense qu'elles apparaissent à la 3è vision de thögal, et il est dit qu'elles se résorbent dans la 4è vision. Très peu cependant réussissent à compléter la 4è vision.
Je pense que la voie correcte est de toucher à ce qui est « sale », aux autres, de les aimer, et de les travailler comme on travaille la terre. Un maître doit aller chercher ses disciples,
Lis des biographies de maîtres, ils ne vont chercher personne, ils laissent les gens venir à eux, ainsi ils sont sûrs d'accomplir la volonté de "Dieu", ou de leur bouddha-guide. S'ils commencent à aller chercher les gens, ils accomplissent leur propre volonté, et comme ils ne sont pas omniscients, ça leur crée des obstacles.
Je pense qu'il n'a pas assez bien travaillé.
En énonçant des jugements de cette sorte, tu te crées des obstacles. Imagine que tu aies un Maître de kung-fu et que tu critiques les élèves meilleurs que toi en sa présence, comment va-t-il réagir ? Je me permets de dire que Chepa était meilleur que nous car il a été torturé par les chinois, et il en est sorti sans traumatisme et de bonne humeur. C'est un réel accomplissement. De même il était conscient dans la claire lumière du sommeil. S'il a perdu ses accomplissements c'est parce qu'il avait trop de disciples complètement cinglés. Au bout de 40 ans on peut dire sans risque de se tromper qie les disciples occidentaux sont des tueurs de maîtres, ils les tuent par leur énergie empoisonnée. Il ont eu la peau d'Amma, de Mère Meera, et aussi de Swami Athmachaitanya et sans doute d'autres que je ne connais pas. C'est pour cette raison que les maîtres totalement accomplis genre Lopön, n'y ont jamais touché (là je m'avance, mais disons qu'en 10 ans de fréquentation de sa sangha, je n'ai vu aucun Occidental qu'il ait touché), et je pense que ses disciples ont instruction de ne pas y toucher non plus, en tous cas on peut le constater.
J'en reviens à ce que je voulais dire. Nos accomplissements ne peuvent nous venir que par l'action du Bouddha que nous prions, et de sa suite, composée de saints et d'anges (qui sont ses émanations), car eux seuls savent ce qui est bon pour nous. Ils nous confèrent donc certains dons et en retiennent d'autres, qui nous feraient du tort. Ces êtres invisibles sont toujours autour de nous et savent tout ce que nous pensons. Si nous avons des pensées critiques, notamment sur des gens meilleurs que nous, mais auxquels nous nous croyons supérieurs, ils se retirent et laissent agir les "démons", ce qui nous crée des épreuves et des obstacles. C'est difficile à expliquer, mais à un moment, on le sent. On sent que si on commence à critiquer untel en pensée, on va se prendre une claque dont on ne saura pas d'où elle nous vient.
De mon côté je m'efforce de ne pas te juger pour ne pas m'en prendre une, si je te trouve des défauts je me vois contraint de prier les bouddhas pour que ça s'arrange, et je te die en toute amitié : méfie-toi de tes pensées, notamment celles qui concernent des bons pratiquants.
Par exemple, je sais qu'Amma est tombée de haut, mais je me garde bien de la critiquer car je ne sais pas les souffrances qu'elle a subies. Je sais seulement qu'elle a été bien plus que tout ce que j'ai jamais été. Et si maintenant elle fait des choses "mauvaises", c'est mes prières qu'elle mérite, pas mes critiques.
Tu vas me dire que vu sous cet angle, critiquer n'importe qui est mauvais. C'est vrai. Mais il y a des moments où la connerie déborde tellement qu'on ne peut plus s'empêcher. Dans ce cas, il faut regarder ailleurs, maîtriser ses pensées, et éviter à tout prix de penser à ces individus (qui nous font chuter et perdre la bénédiction de notre Bouddha-guide).
Dans tous les cas ça coûte très cher de critiquer les bons pratiquants. On pourrait en établir logiquement la chaîne de causes et conséquences, c'est assez facile à comprendre, en fait. Car si on les critique, ça veut dire qu'on est aveugle, et si on est aveugle forcément on tombe dans tous les pièges que nous tend l'Ennemi. Car on a des Ennemis invisibles, il faut le savoir, et ils sont plus intelligents que nous, qui sommes très bêtes.
Il y a toutes sortes de points clés qu'on n'a pas développés mais qu'on croyait savoir.
Pour moi, j'ai conclu en 2007 que je ne savais rien, et donc j'ai remis en question toutes mes croyances. Ensuite j'en ai discuté avec Pline et c'est de là que sont sortis tous ses articles. Je me permets quand même de signaler que près de 15 ans ont passé et que la raison dicterait de penser que j'ai évolué depuis. Mais je suis content en tous cas que tu apprécies les articles de Pline, car peu de gens sont en mesure de le faire. Ça donne une base pour universaliser sa pensée et ne pas se laisser enfermer dans une pensée unique.
C'est tout le propos, je pense, de « la Méthode » de Descartes, qui est bien expliquée dans ses « Méditations Métaphysiques » ainsi que dans « Règles pour la direction de l'Esprit ». (Je pense que Descartes nous fournit une bonne base méthodologique, et il me semble qu'il sache pas mal de secrets lui aussi)
Tu trouveras sans doute une méthode plus claire et plus appropriée à la vie spirituelle dans Comprendre l'esprit de Kelsang Gyatso, dont Pline a largement parlé.
Pour en revenir à cette idée que « Chepadorje, il était vraiment dégoûté de la vie. », je pense qu'un « fou » qui n'a que faire du mal, car il ne fait que le bien, et il n'y a pour lui que le bien ferait mieux. Le mal n'est qu'une excuse pour faire plus de bien, et en réalité, le mal donc est bien aussi: « Un fou qui ne voit que le bien partout donc ».
Tu oublies l'aspect physique. Par exemple si tu es dans une prison pieds et poings liés, tu verras que tu ne peux plus nourrir les animaux sauvages. Les disciples Occidentaux empoisonnent les vents et les gouttes des maîtres, en sortes que ces derniers deviennent spirituellement comme pieds et poings liés. Si tu sais faire fondre les gouttes, tu as aussi expérimenté des états où ça devient impossible, et donc tu sauras de quoi je parle.
Il y a tellement à développer : il faut développer chaque point clé à partir de la méthode de Descartes, qui est la vraie méthode de la philosophie universelle, et qui constitue la dynamique de l'exercice de l'intelligence.
Notre intelligence est dévoyée depuis la catastrophe originelle qui a frappé notre espèce et qui est accréditée dans toutes les Traditions. Notre intuition aussi. D'où le fait qu'on n'arrive à rien en suivant sa propre volonté.
Je cherche tout dans « la vie ordinaire ». Je pense que tout est là-dedans.
Rudi faisait pareil. Mais auparavant, il a vécu 3 mois avec un saint.
L'imagination se fonde sur ma « vie ordinaire ». En fait, mon « imagination » se sépare en trois niveaux : le niveau très lointain, ou "le Point Oméga" . "Le niveau lointain" est comme la direction, ou la ligne directrice vers l'état de Bouddha, avec ses pouvoirs et ses attributs infinis (déjà, c'est un truc que personne n'imagine). Le second niveau est le niveau intermédiaire, qui est à la limite du « rêve infini » et de quelque chose qu'on peut concevoir, c'est un niveau « délire » parce qu'on peut y imaginer des choses presque palpables. Je vais t'en parler dans ce commentaire en mentionnant comment j'imagine des maîtres authentiques (en me fondant aussi sur des témoignages que je trouve très intéressants). Le niveau premier, c'est comment j'évolue à partir des éléments ultra concrets de ma vie : le travail, les projets, les apprentissages, les stratégies à court terme à mettre en place, etc. Le niveau premier de l'imagination permet de constituer l'expérience, le niveau second permet de se projeter aux frontières du rêve et de l'infini, et le dernier niveau permet de s'orienter presque magiquement vers le point oméga que constituent les attributs incroyables et merveilleux des bouddhas.
Ce qui m'intéresse dans ce dont tu parles, c'est le premier niveau.
Pour se perfectionner, il y a deux méthodes : acquérir des qualités, et nettoyer nes défauts (ou détordre nos perceptions fausses). Mais à la fin du compte, il m'apparaît que la 2è méthode peut être appliquée seule. Dit autrement, si on reconnaît vraiment ses défauts, les paramitas naissent naturellement, car justement, elles sont naturelles, et leur absence en nous vient de la torsion originelle de notre nature (qu'on appellera soit "ignorance fondamentale" soit "péché", en fonction de la religion qu'on a). Quant aux dons surnaturels, ils nous sont donnés par notre bouddha-guide.
Tu remarqueras que les gens parlent facilement de leurs qualités réelles ou supposées, ainsi que de leurs rêves. Il y en a peu qui regardent le fumier où trempent leurs pieds et qui daignent nous faire part de leurs conclusions. Ce serait pourtant le plus instructif, mais quand une personne le fait, les gens sont devenus tellement mauvais qu'au lieu de s'accuser aussi (comme on le voit dans un tas de séries d'ailleurs), ils accusent la personne d'être mauvaise, tandis qu'eux, sont immaculés comme l'agneau qui vient de naître. Cela évidemment n'encourage pas à dire ses propres défauts.
En fait, la problématique est d'ouvrir son imagination à de nouvelles portes de compréhension, sinon on risque de s'enfermer dans un réseau d'informations limité qui va nous uniformiser.
Au début, il faut concevoir le monde spirituel, en effet. Mais ensuite, la problématique est surtout de ressentir réellement nos défauts, ce qui est le seul moyen de s'en défaire. Pour ça, si on ne fait pas entrer les vents dans le canal central, et si on ne fait pas fondre les gouttes, on peut les connaître intellectuellement, mais pas les sentir. Il faut qu'ils nous fassent physiquement mal et que ce soit parfaitement conscientisé, pour s'en défaire réellement. On voit des personnes qui ont réussi à les refouler très très loin en s'efforçant de développer les qualités inverses, mais ça ne marche pas.
Ce sont tous des maîtres alchimiques cachés, et je ne pense pas que ChepaDorje était un maître de l'alchimie.
Ce que tu dis semble indiquer que tu n'as pas conscience de ce qu'est l'alchimie. Ou bien tu le sais mais tu n'as pas la moindre idée de qui était Chepadorje ?
Ces individus sont cachés, ils apparaissent et disparaissent. Ils sont peut-être immortels ou quelque chose comme ça.
Un corps d'arc-en-ciel n'est en effet jamais mort de notre façon. Il est toujours là, ou ailleurs, selon sa volonté.
Comme le disait Jacques Bergier, les vraies personnes importantes sont totalement cachées, et les personnes connues ne sont pas importantes.
Alors là, je n'imagine pas ce que doivent penser tes anges gardiens. Tu es en train de dire que tous les grands Avatars comme le Bouddha, Krishna, le Christ, Mohammed... sont du pipi de chat. Peux-tu arrêter quelques minutes ton intellect et méditer sur les apports de ces grands avatars, et surtout le nombre de personnes qu'ils ont sauvées. Sachant que l'important c'est de sortir du samsara, et le nombre de gens qu'on en fait sortir. UG dit que les grands Avatars n'ont pas changé les sociétés, et c'est vrai. Mais leur but n'a jamais été de changer la société. Leur but c'est de sortir les gens du samsara.
De plus, il faut savoir qu'un Bouddha dont personne ne connaît le nom ne sert strictement à rien après sa mort. En effet, pour l'invoquer et être aidé par lui, il faut connaître son nom. De facto, les bouddhas cachés sont ceux qui ne servent à rien ou presque, du moins dans ce monde. Après, c'est sûr qu'ils peuvent aller créer un monde ailleurs, dont ils seront le Dieu. Mais ça nous fait une belle jambe.
Si on y réfléchit, le corps d'arc-en-ciel n'est peut-être qu'un certain niveau de réalisation parmi bien d'autres niveaux de réalisations, tout aussi grands et merveilleux, mais aussi différents. C'est-à-dire que le point oméga est peut-être encore bien plus loin que tout ce que l'on croyait. Et pourquoi pas ?
Il y a quand même une limite qualitativement indépassable, qui est la parfaite réalisation de la vacuité. Ensuite il y a des degrés de rayonnement, des bouddhas qui créent des planètes, d'autres qui créent des galaxies etc.
De plus, est-ce que tu ne penses pas que tu pourrais commencer par réaliser le corps d'arc-en-ciel avant de songer à ce qu'il y aurait au-delà ? Je dis ça parce qu'à mon avis, quand tu auras bien essayé, tu parviendras à la conclusion que tu n'es pas près d'y arriver. Le reste est donc sans importance.
Le Karmapa (je crois), avait dit à Kalou Rinpoche qu'il obtiendrait la bouddhéité dans 3 vies. 3 vies ? Est-ce que tu vois déjà la réalisation de Kalou Rinpoche ? Et pourtant il ne pouvait atteindre la bouddhaité dans cette vie, apparemment. Qu'est-ce que ça nous dit sur nous ?
Pour ma part j'ai réduit mes ambitions à la 3è vision de thögal, même s'il y a des chances que je ne dépasse jamais la 2è, voire la 1ère.
C'est bon d'avoir un but, mais c'est bon aussi de voir que par sa propre direction, on se plante. Sur les forums bouddhistes des tas de gens disent en être arrivés à la 4è vision, et que cependant ça n'a pas changé leur vie. Quelle vaste plaisanterie ! Les malheureux n'ont rien compris. Qui va les tirer de là ?
Ma méthode est celle de Descartes (ou du moins ce que j'imagine être sa méthode), qui inclut d'ailleurs « l'intuition » comme partie fondamentale de son processus. C'est-à-dire que l'intuition correspond à ce qui n'est pas prouvable par le A et le B, mais son raisonnement se base sur l'intuition initiale. Il faut que je retrouve la citation originale qui est présente, je crois, dans « Règles pour la direction de l'Esprit »."
Descartes a juste oublié que notre intuition est faussée. Toute ma vie j'ai vu des gens trompés par leur intuition. Rdui lui-même a dit qu'il ne suivait pas son intuition et s'en défiait comme de la peste. Il dit que les hommes sont amoureux de la mort et que leur intuition les conduit à cette mort qu'ils aiment. Il l'a constaté chez lui-même, et je lai aussi constaté chez moi. Non, on doit contacter un être omniscient et invoquer son nom, pour qu'il nous aide. Ce qui inclut ensuite une conduite, une reconnaissance de nos défauts, et une maîtrise de nos pensées (et actions, bien sûr). Si tu ne prends que le bouddhisme, notre Chute a été provoquée par la saisie des apparences, les premières qui sont apparaues dans le bardo, et c'est là où on peut dire que notre intuition a été notre perte, car qui nous a dicté cette saisie des apparences, sinon une intuition qui nous a dit que ça serait merveilleux ? A ce moment, on peut dire que nous avons choisi la mort.
Quoi qu'il en soit je te remercie de tes longues interventions, qui m'on permis d'écrire des posts. Tu as donné du temps, ça a de la valeur, que Dieu et les bouddhas te bénissent pour ta générosité.