Quant à ta réponse sur le karma, merci, c’est assez clair. Je comprends mieux pourquoi Rudi et d’autres parlent d’abandon toutes les 4 phrases.
Le surrender ne consiste pas exactement à abandonner, mais à laisser aller les choses dans leur flux naturel. C'est-à-dire à ne pas s'y attacher. Du fait de l'impermanence, tout passe, que ce soit les idées, les gens ou les choses. En même temps, je dirais qu'avant de ne pas s'attacher, il faut s'être attaché. Il y a comme ça une anecdote, quand Marpa a perdu un fils, il a pleuré toutes les larmes de son corps. Quelqu'un lui a dit "Mais n'as-tu pas enseigné que tout était illusion ? - Oui mais ça c'est une super-illusion". Mon attitude serait donc plutôt de m'attacher jusqu'au bout. C'est comme si on contracte fortement un muscle, à un moment on doit lâcher. Alors que si on regarde mollement les choses, on n'est ni attaché, ni non-attaché, on est juste non-existant. En l'occurrence, le pratique consiste à créer des objets d'attachement, et à remonter sur eux comme une échelle, vers la vacuité.
Par exemple, je suis très attaché à Arcachon. J'ai enregistré une série d'images auxquelles je pense régulièrement. Mais, au vu de leur caractère, il est assez facile de voir qu'elles ne correspondent pas à quelque chose qui serait une réalité matérielle, mais plutôt à une réalité spirituelle. Si je mets tout ensemble, j'obtiens une qualité unique et spécifique qu'il est assez facile d'attribuer à un être, qui serait l'Ange d'Arcachon. On peut aussi dire le dieu. De cette façon, on comprend ce que sont les dieux indiens ou égyptiens ou autres. Ce sont des qualités spécifiques qui ont informé la matière et qui donnent à chaque lieu un caractère unique. Bon, j'ai un peu dérivé. Mais c'est pour dire qu'au départ, on n'est pas capable de percevoir Dieu. Mais on peut percevoir des dieux, ou des esprits des lieux. Peut-être même des arbres, mais ça, je n'en ai pas l'expérience. Quoi qu'il en soit, percevoir les esprits des choses, ou les âmes des gens (c'est le même processus), diminue l'attachement. A un moment, je pense que je serai suffisamment remonté dans l'échelle des réalités spirituelles arcachonesques pour ne plus avoir besoin d'aller sur les lieux.
On a le même problème avec les souvenirs d'enfance, il faut cesser des les traiter comme des choses réelles, et percevoir qu'il s'agit de choses de l'esprit, et plus précisément de notre esprit. Il n'empêche qu'elles peuvent aussi appartenir à d'autres esprits. Bon, je ne vais peut-être pas entrer ici dans des discussions théologiques sur la communication entre les anges, le réalisme et le nominalisme...
Il s’agit d’abandonner toute volonté qui ne serait divine, sans doute. Pour Rudi, il s’agit aussi de capter « l’énergie ».
En effet. Mais j'ai aussi réalisé récemment qu'il y a plus d'énergie dans le fond d'un marécage que sur la surface. Autrement dit on cherche des énergies raffinées, il en faut au début, mais comme il le dit, on ne peut se nourrir que de caviar.
De nos jours, on entend beaucoup parlé de lâcher-prise que je trouve un peu plus vague et moins parlant. On pourrait penser que c’est se laisser aller à ses émotions
Certainement pas. Mais tu as raison, les gens sont d'une complaisance effrayante. De fait, il s'agirait plutôt de laisser ses émotions se dissoudre naturellement, au lieu de s'y accrocher comme une balane à son rocher. On voit que les gens en réalité entretiennent leur émotions négatives avec le plus grand soin car ça leur donne une identité, et comme ils n'ont rien d'autre que du négatif, ils s'y accrochent.
Mais comme je l'ai dit plus haut, avant de laisser les choses se dissoudre dans la vacuité, il faut les avoir connues, en avoir fait le tour en quelque sorte. Ou avoir reconnu qu'on n'en fera jamais le tour. J'ai vendu mon piano, il m'aura fallu 15 ans pour reconnaître que je n'avais pas les moyens d'en faire le tour, ni même de parcourir plus de quelques degrés sur ce cercle. Quoi qu'il en soit, le jour où on a trouvé notre acheteur, ma copine m'a dit innocemment "il faudrait sabler le champagne, même si on n'en a pas". Elle ne voyait pas que je pleurais toutes les larmes de mon corps. Là, on entre plus dans la notion de sacrifice, ou de taille des arbres, dont parle aussi Rudi. L'esprit humain est vraiment étrange.
or l’abandon c’est une démarche qui me semble plus volontaire et du logique plutôt inverse en ce sens qu’il s’agit d’aller contre son instinct.
Effectivement, notre instinct est précisément ce qui nous perd. J'ai eu récemment une longue discussion avec un ami, qui m'expliquait combien son instinct l'avait bien guidé, alors qu'il est évident qu'il l'aura conduit dans le mur. Au sens où il est intelligent, il a rencontré des maîtres, mais il n'a jamais compris la valeur que ça pouvait avoir. Pour moi je peux affirmer que mon instinct ne m'a fait faire que des conneries. Ce qui nous guide plus sûrement, c'est la raison, comme l'ont dit tous les philosophes. L'instinct nous fait fuir ce dont nous avons peur et tomber dans ce qui nous plaît. La raison nous permet de regarder les choses en face. Après il y a Dieu, mais je ne saurais en parler, car je ne suis pas au niveau où je peux dire que je connais la volonté de Dieu concernant ceci ou cela (j'entends par là "les desseins de Dieu". Dans la vie du Père Joseph il y a pas mal d'exemples).
J’ai du regardé 2 vidéos enfin, pas longtemps, puisque j’ai été pris de chiantose aigüe à chaque fois.
A une époque elle était drôle, mais depuis qu'elle a une "mission sur ce plan matériel", c'est fini.
Aussi, rien que l’expression communication non violente, ça m’énerve déjà.
Pareil pour moi, ça me file des boutons. Je me demande si je n'avais pas écrit des posts sur la question pour expliquer que cette CNV, c'est la violence ultime, car elle est cachée. Comme dirait Mère, c'est vraiment une invention de l'Asura du Mensonge.
C’est un peu con, ce ne doit pourtant pas être l’objectif…
Je dirais que si, en fait. Ces choses n'ont pas une origine humaine, et ne procèdent pas de bonnes intentions. Je pense que l'objectif général est de semer le chaos sur terre, pour ensuite imposer une dictature où une IA suivra tous nos gestes et même toutes nos pensées, "pour la sécurité de tous".
Le Tai-chi semblerait peut-être assez bien indiqué, les pratiquants ont pas l’air rigide. L’aïkido, c’est beaucoup plus contrasté je trouve, certains sont aussi rigides qu’en barre de fer quand d’autres semblent très légers et souple.
Il y a plusieurs écoles, comme tu le sais sans doute. Ueshiba a eu notamment un disciple (j'ai oublié son nom) qui pensait que c'était trop violent, et qui a tout refait à son goût. Cependant je ne le taxerais pas d'adepte de la CNV. Ce qu'il propose, c'est quand même du boulot, et c'est intéressant.