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L'entraînement de l'esprit
A lire...
24 avril 2020

Une tête bien faite

C’est la raison pour laquelle j’avais arrêté toute pratique. Je dois avouer que j’ai du mal à m’y remettre tellement j’ai l’impression d’avoir perdu de temps. On peut estimer qu’il n’y a pas d’autre choix mais quitte à n’arriver à rien en ce domaine, autant arriver à quelque chose de vain dans d’autres domaines.

C'est marrant, je me fais le raisonnement contraire : quitte à arriver à qqch de vain dans un autre domaine, autant arriver à rien dans le domaine spirituel.
Disons que votre raisonnement se tient tant que les choses vaines sont plaisantes, et il se tiendrait d'autant mieux si on était en 1960. Mais là, le futur bien merdique est à court terme et on est encerclé par les crétins. Je veux dire qu'en 1960 on avait espoir de fréquenter des gens intelligents voire spirituels, il y en avait encore. Cette belle époque s'est finie en 1990, trop tôt pour moi. Je ne l'ai donc pas connue mais j'ai connu des gens qui l'ont connue. On pourrait avoir l'impression que maintenant on en sait plus, il y a plus de textes disponibles, mieux traduits etc... sauf qu'à choisir entre le texte bien traduit et la transmission, il n'y a que la transmission qui soit valide, et elle existait encore dans les années 60-70. On sent une sorte de magie sur les vidéos de l'époque, qui a bel et bien disparu.

Parfois je me dis que si je ne peux pas grand chose pour moi-même, au moins peut-être pourrais-je créer des conditions favorables pour un gosse...

Honnêtement, le gosses, je ne voudrais pas être à leur place. A l'heure actuelle, soit vous engendrez un gosse idiot, une bête, et il ne souffrira peut-être pas trop. Soit vous engendrez un gosse intelligent, et il souffrira beaucoup. Je pense qu'il nous reste moins de 20 ans en tant qu'espèce. Ce qui viendra après ce sera des "humains augmentés", donc pires que des bêtes. Des démons, en somme. On en voit déjà beaucoup autour de soi, quoique pour le moment ils sont diminués plus qu'augmentés. Mais ils seront bientôt augmentés d'une intelligence artificielle qui pensera à leur place et d'implants qui leur permettront de survivre dans un milieu hautement toxique. Les animaux, bon, leur extinction est à peu près prévue, sauf les lézards et les scorpions.
Si on ne veut pas de ce scénario, il faudrait que partout des gens plus qu'inspirés prennent le pouvoir. Je ne parle pas d'être élu, mais de le prendre. Je vois mal comment. 
Ce qui peut vous tromper, c'est que les gens sont globalement de "bonne" volonté. Mais ça ne les empêche pas d'être les esclaves du démon. Hier je voyais une vidéo de l'instit larmoyante de la gamine, une personne bien pensante et de bonne volonté. Le résultat fait dresser les cheveux sur la tête. Depuis quelque temps j'ai eu l'idée de faire copier des textes à la gamine (bientôt 8 ans). Elle a rempli un cahier entier avec "Alice au pays de merveilles", et puis on lui a fait commencer les mémoires d'enfance d'Amélie Nothomb, elle raconte sa vie entre 3 et 5 ans. Comme il y avait quelques mots un peu difficiles, je me suis dit qu'on allait unir explication de texte avec recopiage. Il s'est avéré qu'elle ne connaissait des mots très simples comme émotion pupille frémir cesser mépris invisible ignorant augmenter constater etc etc. Et que même en connaissant le sens des mots, le sens des phrases lui échappait à partir du moment où ça sortait du schéma classique sujet verbe complément. En bref, le vocabulaire de base n'est pas connu et on se demande comment il le deviendra puisqu'il est supposé connu. Les mots simples à l'aide desquels on s'adresse aux enfants ne sont pas connus, et qui s'en doute ? Le nécessaire ne sera donc pas fait chez la plupart des enfants. En sorte que c'est la langue entière et donc toute la pensée qui sera floue, à l'exception d'un millier de mots de base comme les chaises et les tables. On voit bien ce qui se passe chez soi quand on ne connaît pas un mot : on invente, quelque chose d'impressionnant en général. Et puis on va dans le sens de l'opinion. J'ai vu la chose se produire dans le bouddhisme où c'est d'autant plus facile qu'il s'agit de conceptions relativement cachées. Que fait devant cela un individu qui toute sa vie a fait semblant de comprendre des conceptions simples qui déjà lui échappaient ? Il opine du bonnet en se faisant une sorte de vague image attrapée chez le voisin. Tout cela engendre de surcroît l'inconscience de ce qu'on ignore. Par exemple, ma copine explique parfois des mots dont elle croit connaître le sens (par exemple "assentiment" qui était pour elle synonyme de "désapprobation"). Les choses pourraient se remettre à l'endroit si les gens avaient conscience de ne pas comprendre et essayaient de comprendre, mais avez-vous déjà vu quelqu'un reconnaître qu'il ne comprenait pas quelque chose qu'on lui disait ? Non, quand on a passé toute sa vie à inventer le sens, c'est devenu une seconde nature. 
C'est ainsi que je vois en permanence des gens faire des contresens complets sur ce que je dis et venir ensuite m'en accuser. Dans le meilleur des cas, ils tirent des conclusions qui n'ont pas lieu d'être, comme ce bon moine Shingon qui concluait que je voulais me convertir au Shingon parce que je voulais aller le voir... 
C'est ce qui est au final le plus compliqué avec les gens. Personne n'étant en état de reconnaître ce qu'il ne comprend pas, il n'y a pas de danger que des explications soient jamais demandées, et que rien soit jamais éclairci.
Bref, si vous voulez rendre un enfant intelligent, et même en faire un génie, j'en suis convaincu maintenant, il faut lui apprendre la langue à l'aide des textes classiques. C'est ainsi que l'intelligence a fait faillite dans ce pays. Le français le latin et le grec ont été remplacés par les maths et la physique qui n'ont pas la vertu de développer correctement l'intelligence, ou seulement l'aspect le plus mécanique. Je pense qu'à un moment donné quelqu'un dans un ministère en a été conscient, et que cela a été voulu d'une certaine manière. Donc si vous voulez une tête bien faite, c'est la pensée qu'il faut développer et donc son instrument, la langue. Nous avons donc inventé une nouvelle méthode d'éducation (ou plutôt retrouvé l'ancienne) : on lit un texte, on écrit les mots inconnus dans un cahier, quand on a rempli la marge (20 mots), on invente une histoire, ce qui constitue une dictée. Et à la fin il y a 2 carrés de chocolat...

Je ne suis pas tout à fait d’accord. Certes, un film peut se suffire à lui-même sans le support de l’imagination contrairement à un roman qui demande toujours un minimum d’efforts de conception mais il permet de constituer un univers. Je veux dire qu’il peut ouvrir un nouveau champ d’investigation mentale. On continuerait le film en quelque sorte, on peut imaginer la vie de certains personnages qui n’auraient pas été développée ou s’imaginer soi-même dans ce type d’environnement avec ses propres aventures...

J'y ai réfléchi, et je n'ai jamais vu quelqu'un faire cela. Bien sûr, on peut voir des gamins se prenant pour Luke Skywalker en se battant avec des manches à balai. Mais en dehors de cela, le scénario ne va pas loin. J'ai constaté que quand on se couche sur un film, l'esprit se repasse les images ou les scènes, mais n'invente rien. Quand on se couche sur un livre non plus, la différence c'est qu'avec un livre on a été contraint de le mettre en scène sous peine de ne rien y comprendre.
Je crois que le cerveau se contente toujours du minimum syndical. Avec un livre il met en scène, n'ayant pas le choix, avec un film il se repasse les choses. La seule exception, c'est les fan fictions. J'en ai lu un peu à une époque, c'est quand même assez pauvre. 
Je l'ai vu pour moi, ça gêne pas mal aux entournures de prendre le personnage d'un autre et de lui imaginer des aventures. Il faut en fait se l'approprier et le changer à sa guise pour engendrer des choses nouvelles et originales. C'est ce que je fais avec mon roman, et j'ai remarqué que la phase initiale est toujours assez délicate, lorsque le personnage sort tout juste du film, ou de la réalité, dont on l'a retiré. Il y a là un puissant effort à accomplir pour se l'approprier. Je doute que n'importe quel cerveau consente à un tel effort en guise de délassement.

C’est assez énigmatique. Je ne sais pas si c’est le cas de Jünger, probablement pas, mais les écrivains peuvent écrire des choses juste parce que ça sonne bien.

C'ets la différence entre le bon et le mauvais écrivain. Le mauvais écrit parce que ça fait joli, sans se donner la peine de visualiser. Le bon visualise avant d'écrire, même ce qui est abstrait. Quand on tombe sur un bon comme Jünger, on sait qu'on a des choses à apprendre de lui, pour peu qu'on fasse l'effort. Un effort que presque personne ne consent, il suffit d'interroger les gens. 
Avec Jünger c'est d'autant plus difficile qu'il insère toutes sortes d'éléments de son expérience, une expérience qu'on n'a pas forcément. On le sait quand on lit ses journaux ou d'autres écrits, où on retouve la matière brute de ses romans. 
Balzac aussi c'est difficile. C'est assez grandiose par moments (comme la description initiale de Seraphita, un fjord norvégien), mais j'ai dû relire 3 fois pour arriver à me représenter l'endroit. Il y a là un entraînement.
L'autre jour j'ai perdu l'appétit (je mangeais) en lisant la description de la pension Vaucquer (le Père Goriot) avec ses toiles cirées si grasses qu'on pouvait y dessiner son nom avec le doigt... 
Bon, ce que je voulais dire aussi c'est qu'on ne peut pas séparer pratiquer spirituelle et faire ce qu'on aime. Je dirais que basiquement, la pratique spirituelle consiste à faire ce qu'on aime, mais avec conscience. Si c'est du judo, pourquoi pas, sauf qu'on se rend vite compte que dans l'activité physique, on perd conscience. Le roman dharmique est au fond une activité pas trop exténuante qui permet de garder la conscience, puisque le but c'est d'écrire ce qu'on aime le plus. 
Je fuis toutes les pratiques qui m'emmerdent, par définition elles ne peuvent donner que de mauvais résultats. J'ai remarqué que le bouddhisme et le christianisme qui m'emmerdaient ont laissé des mauvaises traces karmiques, ainsi que tout ce que je me suis un peu forcé à faire. C'est fou quand même que les Pères ne s'en soient pas rendus compte. Si on se lève à 6h du mat' épuisé pour aller aux matines, c'est clair qu'au final on va développer une détestation de la chose. La bénédiction du Père spirituel est censée empêcher la chose, mais dans les faits, ça arrive une fois sur 1000.

Eh bien, certainement que peu de gens le voient pour les meilleurs des faux gourous mais il y a quand même pas mal de caricatures aujourd’hui. À peine meilleur que Skippy le grand gourou de la secte Richenou (cf les inconnus).

C'est sûr que si on les cherche on les trouve, des hindouisants habillés en blanc avec des turbans etc... je parlais plutôt de gens comme Padovani ou Lascar, qui sont de bonne foi, cultivés, intelligents. Les travers qu'on leur prête sont rarement les bons. 
Je me rends compte qu'au final tout travers tient à un manque de visualisation, cette habitude dont je parle plus haut et qui devrait être implantée dès l'enfance. On parle sans connaître les mots qu'on emploie et sans s'en rendre compte. Ensuite les gens écoutent cela, l'intériorisent etc... et tout déraille.

L'exercice de l'après-midi : lire quelques pages d'Alice, noter dans la marge les mots inconnus. Ensuite, on invente ensemble une histoire avec.

textelilas240420(1)

 

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Enseignements de Rudi

Fear
We have the capacity in our minds to create that which we are most afraid of; in the same way that we bury some ignorance like a grain of sand inside the shell of an oyster and build around it until we come up with the end product, which in this case is not a pearl.

God
It is finally this consciousness that allows a human being to feel God as the constant energy that is absorbed by all of the chakras, filling him with sweetness and joy. Not feeling happy is only the result of not being in tune with this force and not having the consciousness to contain it. For whatever reason we fail in holding onto energy, we must look to ourselves. We cannot blame anybody or anything. It is only our lack of capacity to hold that which is given.

Revelations

In all teachings, the temptations that appear during the revelation period are those things we identify with, that take away the energy or content from the experience. It is the courage to put the bottom on the void, so that the incoming energy is not lost during any experience, that is required. This enables a person to grow endlessly, by surrendering content as fast as it manifests itself.

Seekers
It is a remarkable event when somebody presents a situation that exposes their real need. It is rare when even half the truth is given. Usually a situation is distorted beyond recognition. It is as if somebody is saying to me that if I can dig out the real situation, maybe they will allow me to help them. When a situation occasionally is presented in all its nakedness, it is only because the person is defenseless at a particular moment. As soon as they have one stitch to put on their back, they again retreat into themselves, distorting what they said and what they think you said. The ability to hear and see is rare in this world. It only exists in somebody who truly wishes to grow. This has not, unfortunately, been the attitude of most seekers. So few succeed in reaching their goal that it is safe to assume that there are few who honestly pursue a spiritual life, and even then, very few teachers who cater to anything that brings the realism that allows for enlightenment.

Spirituality

Spirituality is not about being where you think you should be. It is not about being where you want to be. Spirituality is about being on the highest point of an ascending energy that keeps growing and growing.
As this energy grows, it completely destroys every level of truth as you live it. This does not mean the truth that has been destroyed was not real. It was real for the level on which you existed before. With students, I am not interested in how long they are with me; I am just interested in one thing: whether or not they are strong enough to break up the horizontal level and continue growing. For myself, I do not want to limit myself by what I was. I do not think, "I did all this work to get to here." That is baloney. That is making a drama of your life and trying to build an image for yourself. The point is to keep growing. It is to have the courage to keep growing, even if it pulls apart the structure of your life. Then it is freeing you. There is nothing wrong with pulling apart the structure. What is wrong is to build yourself into a coffin and then stay there and try to justify it. Either you are working to live on a higher level all the time and to have a rebirth all the time, or you are trying to find justification for staying the way you are.
The whole point of what we do is to destroy matter, which is this horizontal plane we sit on: the earth. It is to translate this physical and material matter into spiritual force. This is our work.

Surrender
You sit down. Inside you, what is going on? You want to be right. "I'm a nice guy, how could this person do this to do me? How could someone take advantage of me in the business world," or "How can somebody not love me? Don't they understand what I did?" Inside you, these muscles close up; they are protecting you. They are protecting your ego, protecting the image you have of yourself. You sit down to take your breath, and you find that something has robbed you of your heart. What robbed you of your heart ? The need to be right. These muscles do not want to open. They would rather you were safe and secure behind the wall than outside the wall.
Surrendering is opening all the muscles. This is the real test of your surrender in a situation. Can you breathe ? Does the throat open to receive the energy ? Are you free to receive this energy and open and see what your condition really is ? If you find out you are constricted in your heart, you have a pain in your back, or you can't get the air down, what does it mean? It means you are closed. What closed you? It does not matter what closed you, you do not have to find the rational reason, you just have to open. You sit and work, and you breathe. I do not have that problem anymore, but I used to sit and take that breath six hundred times in one day, sometimes, to begin to feel a little crevice start to open. If you are closed, you are dead. You can't be right if you are closed. Can a closed person know what he or she did or did not do ? So, if you find that you are closed, you have to drop the whole issue of whether the other person is or is not right.


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