Inconnaissance et vibrations
L'autre jour, une personne m'a dit que quand elle lisait Mère, elle avait l'impression de savoir déjà tout ce qu'elle disait.
Je ne sais pas ce que ça veut dire, pour elle, "savoir déjà", mais pour moi ça a un sens bien particulier. C'est une vibration familière qui se déclenche, et qui est plus ou moins accompagnée d'un sens du genre "ah oui ça je connais, ça va là, et ça, ça va là" et ainsi de suite. Comme quand on range sa chambre, chaussettes à gauche, tee-shirts à droite. Et ne pas savoir c'est le contraire. On découvre dans son linge un habit totalement inconnu, qui vibre d'une manière nouvelle. Et on ne le range pas. Il volète un peu, comme une bulle de savon, disparaît. Et si on relit quelques jours plus tard la même phrase, c'est une autre vibration inconnue, et ainsi de suite. En fait, même quand Mère dit "Aujourd'hui il fait beau", c'est un objet inconnu.
De là, on peut déduire que tout devrait nous apparaître comme inconnu, ce qui est un synonyme de divin, ou de vacuité. ça me fait penser à un enseignement de CDR qui désignait une fleur devant lui, et qui disait qu'il ne savait pas ce que c'était, sauf à dire que c'est de la clarté-vacuité, ce qui est la même chose que de ne rien dire. A mon avis c'est le même sens. Il ressent une vibration toujours changeante, qui est liée plus ou moins à cette apparence spécifique de la fleur. Il ne sait pas ce que c'est, mais sa vision est certainement très précise, d'autant plus précise qu'il ne sait pas ce que c'est.
La mentalité ordinaire croit que quand le mental disparaît, tout s'éteint, mais c'est le contraire. Les vibrations apparaissent. Et pour un certain nombre d'entre elles, on peut parler de "qualités divines". Peut-être même que toutes les vibrations sont des qualités divines, puisque Mère dit que tout est divin, mais bon, c'est une autre histoire.
Pratiquer, c'est apprendre à ressentir les choses comme vibrations et non comme choses. On conçoit tout de suite le bénéfice. Une vibration, on ne peut pas trop dire où ça commence, où ça s'arrête, alors qu'une chose, si. L'ego, c'est en quelque sorte ce qui transforme les vibrations en choses.
Au niveau du corps subtil, on peut d'ailleurs noter que dans leur état ordinaire, les vents sont solides, ce qui est normal puisqu'ils constituent des "objets", et que la condition première pour les faire entrer dans le canal central, c'est de leur rendre leur qualité vibratoire. On se retrouve donc avec une masse de vibrations de plus en plus grande. On peut également dire que le développement de l'être psychique correspond à la quantité de vents que l'on est capable de rendre à leur état vibratoire. C'est donc un fait physiquement mesurable, qui ne tient ni de l'impression ni de la conjecture.