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L'entraînement de l'esprit
A lire...
28 mars 2018

Extrait d'email, les mots et les choses

(Chez toi) les opinions, les interprétations et les expériences se mélangent, ce qui va faire qu'au final, tu vas avoir un mal fou à t'y retrouver. Je parle de toi, parce que moi je n'ai strictement aucune opinion sur toi. Parce qu'en fait je n'ai aucune grille de lecture et je n'en construis pas. Je lis tout ce que tu me dis, je ne « pense » rien, sauf que parfois, comme ce matin, il y a un certain nombre d'éléments qui se mettent ensemble tout seuls et me permettent de dire : « Tiens, elle met trop vite les mots sur les choses ». Je n'en conclus rien pour le reste, je peux juste t'expliquer en quoi ce point précis est ennuyeux.

Il faut savoir que les mots sont importants, ce ne sont pas « juste » des mots comme tout le monde le dit. Tout le bouddhisme est construit sur des réalités qui sont été exprimées à l'aide de mots. Par exemple, si dans le dzogchen on dit « En restant dans l'état naturel et en contemplant les visions de thögal, on finit en corps d'arc-en-ciel », ça a un sens. Il y a deux termes à définir : « état naturel » et « visions de thögal ». Crois bien que dans les textes, ils les définissent avec des centaines de caractéristiques. Si tu t'éloignes d'une caractéristique, c'est autre chose, et le résultat n'est pas le corps d'arc-en-ciel. De même, si tu prends le Canon Pali, les enseignements du Bouddha, c'est horriblement compliqué. Ce qui n'empêche pas des tas de gens d'aller raconter qu'ils en sont au 8è jhana (l'état du Bouddha), parce qu'ils ont lu un texte et qu'il leur a paru que ça ressemblait à leur état. Le même genre de personnes qui vont dire qu'elles en sont à la 4è vision de thögal.

Pour ma part je n'en suis pas à lister les caractéristiques de l'état naturel d'après les textes originels, ni à expliquer le Canon Pali. Il faut commencer par là où on en est. Essayer de voir si les termes usuels qu'on emploie ont un sens, ou si on les a mis là parce que c'était pratique. Mais une fois qu'on a mis un mot sur une chose, attention, ça la fixe. C'est comme les fondations d'une maison.

La tendance naturelle c'est que quelqu'un nous raconte un truc et on va se dire « c'est ceci ou c'est cela ». Tout le monde le fait. C'est pour ça que tout le monde a faux.

Il faut oublier tout ce qu'on sait et repartir de la base, pour avoir des mots corrects. Par exemple, untel qui te dit « les anges me parlent ». C'est quoi un ange, au juste ? Il y a des gens qui ont réfléchi intensément à la question et qui ont utilisé ce mot pour désigner une réalité très précise. Si on emploie ce mot pour autre chose, on se retrouve seul, rien ne peut nous aider. Si on prend leur définition à eux, on peut ensuite se servir de leurs écrits pour se diriger.

Par exemple dans le bouddhisme, il y a les vents canaux et gouttes. Si on peut discerner précisément ce qu'ils entendent par là, alors ensuite on peut utiliser toute leur expérience pour se diriger. Mais attention, si on se trompe, on ira n'importe où. J'ai mis des années à m'assurer de la réalité que ça désignait dans leurs textes, ainsi que chakra, canal central etc... Une fois que la base est sûre, tu peux commencer à ajouter d'autres mots. « Hypnose » je ne sais pas ce que c'est, ça me semble un cas particulier, mais transe, je sais ce que c'est, c'est un mouvement de vents en dehors du canal central qui altère l'état de conscience. Défini comme ça, on peut en déduire immédiatement tous les inconvénients, et on comprend toutes sortes d'aberrations qu'on peut constater autour de soi.

Il faut revenir au principe des choses, la physiologie subtile de base, comprendre comment ça marche, bâtir peu à peu un modèle à partir de tous les témoignages qu'on peut lire et de sa propre expérience, en essayant d'en dégager les faits (et sans croire les interprétations données par les auteurs).

Comme disait mon lama, le bouddhisme, ça n'est pas un immeuble où on peut rentrer la la fenêtre. Il y a une porte, un rez de chaussée, des étages, etc... Mais aujourd'hui tout le monde essaie d'entrer par la fenêtre. Les tantras, le dzogchen. Mais il faut comprendre comment ils ont conçu le truc. On ne peut rentrer par la fenêtre que si on est certain d'avoir tous les étages du dessous. Sinon, ça n'est pas le même bâtiment.

C'est ça la difficulté d'avoir des expériences qui viennent du ciel. On n'a pas de modèle. Dans le meilleur des cas, si tu trouves un maître omniscient (mais vraiment omniscient), il peut voir tout ton bâtiment, les étages qui manquent, les fenêtres à remplacer... Une autre possibilité c'est de faire comme tout le monde, suivre son petit bonhomme de chemin en espérant que tout ira pour le mieux (les exemples qu'on a sous les yeux ne sont pas super encourageants je trouve, même si évidemment il y a des gens comme Ramana qui s'en sont bien sortis. Mais combien de Ramana pour 100 Satprem ?). Dernière possibilité, prendre son courage à deux mains et essayer de donner un sens à tout ça, en essayant de ne pas sauter dans le premier truc venu à pieds joints. Il y a des livres, écrits par des maîtres ou des saints. On a vraiment beaucoup de choses sous la main. Mais il faut les comprendre. Et donc pour les comprendre, il faut déjà partir de la base : on ne sait rien, on ne sait pas de quoi ils parlent. Pour le coup, il faut vraiment arrêter son mental pendant qu'on lit. Si on fait ça, et qu'on ne cherche pas des interprétations, en principe ça se met en ordre tout seul.

Pour ce qui est de l'état naturel du dzogchen, cela fait 20 ans que je cherche. J'ai une direction, mais je sais que je n'ai pas tous les éléments. Pour les visions c'est pareil, il y a beaucoup de fausses et peu de vraies. J'ai une idée de ce que peuvent être les vraies, mais j'attends de voir, là aussi il manque des éléments.

La vérité de tout ça, c'est que malheureusement la vue conditionne l'expérience. Par exemple Solaris ne reconnaissait pas l'importance métaphysique des autres et de l'aspect personnel, ça a totalement conditionné son expérience.

Il y a comme ça un certain nombre de données fondamentales à dégager (qui sont à peu près dans mon livre je pense), sur la physiologie subtile, Dieu, les anges, les différentes étapes de la réalisation, la substance spirituelle, la bonne et la mauvaise dualité... à partir de là on a une grille de lecture de base qui permet d'aller beaucoup plus vite, et de juger des choses ou des gens plus rapidement. Par exemple, tel chercheur, on voit qu'il ignore telle et telle donnée fondamentale, autrement dit que sa vue est fausse ici et là. On sait automatiquement ce qu'est sa réalisation, ou du moins ce que cette dernière ne contient pas (sauf quand on a affaire à un cas très au-dessus de nous comme Ramana qui utilise mal les mots).

Quand je dis quelque chose sur tel chercheur, ça ne vient pas de nulle part, mais d'une grille de lecture établie au plus près des faits concrets. Cette grille n'est pas mentale, c'est une expérience qui est mise en mots. Elle a un sens.

Avoir cette grille nous est d'une utilité infinie car on peut alors utiliser toutes les connaissances de ceux qui nous ont précédés. Sinon, on ne peut pas, parce qu'on lit des livres et on invente autre chose. Comme tout le monde. Tu as peut-être étudié Platon en Terminale. Mais imagine-toi qu'on nous en dit absolument n'importe quoi, plus personne ne le comprend. Les gens lisent une chose, croient savoir ce que c'est, et après c'est foutu. Tout est comme ça.

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L'entraînement de l'esprit
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Enseignements de Rudi

Fear
We have the capacity in our minds to create that which we are most afraid of; in the same way that we bury some ignorance like a grain of sand inside the shell of an oyster and build around it until we come up with the end product, which in this case is not a pearl.

God
It is finally this consciousness that allows a human being to feel God as the constant energy that is absorbed by all of the chakras, filling him with sweetness and joy. Not feeling happy is only the result of not being in tune with this force and not having the consciousness to contain it. For whatever reason we fail in holding onto energy, we must look to ourselves. We cannot blame anybody or anything. It is only our lack of capacity to hold that which is given.

Revelations

In all teachings, the temptations that appear during the revelation period are those things we identify with, that take away the energy or content from the experience. It is the courage to put the bottom on the void, so that the incoming energy is not lost during any experience, that is required. This enables a person to grow endlessly, by surrendering content as fast as it manifests itself.

Seekers
It is a remarkable event when somebody presents a situation that exposes their real need. It is rare when even half the truth is given. Usually a situation is distorted beyond recognition. It is as if somebody is saying to me that if I can dig out the real situation, maybe they will allow me to help them. When a situation occasionally is presented in all its nakedness, it is only because the person is defenseless at a particular moment. As soon as they have one stitch to put on their back, they again retreat into themselves, distorting what they said and what they think you said. The ability to hear and see is rare in this world. It only exists in somebody who truly wishes to grow. This has not, unfortunately, been the attitude of most seekers. So few succeed in reaching their goal that it is safe to assume that there are few who honestly pursue a spiritual life, and even then, very few teachers who cater to anything that brings the realism that allows for enlightenment.

Spirituality

Spirituality is not about being where you think you should be. It is not about being where you want to be. Spirituality is about being on the highest point of an ascending energy that keeps growing and growing.
As this energy grows, it completely destroys every level of truth as you live it. This does not mean the truth that has been destroyed was not real. It was real for the level on which you existed before. With students, I am not interested in how long they are with me; I am just interested in one thing: whether or not they are strong enough to break up the horizontal level and continue growing. For myself, I do not want to limit myself by what I was. I do not think, "I did all this work to get to here." That is baloney. That is making a drama of your life and trying to build an image for yourself. The point is to keep growing. It is to have the courage to keep growing, even if it pulls apart the structure of your life. Then it is freeing you. There is nothing wrong with pulling apart the structure. What is wrong is to build yourself into a coffin and then stay there and try to justify it. Either you are working to live on a higher level all the time and to have a rebirth all the time, or you are trying to find justification for staying the way you are.
The whole point of what we do is to destroy matter, which is this horizontal plane we sit on: the earth. It is to translate this physical and material matter into spiritual force. This is our work.

Surrender
You sit down. Inside you, what is going on? You want to be right. "I'm a nice guy, how could this person do this to do me? How could someone take advantage of me in the business world," or "How can somebody not love me? Don't they understand what I did?" Inside you, these muscles close up; they are protecting you. They are protecting your ego, protecting the image you have of yourself. You sit down to take your breath, and you find that something has robbed you of your heart. What robbed you of your heart ? The need to be right. These muscles do not want to open. They would rather you were safe and secure behind the wall than outside the wall.
Surrendering is opening all the muscles. This is the real test of your surrender in a situation. Can you breathe ? Does the throat open to receive the energy ? Are you free to receive this energy and open and see what your condition really is ? If you find out you are constricted in your heart, you have a pain in your back, or you can't get the air down, what does it mean? It means you are closed. What closed you? It does not matter what closed you, you do not have to find the rational reason, you just have to open. You sit and work, and you breathe. I do not have that problem anymore, but I used to sit and take that breath six hundred times in one day, sometimes, to begin to feel a little crevice start to open. If you are closed, you are dead. You can't be right if you are closed. Can a closed person know what he or she did or did not do ? So, if you find that you are closed, you have to drop the whole issue of whether the other person is or is not right.


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