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L'entraînement de l'esprit
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31 décembre 2017

Qu'est-ce que le salut et comment y travailler ? (3- aspects pratiques)

Ce que nous devons faire a été défini dans le précédent article. Cela paraît bien simple, mais comme je l'ai dit, c'est en fait très difficile, parce que le monde entier est contre nous. Au départ, nous ne pouvons pas nous en douter, à moins d'être né avec une solide vocation à la sainteté, parce que vous avons toujours vécu dans le monde, et que ses valeurs sont devenues la norme.

Par exemple, de nombreuses personnes sous-estiment la pollution physique parce qu'elles n'en ressentent pas "encore" les effets. Mais si l'on regarde les analyses de tout ce qui nous entoure, l'eau, l'air, la terre, c'est absolument effrayant, les cheveux de nos enfants contiennent 25 ou 30 pesticides différents, nos habits sont bourrés de colorants cancérigènes, notre nourriture ne nous nourrit plus, tout en étant de plus en plus mauvaise pour la santé, l'eau en bouteille contient 24 000 produits chimiques... Tout cela, nous ne le voyons pas, et nous n'y pensons pas. L'environnement spirituel est pollué exactement de la même manière, et semblablement nous ne voyons rien, parce que nous ne nous sentons pas si mal.

Mais finalement, sur quelle base pouvons nous dire que nous allons bien spirituellement ? S'il n'y a plus d'exemple de sainteté autour de nous, et si nous n'avons auncun point de comparaison, qu'en savons-nous ? S'il n'y a que de la prairie à perte de vue, n'importe quel buisson minuscule se sent un géant. Il n'y a que la comparaison avec un séquoia qui lui remettra les idées en place. Seulement voilà, les séquoias ont disparu de notre vue. Ils en ont si bien disparu que nous n'avons plus la moindre idée de ce que c'est. Si un jour les océans disparaissent, quelle flaque d'eau pourra les imaginer ?

Il est affreusement compliqué de concevoir autre chose que ce que nous voyons tous les jours, en toutes circonstances. Nous pensons malgré nous que tout a toujours été pareil, et même si nous lisons le contraire, notre cerveau ne l'enregistre pas. Nous sommes comme ces "sauvages" qui ne voyaient pas la télévision, et même si on nous mettait un saint sous le nez, il est très probable que nous ne le verrions pas. En parlant de notre époque, St Ignace Briantchaninov a écrit :"Le plus tragique est que le mal se présentera aux yeux des hommes comme un bien". Ne nous y trompons pas, nous y sommes. La "Laïcité" est vue comme le summum du progrès moral et intellectuel, croire en dieu c'est devenu de l'obscurantisme et de la bêtise, et c'est toléré uniquement au nom de la tolérance qui tolère les pires déviations et iniquités. Des millions de gens dont le métier consiste à empoisonner et à polluer finissent leur journée avec la satisfaction du travail bien fait, un peu comme Adolf Eichmann lorsque ses trains arrivaient à l'heure. Les gens donnent des bonbons aux enfants croyant faire leur bien alors que le sucre est un poison, et malheur à vous si vous le faites remarquer.

Bref, ce que je veux dire, c'est que l'atmosphère qui nous entoure est totalement hostile à Dieu, en toutes choses, et que, malheureusement, nous ne pouvons tirer que les énergies qui se trouvent dans l'atmosphère. De la même façons que nous respirons de l'air pollué, nous respirons l'athéisme, et trouver là au milieu des énergies divines sur lesquelles fonder notre vie spirituelle relève de l'impossible. Comme le disait le Père Paissios il y a 25 ans, il n'y a plus de levain spirituel, en sorte que les bonnes pâtes ne lèvent plus.

Je dis tout cela afin que l'on prenne bien conscience que notre travail n'est pas le même qu'autrefois. Autrefois il s'agissait de se soumettre à Dieu et de le laisser agir. Aujourd'hui, il s'agit de trouver Dieu, en tant que ses énergies, qui au lieu d'êtres présentes partout, sont présentes à dose homéopathique, au millième de ce qu'elles étaient autrefois. C'est pour cette raison que les clercs répètent aujourd'hui que le progrès en Dieu n'est pas forcément sensible et qu'il n'y a pas à s'inquiéter. C'est un mensonge, en premier lieu destiné à eux-mêmes, et ensuite aux autres, afin que personne ne s'inquiète de la situation présente.

Le malheur, c'est que nous sommes extrêmement dépendants de ce qui nous est transmis, qu'il nous faut pour progresser de grandes quantités d'énergie spirituelle parce que nous en perdons la plus grand partie par négligence, et que nous sommes bien incapables de raffiner l'or lorsqu'il se présente à 1 gramme par tonne de terre. C'est pourtant ce que nous devons apprendre. Cesser de perdre le peu qui nous est donné, et le multiplier par notre industrie.

1.

Pour commencer, il nous faut trouver des aspects de Dieu que nous aimons suffisamment. C'est très difficile, parce que, "aimer suffisamment", c'est aimer plus que tout ce que nous aimons habituellement. Et il n'est pas certain que Dieu nous inspire autant que nous le croyons. Combien de bons chrétiens sont tièdes ou même froids dans la prière en trouvant cela normal ? Nous pouvons aller par exemple aller à une adoration du Saint Sacrement, avec des moines, et regarder combien d'entre eux ont l'air de s'ennuyer, et combien pleurent. Parce que, au fond, c'est là qu'il faut en arriver, nous devons pleurer d'amour. Ceci n'est pas une critique du moine, le laïc a tendance à sous-estimer l'acédie qui peut envahir une vie de moine, surtout avec le confort qu'ils ont aujourd'hui. Pourquoi autrefois se faisaient-ils une vie si rude au Mont Athos ? Certainement pas pour le plaisir. Mais parce que ça leur donnait toute la journée des occasions de pleurer. Si l'on ne peut pleurer pour l'amour de Dieu, la seconde meilleure option, presque aussi bonne, consiste à pleurer sur sa misère. C'est également valable pour nous.

Seulement voilà. De la même façon que nous n'aimons pas Dieu d'un amour brûlant, on ne peut pas dire non plus que nous soyons dévastés par notre misère. Et comment le serions-nous ? Nous sommes toute la journée au chaud, bien nourris, pas encore trop malades pour la plupart. C'est seulement lorsque nous avons une rage de dents ou une crise d'appendicite que tout à coup nous nous souvenons que les choses peuvent mal tourner. Le reste du temps, la vie suit son cours, et nous ne pensons plus tellement à notre salut. Nous y pensons d'autant moins que, comme je le disais plus haut, nous n'avons plus personne à qui nous comparer.

Nous devons donc travailler dans deux directions.

2.

Nous remarquerons que ce qui est digne d'être aimé se présente à raison de quelques secondes ici et là, au cours de la journée. Par exemple nous assistons à un office, et une parole résonne en nous. Pour 5 ou 10 secondes, rarement plus, parce que notre esprit est immédiatement happé par ce qui suit. Ou alors nous nous promenons dans la rue et nous voyons un enfant, ou un arbre, avec une lumière particulière, et nous avons un sentiment de Beauté qui là encore va durer quelques secondes, parce que tout à coup il nous faut traverser la rue et faire attention aux voitures. Ou alors nous sommes dans le métro et nous voyons une affiche qui nous touche. Mais pas pour longtemps, car nous avons d'autres préoccupations. Nous détruisons systématiquement toutes ces petites émergences de Beau, de Bon ou de Vrai, parce que notre esprit a l'habitude de la dispersion. Tout est calculé pour cela, et c'est en ce sens que le mal est devenu la norme.

Un être humain, pour être humain, doit avoir un esprit capable de se concentrer sur ce qui est bon. Comment se concentrer alors que lors de chaque trajet de métro nous croisons 100 ou 200 publicités, toutes faites pour attirer le regard ? Il faut regarder soigneusement le bout de ses chaussures, et encore, il y a des gens qui trouvent moyen de mettre des autocollants par terre. Mais dès que nous levons la tête, nous sommes morts, par qu'il est impossible d'empêcher l'esprit de lire ce qu'il voit, et de voir les images qu'on lui présente. Il est fabriqué ainsi, tous les publicitaires le savent. On nous vole notre âme à tous les coins de rue et nous ne le savons même pas.

Nous devons donc apprendre à repérer, dans notre corps, les rares occurrences du Beau du Bon et du Vrai, parce que seul le corps est assez stable pour nous permettre de nous concentrer, l'esprit étant par nature totalement instable. Et là, nous ne devons plus les lâcher, quitte à nous asseoir quelque part et à prendre deux minutes pour nous concentrer sur ce rayon de lumière. De la même façon, à la messe, nous voyons tout le monde sortir dès que c'est fini et aller discuter dehors. C'est une grave erreur, compte tenu de la rareté de l'expérience. Nous venons de communier, peut-être que par chance nous sentons quelque chose dans notre coeur, et immédiatement nous allons discuter pour être bien sûr de le perdre ? Alors que déjà ça n'est presque rien ? Décidément, nous faisons tout pour assurer notre malheur. Nous devrions au contraire rester assis là et nous concentrer sur notre coeur, jusqu'à ce que le sentiment ait disparu. Nous allons être effrayés de voir à quel point nous le perdons vite quoi qu'il en soit.

 

3. Nous devons faire de même avec notre misère, sauf si nous sommes capable de mener une véritable ascèse où nous souffrons beaucoup. De la même façon que nous nous concentrons sur le Beau le Bon et le Vrai, nous devons apprendre à nous concentrer sur notre misère et celle du monde, qui se présente régulièrement par petites touches. On remarquera d'ailleurs que toute notre société est construite pour nous éviter cela. Parce que se souvenir de notre misère c'est finalement se souvenir de Dieu. Il est devenu très difficile de réaliser quelle est notre condition véritable, parce que l'atmosphère ne s'y prête pas. Dès que nous ouvrons la télé, la radio, internet, dès que nous croisons quelqu'un, ce qui s'impose c'est "nous sommes tous heureux et dans le bien-être, et celui qui ne l'est pas est un anormal". Allez parler de votre misère au gens de votre famille, vous allez voir la réaction, on va vous considérer comme un malade mental, parce que dans ce monde, nous DEVONS être heureux. Ne pas l'être, c'est être fou, ou pire, rebelle à l'ordre établi.

Cette situation est proprement démoniaque (et tant pis si je passe pour aussi fanatique que les Patriarches roumains) car le souvenir de notre condition est la condition du souvenir de Dieu. L'archimandrite Sophrony parle de la mémoire de la mort. C'est une expression que nous pouvons prendre au sens large, et d'ailleurs cela ne concerne pas tant la mort physique que spirituelle. Mais comment nous rendre compte que nous sommes spirituellement morts ? En réalité, c'est déjà une grâce, qui parfois ne peut nous venir qu'après des années et des années de prière. Car c'est surnaturel. Pour sentir que nous sommes mort, il faut déjà qu'une partie de nous-même soit réveillée. Un vrai mort se sent bien. Celui qui se sent mal et plongé dans l'angoisse, c'est le tétraplégique qui ne peut bouger que la tête. Et ce réveil, quand nous l'avons, c'est quelque chose que nous devons cultiver, et maintenir. Ce n'est pas facile, parce que nous avons été éduqués pour fuir cette sorte de souffrance et nous avons tout ce qu'il faut pour ça. Avoir l'impression d'être damné, fichu, c'est très pénible. Mais c'est une grande grâce. Comme le disait Saint Silouane "Tiens ton âme en enfer et ne désespère pas". Mais comme pour le reste, nous ne pouvons même plus attendre de Dieu qu'il le fasse pour nous, non seulement nous devons nous tenir en enfer, mais nous devons nous y mettre volontairement.

4.

Pour engendrer réellement le feu intérieur qui permettra aux énergies incréées de s'incorporer en nous, nous allons constater qu'il faut une grande concentration. Pleurer, c'est bien, mais vous avez souvent pleuré et cela n'a jamais engendré le moindre feu intérieur, parce que votre esprit était dispersé.  Le feu intérieur ne naît et ne s'amplifie qu'avec 1) une certaine énergie 2) une intense concentration. Notre esprit doit devenir tel un rayon laser, plus c'est petit mieux c'est. Idéalement, nous devons parvenir à quelque chose d'aussi fin qu'une aiguille. Bien que l'espace du coeur soit immense, la porte du coeur est minuscule, pas plus grosse qu'un grain de sésame. Et d'un point de vue physiologique, plus nous sommes vieux, plus c'est difficile, car les gouttes dégénèrent avec l'âge. Ne serait-ce que pour les conserver en l'état, nous devons faire un effort quotidien. Encore plus pour progresser. Mais ce progrès-là, nous l'emporterons dans notre tombe, contrairement à tout le reste.

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Enseignements de Rudi

Fear
We have the capacity in our minds to create that which we are most afraid of; in the same way that we bury some ignorance like a grain of sand inside the shell of an oyster and build around it until we come up with the end product, which in this case is not a pearl.

God
It is finally this consciousness that allows a human being to feel God as the constant energy that is absorbed by all of the chakras, filling him with sweetness and joy. Not feeling happy is only the result of not being in tune with this force and not having the consciousness to contain it. For whatever reason we fail in holding onto energy, we must look to ourselves. We cannot blame anybody or anything. It is only our lack of capacity to hold that which is given.

Revelations

In all teachings, the temptations that appear during the revelation period are those things we identify with, that take away the energy or content from the experience. It is the courage to put the bottom on the void, so that the incoming energy is not lost during any experience, that is required. This enables a person to grow endlessly, by surrendering content as fast as it manifests itself.

Seekers
It is a remarkable event when somebody presents a situation that exposes their real need. It is rare when even half the truth is given. Usually a situation is distorted beyond recognition. It is as if somebody is saying to me that if I can dig out the real situation, maybe they will allow me to help them. When a situation occasionally is presented in all its nakedness, it is only because the person is defenseless at a particular moment. As soon as they have one stitch to put on their back, they again retreat into themselves, distorting what they said and what they think you said. The ability to hear and see is rare in this world. It only exists in somebody who truly wishes to grow. This has not, unfortunately, been the attitude of most seekers. So few succeed in reaching their goal that it is safe to assume that there are few who honestly pursue a spiritual life, and even then, very few teachers who cater to anything that brings the realism that allows for enlightenment.

Spirituality

Spirituality is not about being where you think you should be. It is not about being where you want to be. Spirituality is about being on the highest point of an ascending energy that keeps growing and growing.
As this energy grows, it completely destroys every level of truth as you live it. This does not mean the truth that has been destroyed was not real. It was real for the level on which you existed before. With students, I am not interested in how long they are with me; I am just interested in one thing: whether or not they are strong enough to break up the horizontal level and continue growing. For myself, I do not want to limit myself by what I was. I do not think, "I did all this work to get to here." That is baloney. That is making a drama of your life and trying to build an image for yourself. The point is to keep growing. It is to have the courage to keep growing, even if it pulls apart the structure of your life. Then it is freeing you. There is nothing wrong with pulling apart the structure. What is wrong is to build yourself into a coffin and then stay there and try to justify it. Either you are working to live on a higher level all the time and to have a rebirth all the time, or you are trying to find justification for staying the way you are.
The whole point of what we do is to destroy matter, which is this horizontal plane we sit on: the earth. It is to translate this physical and material matter into spiritual force. This is our work.

Surrender
You sit down. Inside you, what is going on? You want to be right. "I'm a nice guy, how could this person do this to do me? How could someone take advantage of me in the business world," or "How can somebody not love me? Don't they understand what I did?" Inside you, these muscles close up; they are protecting you. They are protecting your ego, protecting the image you have of yourself. You sit down to take your breath, and you find that something has robbed you of your heart. What robbed you of your heart ? The need to be right. These muscles do not want to open. They would rather you were safe and secure behind the wall than outside the wall.
Surrendering is opening all the muscles. This is the real test of your surrender in a situation. Can you breathe ? Does the throat open to receive the energy ? Are you free to receive this energy and open and see what your condition really is ? If you find out you are constricted in your heart, you have a pain in your back, or you can't get the air down, what does it mean? It means you are closed. What closed you? It does not matter what closed you, you do not have to find the rational reason, you just have to open. You sit and work, and you breathe. I do not have that problem anymore, but I used to sit and take that breath six hundred times in one day, sometimes, to begin to feel a little crevice start to open. If you are closed, you are dead. You can't be right if you are closed. Can a closed person know what he or she did or did not do ? So, if you find that you are closed, you have to drop the whole issue of whether the other person is or is not right.


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