Matérialiser l'esprit
Je suis en train de découvrir de nouvelles possibilités. Jusque là, il me semble que mon "nouveau corps" était assez indistinct, enfin tout était classé dans le "yidam" qui faisait une sorte de centralisation de toutes les possibiités, et à chaque fois que je voulais (re)trouver quelque chose, il fallait que je passe par cet ensemble, et que de là je (re)fabrique un pont vers ce que je voulais atteindre. Il en résulte qu'en général, toute connection avec un saint durait en moyenne 24h, après quoi ça disparaissait en tant que tel. Là par contre il me semble qu'il y a des choses qui pourraient rester en place, ce qui veut dire aussi qu'il faut leur faire subir pas mal de modifs pour qu'elles acquièrent un genre de stabilité. Ce que je ne faisais pas auparavant.
Par exemple, je lisais un extrait sur St François d'Assise, et quand il y avait une scène qui semblait contenir une certaine énergie spirituelle, je me concentrais sur la scène, pour que l'énergie descende. Mais en fait le support n'était pas bon, parce que c'était la scène, et que ce genre de support mental, ça n'a pas l'air d'être un substrat très solide. C'est ce que tout bon chrétien est censé faire avec les Evangiles par exemple, visualiser les scènes pour en tirer une nourriture spirituelle. Mais ça devient vite assez sec, on pourra le noter. Donc la solution que j'avais trouvée, c'est à partir d'une scène 1, inventer une scène 2 et ainsi de suite. Ça s'appelle le Roman dharmique, et à défaut d'autre chose, ça permet de garder un dynamisme, et donc de ne jamais se retrouver sans combustible. Mais le "pont" avec l'énergie reste mental (ou vital).
Là par contre, en méditant sur le bouquin de Catherine Delorme, qui contient quelques lumières soufies, je note que le support change. A la base, ça part d'une scène, mais cette scène se retrouve très vite supportée par une objet "matériel", qui est une portion du "nouveau corps" (que je ne peux qualifier de "subtil", puisqu'il est autant matériel que spirituel). Genre un "truc" bleu, à tel endroit précis. Et se concentrer sur un truc est finalement bien plus précis que de se concentrer sur une scène, toujours fluctuante. En fait, le "truc" est le concentré de ce que la scène contient de plus signifiant, et les "trucs" semblent avoir une durée de vie largement plus longue que les scènes. Etre plus proches en quelque sorte des énergies qu'ils sont censés évoquer, plus denses. Et surtout ça se dessèche moins.
Mais surtout il y a un incroyable avantage à cela. C'est que les représentations permettent très peu de différenciations, du coup le travail n'est pas précis du tout. Si j'évoque tout à tour diverses scènes, ça se finit en gloubi-boulga énergétique. Par contre, si je passe par les "trucs", ça ne se mélange pas, et je peux même comparer leurs qualités. Du coup on retrouve ici le principal avantage de la matère, qui est la stabilité. Les objets mentaux sont affreusement instables et ont tendance à se mélanger, les rêves en témoignent. Mais les objets physiques sont très stables. Quelque chose qui serait à mi-chemin peut être suffisamment stable pour qu'on puisse enfin en faire quelque chose, le manipuler et le mettre là où on veut.
Cette nuit par exemple, je me suis réveillé avec un peu mal au ventre. Donc maintenant, quand j'ai mal quelque part, l'idée c'est de mettre dessus la lumière divine. Mais déjà que la lumière divine n'est pas si facile à mettre là où on veut, essayez de la mettre dans des canaux en vrac. C'est le plus matériel qui gagne, c'est-à-dire le plus stable. Jusque-là, pas moyen de s'en sortir, je pouvais visualiser ce que je voulais ça manquait de densité. Appelons par exemple "Archange Gabriel", si ça nous chante. Bon, on a les ailes, la tête, la tunique... sitôt qu'on essaie de faire quelque chose de ça, pfuitt ça s'envole, c'est le cas de le dire. La solution, c'est d'en tirer une lumière spécifique, un objet unique sur lequel on peut se concentrer. Et cette objet unique, si l'on si prend bien, devient matériel, on le sent. Il y a de la goutte fondue dans le coin. Une fois qu'on le tient (en fait on peut quasiment l'attraper avec ses mains), on peut le mettre dans les canaux de notre choix. Parce qu'on n'est plus en train de manipuler un objet mental, on est en train de manipuler un objet matériel, ou quasi. Ce qui ouvre un champ de possibilités assez immense si on y réféchit. Et ça expliquerait bien des choses.