Mon expérience de la pleine conscience
La pleine conscience c'est pour celui qui apprend à jouer du piano pas pour le virtuose.
Oui il y a pleins de degrés mais tel que ça a été pensé par Jon Kabat Zinn c'est à la portée de tout le monde contrairement à Tummo ou que sais-je?
A la portée de tout le monde et efficace au mieux comme un genre de psychothérapie superficielle.
D'après ce que je comprends, c'est la même chose que la méthode du Bouddha exposée dans le sutra satipatthana. https://fr.wikipedia.org/wiki/Satipatthana
Méthode que j'ai pratiquée à fond pendant 3 ans (1996 à 1999).
La première année j'ai tenté de m'y appliquer tous les jours à chaque instant (soi-disant ça conduisait à l'éveil). J'avais un boulot peu prenant, les circonstances idéales. Au bout d'un an, voyant le peu de résultat, j'ai acheté une montre qui sonnait toutes les 2 minutes, pour vérifier combien de temps par jour j'étais en réalité conscient de quoi que ce soit, et je notais dans un carnet si j'étais conscient au moment où ça sonnait (par une note de 0 à 5). Au début j'ai découvert que j'étais conscient "à peu près" (note 3) environ 2h par jour. Au bout d'un an d'effort vraiment soutenu. Grâce au rappel de la montre, je suis parvenu à une moyenne générale de 7 ou 8h par jour. Toujours assez mécontent du résultat, j'ai pratiqué la 3è année sur un autre principe (un sutra assez voisin en fait), celui de la respiration consciente.
Pendant un temps, j'ai pensé que c'était moi qui étais franchement nul. J'ai donc offert des montres à des amis qui étaient d'accord pour essayer. Ils ont eu autant de mal que moi. Ensuite on a trouvé des montres vibrantes et non plus sonnantes, ce qui était moins dérangeant pour l'entourage, et qui permettait de pratiquer au ciné au restau etc sans passer pour un dingue. Le résultat assez intéressant, c'est que c'était nerveusement très fatigant d'être conscient. J'avais 30 ans, et j'avais l'énergie nerveuse pour être conscient environ 7h par jour. Si je forçais (c'était possible), je pouvais monter à 10h pendant 10j, et ensuite je mettais 10j pour m'en remettre. Je me disais qu'avec le temps cette énergie nerveuse allait augmenter, par la vertu de cette pratique, ce qui n'a absolument pas été le cas.
Je n'ai pas pratiqué d'une manière stupide. J'ai vraiment cherché à comprendre. Chaque jour pendant trois ans, j'ai essayé de comprendre "comment" il fallait le faire pour que ça soit correct. Et chaque jour il y avait des réajustements. J'ai discuté avec plein d'autres gens qui pratiquaient la même chose, parce qu'en fait c'était aussi répandu grâce à l'Enseignement Tchan. Grâce à mon site où j'avais mis en ligne l'ancien enseignement Tchan qui n'était plus disponible, j'ai échangé avec des dizaines de personnes, j'ai même rencontré l'éditeur qui avait rencontré le fameux Jérôme Calmar fondateur de cet enseignement. Enfin, j'en ai vu du monde qui a pratiqué la pleine conscience, et le résultat était systématiquement le même : les gens se sentaient mieux parce que les émotions perturbatrices étaient systématiquement mises sous un gros couvercle. C'était plus pratique, socialement et psychologiquement, mais strictement parlant, ce n'était rien d'autre qu'un renforcement assez efficace de la cuirasse caractérielle.
Je recopie le témoignage d'un ami "À la suggestion d'un ami, je commence une pratique quotidienne d'une forme de la pleine conscience. Armé d'une montre avec alarme, qui sonnait toutes les 2 minutes, l'idée était d'essayer de maintenir une attention dirigée envers tous les actes quotidiens, depuis le réveil jusqu’à l'heure du coucher, avec conscience de l'action, ou pensée, du moment. J’avais également un petit bloc, plus tard remplacé par un compteur électronique, où je notais le nombre de fois que j’avais été plus ou moins conscient, au cours des deux minutes précédentes. Pendant des mois, je l'ai fait, et les gens autour pensaient que j'étais toujours pressé car toutes les 2 minutes je devais éteindre l'alarme (par vibration) de l'horloge... Mais le résultat a été pratiquement nul. L’attention ordinaire est un acte mental, et le fait de renforcer cette attention conduit seulement à un mental plus tourné vers lui-même, sans effets sur le reste de l'esprit, l'imagination, la créativité, la sensibilité et la conscience des énergies subtiles. Et surtout, cette méthode ne permet pas la découverte des «nœuds» karmiques, des défauts et des blocages qui empêchent un esprit ordinaire de se développer..."
J'ai d'ailleurs un autre ami qui avait créé un logiciel lui permettant de pratiquer à son boulot... Idem.
(Vers la fin j'ai eu un entretien avec un instructeur à la Gendronnière qui m'a dit "vous essayez trop". Enfin bon, j'avais déjà testé l'autre méthode, de n'essayer par trop, pendant un an, et c'était encore pire).
Au final, je ne dirais pas que le résultat a été totalement nul. Cela m'a permis de remettre sur des rails corrects ma pratique du rêve lucide de l'époque qui était en train de tourner mal à cause du fameux "démon du matelas" (une entité de l'astral assez coriace, pourrait-on dire). Grâce à la pleine conscience pratiquée en rêve lucide (et sorties hors du corps), j'ai pu nettoyer tout le bazar que j'avais fait, et développer plein de possibilités en rêve lucide que presque personne n'a expérimentées après moi (transfert de conscience, télépathie, résorption de l'énergie du rêve etc). Pour autant, cela ne m'a nullement conduit à découvrir l'état naturel (celui dont il est question dans le dzogchen), dont je suis resté fort loin. Or c'était ce qui m'intéressait.
Alors tummo n'est pas à la portée du commun à moins d'un énorme effort, c'est certain. Mais si on veut un résultat proprement spirituel, il n'y a pas le choix de toutes façons, il faut devenir sérieux d'une manière ou d'une autre. Je ne nie pas que les Eckhart Tolle et autres aient connu un vrai état naturel pendant un temps donné, mais je nie qu'ils l'aient stabilisé, à cause de leur ignorance réelle des mécanismes impliqués. Quand il tombe du ciel, il finit par disparaître (on peut lire des témoignages de Religieux à ce sujet). Et si on ne sait pas comment le produire, il ne reviendra pas ("beaucoup d'appelés, peu d'élus").
Tout cela me fait dire que ceux pour qui ça marche réellement ne peuvent être que des virtuoses.