Imagine-toi que cette question a remplacé la méditation, parce que je me suis aperçu (mais quand ?) que l'esprit (pas le mental) a un pouvoir performatif si le désir est correctement posé. C'est-à-dire selon les règles de fonctionnement de l'esprit. Un peu de la même façon qu'il est facile de construire une maison si on commence par les fondations et non par le toit.
Donc par exemple, on ne peut pas réclamer 5 millions d'euros, ils n'apparaîtront pas sur la table, et on a peu de chance de jouer les bons numéros à l'euromillions, car ce n'est pas ce qui nous rendra heureux. Donc ce n'est pas demandé selon les règles. On ne peut pas non plus demander une copine quand on n'en a pas (quoiqu'une me soit tombée dessus au moment où j'ai créé une relation correcte dans mon esprit), par contre on peut demander à éprouver les bienfaits d'une relation idéale. En fait on ne peut demander des objets, mais on peut demander les bienfaits résultants (ce qui revient au même finalement). Par exemple, il y a des gens qui veulent connaître Dieu parce qu'ils pensent que ça va leur faire éprouver certaines choses. Mais s'il leur était donné d'éprouver cette chose en regardant une crotte de chien ? La plupart refuseraient sans doute, parce qu'ils ont de mauvaises conceptions. Mais finalement rien d'important ne nous vient des objets.
La méditation ça serait finalement un moyen de faire le tri pour ceux qui ne savent pas quelle sensation demander. Cela permet d'identifier l'état que l'esprit aurait le pouvoir de produire (où de réceptionner) en permanence, d'où son nom (état naturel). Ça n'est pas un état d'ailleurs, plutôt une circulation d'énergie. Et comme c'est une circulation, ça se trouve en essayant divers objets imaginaires (tu remarqueras que je vais à l'envers des explications habituelles), et en se concentrant sur le bien qu'on éprouve à l'imagination de certains objets (ça s'appelle les tantras). Et on finit par réaliser que c'est juste cet état "physique" qu'on recherche. Avec le temps, il se produit d'ailleurs une transformation du corps physique qui fait que cette circulation, par moments, n'a plus besoin d'imagination, mais seulement de sensations, un son, une lumière, une odeur, qui frappent le corps et produisent la même circulation (ça s'appelle le dzogchen). Je suppose qu'à un moment c'est aussi ce qui reste quand on s'endort, mais ça demande un niveau de transformation que je n'ai pas.
Toujours est-il que tu peux finalement t'asseoir sur ta chaise et te demander "qu'est-ce que je veux éprouver là tout de suite ?". Et tu le demandes, et ça se produit, si la demande est conforme aux lois de l'esprit. Et les "objets" ou les "êtres" qui sont en dépendance changent. Les chrétiens vont appeler ça la "prière" mais c'est un mot finalement bien connoté pour quelque chose qui serait plutôt une faculté naturelle de l'esprit de créer les canaux qu'il veut pour éprouver ce qu'il veut.
Le seule difficulté c'est de trouver le mode d'emploi, ce qui dans la future maison est fondation, mur ou toit. Tu noteras que des tas de gens méditent, ont des états et n'arrivent jamais à les stabiliser, c'est parce que ça n'est pas la fondation, mais une brique spécifique.