Lourdes
Hier nous sommes allés à Lourdes. La journée a bien commencé. A peine sorti de la voiture j'ai commencé à avoir horriblement mal au ventre, je pouvais à peine marcher. J'ai trouvé que c'était bon signe. Cela dit nous étions beaucoup trop loin du sanctuaire, donc nous avons repris la voiture (heureusement en un sens, sinon je n'y serais jamais arrivé). Spontanément, j'ai trouvé l'atmosphère très propice, malgré le fait que les constructions étaient récentes - nous sommes loin de la classe de Saint Pierre de Rome, ils ont lésiné sur les finances on dirait, alors même que l'endroit rapporte une fortune. En termes d'architecture, sculpture ou peinture, c'est pauvre. Enfin bref.
Attiré par la statue d'un ange, je me suis retrouvé au pied du chemin de croix. A 30 mètres de distance, j'ai fait signe à ma tendre et douce de me rejoindre, mais elle s'est détournée, alors j'ai cru qu'elle était fatiguée, j'y suis donc allé seul. Un peu plus haut, il y avait un Christ en croix très inspirant, et juste à côté, un escalier qu'il fallait monter à genoux, menant à Jésus entouré de quatre soldats romains. Des statues de mauvaise facture, encore... Malgré les badauds qui discutaient au bas de l'escalier, j'ai décidé d'y aller, bien qu'il n'y eût qu'une seule personne dans l'escalier, et que cela revînt un peu à se donner en spectacle. Aux deux tiers de l'escalier, qui doit compter une quarantaine de marches, j'avais tellement mal aux genoux que c'en est devenu une véritable béatitude. Arrivé en haut je pleurais et j'ai continué, aux pieds de Jésus.
Une dame est bientôt arrivée à côté de moi, et puis une autre. En me retournant pour redescendre, j'ai vu qu'il y avait plein de gens dans l'escalier, sept ou huit personnes. Je suis redescendu pieds nus pour continuer les mortifications, jusqu'au bas du chemin de croix. C'était vraiment bien, de toutes façons je me doutais que ce serait la meilleure chose que je ferais de la journée. De retour dans l'église du haut, j'ai remis mes chaussures, pour ne pas me faire remarquer. Là, je suis allé voir la châsse de Sainte Bernadette, mais il y avait trop de monde, la crypte, mais il y avait une messe qui semblait peu inspirante, ensuite l'église du haut, qui avait quelques beaux vitraux.
Je suis ensuite descendu à la grotte, lieu touristique par excellence, où j'ai immédiatement renoncé à faire la queue. Là, A* m'a retrouvé, mais j'avais perdu ma chérie. Nous sommes allés dans les boutiques de bondieuseries en espérant la trouver là, mais non - il y a une rue entière emplie de ces boutiques, c'est vraiment effrayant. Nous avons donc emprunté un portable pour la retrouver, je lui ai ramené une glace. A partir de là la journée était foutue (sauf pour une Noire que nous avons aidée à descendre un escalier avec ses bagages et avec qui j'aurais bien engagé la conversation), c'était l'heure de la procession des malades qui ont l'air de se prendre pour les rois de la terre. Au final, le lieu a été transformé en vache à lait par l'Eglise, c'est une honte, la plupart des gens qui sont là n'ont manifestement pas grand chose à y faire. Le meilleur endroit à mon sens c'est le chemin de croix que je n'ai pas pu terminer faute de temps (apparemment il continuait bien plus loin au-dessus, mais je me suis dit que les autres allaient s'inquiéter de mon absence).
Tout cela montre finalement que ces lieux sont un peu des auberges espagnoles, on y trouve ce qu'on y apporte, avec un imaginal fort on peut y trouver beaucoup je pense, mais la foule n'aide vraiment pas, l'influence de la masse est catastrophique. D'après A* qui a entendu une homélie, tout a été retourné sans dessus dessous, le mot d'ordre est maintenant de se débarrasser de la souffrance, il paraît que le Christ serait venu pour nous y aider. Cette nuit j'ai rêvé que j'y était resté jusqu'à aujourd'hui, et que le lieu était totalement désert. Malheureusement je n'ai pas pensé à refaire une visite, dans mon rêve.