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L'entraînement de l'esprit
A lire...
18 mars 2017

Fin d'un mariage

Je viens de retrouver cette sympathique petite page, écrite par un des personnages de ma saison 9, et qui finalement est assez drôle.

"Lorsque je suis passé dans ma chambre cet après-midi, j'ai eu la surprise d'y trouver Dame Armina, en train de remplir deux grandes valises qu'elle avait étalées sur mon lit. Elle a sursauté en me voyant arriver, avant de reprendre contenance.
- Que fais-tu ?
- Je m'en vais.
Je n'ai pas voulu comprendre tout de suite.
- En vacances ?
- Non, je te quitte.
Sa façon détachée de me jeter ces quelques mots sans prendre la peine de m'expliquer la moindre de ses raisons m'a fait brusquement réaliser qu'elle n'avait plus guère d'estime pour moi. Elle avait beau prétendre m'admirer pour mes nombreuses qualités, elle n'imaginait finalement pas que je fusse un interlocuteur valable, sinon elle m'aurait parlé avant de prendre sa décision. Je ne valais pas mieux qu'un chien qu'on dépose sur un chemin pour s'en débarrasser au moment de partir en vacances. Saisi d'un soudain vertige, j'ai été contraint de m'asseoir pour éviter tout risque de chute. J'avais la nausée, et j'éprouvais une sensation de faiblesse généralisée qui me coupait tous mes moyens. Affalé dans le fauteuil, sans force, je contemplais la faillite de mon mariage tandis qu'elle s'affairait à empiler sa lingerie et à ranger ses bijoux dans les boîtes appropriés. Parmi eux se trouvait notamment un collier d'un grand prix dont je me suis demandé si je devais le lui laisser. J'imaginais déjà la vente aux enchères :"Magnifique collier en diamants, cadeau du Gouverneur Général à sa femme".
- Les bijoux, tu les laisses ici.
Elle ma considéré avec un étonnement feint.
- Quelle sorte d'individu reprend ses cadeaux ?
- Tu serais surprise.
En un sens, elle me renvoyait le mépris que notre peuple affiche pour les humains, et que je ne partage qu'à moitié. Je ne méprise pas les humains en tant que ce qu'ils sont, seulement la bêtise, dont il faut reconnaître que les humains sont particulièrement bien pourvus. En même temps, je nourris une profonde estime envers les artistes, les grands écrivains, tout ceux qui par leurs efforts et leur générosité ramènent sur terre quelque chose des splendeurs du ciel. Mais à l'inverse, j'étais en train de prendre conscience d'un fait absolument terrifiant : à savoir que les humains nous méprisent sans doute bien davantage que nous les méprisons. A commencer par Armina, que j'avais sous les yeux.
Jamais au grand jamais je ne lui aurais fait l'insulte de la quitter sans lui en exposer mes raisons. Ce silence hautain dont elle faisait montre à mon égard, c'est la façon dont je traite les femmes de ménage indélicates. Mais c'est rare. Je respecte trop l'intelligence pour ne pas lui rendre les égards qui lui sont dûs, même là où elle se trouve en quantité trop infime pour être observable. Et Armina n'est pas un cas de quantité minimale. Bien que je m'estime très supérieur à elle sous ce rapport - et pourquoi devrais-je ignorer les rapports quantitatifs existant dans la nature ? -, je l'estime grandement, et je la considère comme une personne à part entière. Si je n'ai pas toujours respecté ses sentiments, ce n'était pas par mépris, c'était soit par nécessité, soit parce que j'étais incapable de faire autrement. Je sais que je l'ai fait souffrir, mais je n'ai pas non plus l'impression d'avoir été un époux insupportable. Je crois même que j'ai fait de grands efforts pour qu'elle ne se sente pas menacée par ma position sociale, qui de fait est menaçante. A partir du moment où je l'ai demandée en mariage, je l'ai considérée comme une égale, et jamais je ne lui ai laissé entendre que sa vie ou sa sécurité pourraient être en danger, y compris lorsqu'elle m'a trompé avec Daniel. Quel monarque peut en dire autant ?
Mais tous ces égards n'ont pas suffi, et je me demande au fond s'ils ne sont pas la raison du mépris qu'elle me porte aujourd'hui. Je ne pensais pas qu'elle serait du genre à confondre la gentillesse et la faiblesse, mais je commence à croire que je me suis trompé.
- On dirait bien que tous les beaux discours que tu m'as servis n'avaient aucun sens finalement. Lorsque je te disais que je savais où menaient les relations avec les humains, et que tu me jurais le contraire... En même temps je me demande pourquoi je me fatigue à te parler. Personne ne reconnaît jamais ses erreurs, et si cette situation se reproduit un jour, tu continueras d'affirmer la même chose.
- Je me suis trompée, en effet" répondit-elle finalement :"Et si je ne t'ai rien dit, c'est parce que je te sais capable de m'embrouiller la tête. Je ne peux pas rester, je le sais, mais je ne peux pas te l'expliquer.
- Je ne sais pas pour qui tu me prends. Je connais tes raisons et je n'ai rien à redire. Tu as présumé de la bonté naturelle de ton entourage, ensuite de ta stabilité psychologique, enfin de ma capacité à te soutenir dans la situation difficile qui s'est créée. Je ne peux rien changer à tout cela, je n'ai donc aucun motif à essayer de te faire rester. Le problème de fond, c'est que tu ne m'aimes pas. Tu ne m'as jamais aimé.
Elle eut un rire nerveux.
- Parce que toi, tu m'as aimée ?
- Ta bêtise me consterne" fis-je en m'extirpant de mon fauteuil.
Est-ce qu'elle ne s'était jamais rendu compte des sentiments que je lui portais, ou bien prétendait-elle ne jamais s'en être rendu compte ? D'une manière ou d'une autre, c'était désolant, et je suis allé pleurer sur le toit. Je me sentais incroyablement triste de la conclusion de cette affaire. C'était comme si elle avait oublié tout ce que nous avions vécu ensemble. Comment peut-on oublier des choses pareilles, à moins de ne les avoir jamais vécues ? Je commence à croire que c'est le pouvoir qui l'a séduite malgré ses dénégations et son air de nous pas y toucher. Au fond, j'ignore de quoi elle parlait quand elle prétendait m'aimer.

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Commentaires
J
Oui c'est clair qu'il vaut mieux "connaître l'ennemi". Pour ma part le samsara est à peu près la seule matière à ma disposition, je me demande même quand s'arrête l'infini de son étendue. Mais peut-être plus subtil il est, plus dense aussi plus il faut faire appel à certaines forces et plus nous avons besoin d'une certaine lumière. Au fond méditer pour atteindre le nirvana est la chose la plus bête et samsarique qui soit je me dis. Sauf que ceux qui l'ont compris n'ont pas l'air de se rendre compte qu'il faut pénétrer les voiles samsariques, ça me rappelle bibi sur son coussin et du coup il y a une certaine stagnation dans je sais quel état. Et bon du coup "plus facilement des états spirituels", peut-être mais ça me laisse coi. Des états mentaux ou proches de la transe peut-être mais spirituels. Enfin peut-être...<br /> <br /> Tous les maîtres japonais de la première génération aussi sont morts jeunes en occident. Ça m'a toujours paru bizarre. A priori pas trop de scandales argent-filles mais peut-être n'ont-ils pas développé les mêmes "pouvoirs" aussi. Bref.
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D
A ce point de l'histoire il n'est pas si évolué que ça. En revanche, il a une longue expérience, et acquis une certaine compassion/tolérance envers les gens car il sait qu'ils sont tous complètement inconscients et pris dans les filets du samsara. Il a tout essayé, et il sait que quoi qu'il fasse ça tourne mal, parce que c'est la nature de l'esprit humain de faire tourner le lait. Donc il s'attend à recevoir des coups pour ses bienfaits, ni plus ni moins que pour ses méfaits. <br /> <br /> La différence avec tel ou tel blasé qui a tout vu de la vie, c'est qu'il y voit un peu plus clair et qu'il sait qu'il vaut mieux en profiter pour s'ouvrir que pour se fermer.<br /> <br /> A part ça pour les Rinpoches, tout dépend finalement de l'ordre dans lequel on prend le karma. Les Rinpoches commencent leur vie avec des maîtres qui leur enseignent le dharma, mais ne sont pas préparés aux réalités du samsara, et quand on leur donne de l'argent et du pouvoir, et des filles, ils tombent (souvent). Mon perso c'est l'inverse, il aura dû surmonter ces 3 choses avant de retrouver le monde spirituel (parce qu'il l'a connu originellement mais l'a perdu).<br /> <br /> Ceci représente un peu ma situation finalement, au sens où il me semble que pas mal de gens ont plus facilement toutes sortes d'états spirituels, mais ils tombent dans les pièges les plus grossiers parce qu'ils n'ont jamais réfléchi à rien. Et que le temps qu'on aura finalement passé à méditer sur le samsara se retrouve plus loin sur le chemin, au sens où on ne se laissera plus prendre à certaines choses.
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J
D'accord je comprends. Cela me paraissait intéressant de creuser dans ce qui se jouait dans le fonds de cette scène. Je me demande si la situation de base ici, psychologique, physique, enfin tout simplement la différence de niveau dans les "modes d'être" n'est pas une sorte de grossissement à la loupe de ce qui se produit un peu sans cesse tout le temps. Quoi qu'il en soit, ce que tout cela semble montrer c'est que même un type dans son état d'évolution qui n'est pas le notre n'est quand même pas sorti de l'auberge. Que même des Rinpoches peuvent "tomber" pour un phénomène qui pourrait être infime à la base, genre aussi un talon d'Achille...
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D
Bon, je commence à me demander si tu as lu ma saison 9, que j'avais mise sur FB, et qui racontait l'histoire de Daniel, avec quelques apparitions remarquées de Yaël, notamment sa rencontre avec Armina (qui à la base était un "repas" qu'il a finalement décidé de ne pas consommer). Donc Yaël a plus de 1000 ans, il est Gouverneur Général de la planète Almora (il est d'une race d'aliens qui se nourrit de l'énergie des humains, mais il y a des régimes de substitutions pas très folichons cependant. Ils ont conquis la planète, en gros il s'occupe de faire tenir tout le monde tranquille). Son père est un bouddha, mais il le fuit. Il est d'un caractère assez faible face aux tentations du pouvoir et de l'argent, mais il aime les femmes, pour de vrai. On pourra dire au final qu'elles l'auront sauvé. <br /> <br /> Donc oui, pour lui, c'était sérieux avec cette fille, et ça l'est avec toutes, d'ailleurs. Il faut bien voir la différence de condition. Comparé à elles, c'est une sorte de dieu, mais justement, elles ne le supportent pas, il y a trop de différence. Alors disons qu'il essaie de se mettre à leur niveau, en un sens, mais ça ne marche pas si bien. Quoi qu'il en soit, s'il ne se laissait pas toucher, ça n'aurait pas le pouvoir de le sauver, donc à sa manière il est sans défense quand ça tourne mal.<br /> <br /> Après tout, quand on lit les contes et légendes populaires, les histoires d'unions entre les humains et les créatures surnaturelles se finissent toujours mal, je crois.
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J
Par cette proposition "rétention d'information" je voulais dire que le texte proposé plus ta première réponse pouvait laisser supposer (du moins à mon esprit) qu'il voyait clair dès le début mais qu'il n'avait pas choisi de mettre cette femme dans la confidence, lui faire part de ses doutes ou même de sa vision. Peut être a-t-il effectivement souhaité lui laisser la chance qu'elle disait prendre.<br /> <br /> Mais bon oui on peut se tromper. Et oui peut-être le mieux est de permettre à l'autre de faire l'expérience et lui accorder sa pleine liberté disons. Mais du coup la situation finale semble donner raison à son intuition de départ alors on peut se demander la raison de sa tristesse. Bien sûr il devait certainement aimer cette femme et nul probablement ne resterait "impassible" à la rupture si brutale mais peut-être sa tristesse a-t-elle à voir avec une sorte de "fatalité", je veux dire que cette tristesse pourrait embrasser un domaine plus large que la.simple rupture... Je dis ça parce que Yaël (c'est bien le nom de cet homme?) semble évolué..
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L'entraînement de l'esprit
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Enseignements de Rudi

Fear
We have the capacity in our minds to create that which we are most afraid of; in the same way that we bury some ignorance like a grain of sand inside the shell of an oyster and build around it until we come up with the end product, which in this case is not a pearl.

God
It is finally this consciousness that allows a human being to feel God as the constant energy that is absorbed by all of the chakras, filling him with sweetness and joy. Not feeling happy is only the result of not being in tune with this force and not having the consciousness to contain it. For whatever reason we fail in holding onto energy, we must look to ourselves. We cannot blame anybody or anything. It is only our lack of capacity to hold that which is given.

Revelations

In all teachings, the temptations that appear during the revelation period are those things we identify with, that take away the energy or content from the experience. It is the courage to put the bottom on the void, so that the incoming energy is not lost during any experience, that is required. This enables a person to grow endlessly, by surrendering content as fast as it manifests itself.

Seekers
It is a remarkable event when somebody presents a situation that exposes their real need. It is rare when even half the truth is given. Usually a situation is distorted beyond recognition. It is as if somebody is saying to me that if I can dig out the real situation, maybe they will allow me to help them. When a situation occasionally is presented in all its nakedness, it is only because the person is defenseless at a particular moment. As soon as they have one stitch to put on their back, they again retreat into themselves, distorting what they said and what they think you said. The ability to hear and see is rare in this world. It only exists in somebody who truly wishes to grow. This has not, unfortunately, been the attitude of most seekers. So few succeed in reaching their goal that it is safe to assume that there are few who honestly pursue a spiritual life, and even then, very few teachers who cater to anything that brings the realism that allows for enlightenment.

Spirituality

Spirituality is not about being where you think you should be. It is not about being where you want to be. Spirituality is about being on the highest point of an ascending energy that keeps growing and growing.
As this energy grows, it completely destroys every level of truth as you live it. This does not mean the truth that has been destroyed was not real. It was real for the level on which you existed before. With students, I am not interested in how long they are with me; I am just interested in one thing: whether or not they are strong enough to break up the horizontal level and continue growing. For myself, I do not want to limit myself by what I was. I do not think, "I did all this work to get to here." That is baloney. That is making a drama of your life and trying to build an image for yourself. The point is to keep growing. It is to have the courage to keep growing, even if it pulls apart the structure of your life. Then it is freeing you. There is nothing wrong with pulling apart the structure. What is wrong is to build yourself into a coffin and then stay there and try to justify it. Either you are working to live on a higher level all the time and to have a rebirth all the time, or you are trying to find justification for staying the way you are.
The whole point of what we do is to destroy matter, which is this horizontal plane we sit on: the earth. It is to translate this physical and material matter into spiritual force. This is our work.

Surrender
You sit down. Inside you, what is going on? You want to be right. "I'm a nice guy, how could this person do this to do me? How could someone take advantage of me in the business world," or "How can somebody not love me? Don't they understand what I did?" Inside you, these muscles close up; they are protecting you. They are protecting your ego, protecting the image you have of yourself. You sit down to take your breath, and you find that something has robbed you of your heart. What robbed you of your heart ? The need to be right. These muscles do not want to open. They would rather you were safe and secure behind the wall than outside the wall.
Surrendering is opening all the muscles. This is the real test of your surrender in a situation. Can you breathe ? Does the throat open to receive the energy ? Are you free to receive this energy and open and see what your condition really is ? If you find out you are constricted in your heart, you have a pain in your back, or you can't get the air down, what does it mean? It means you are closed. What closed you? It does not matter what closed you, you do not have to find the rational reason, you just have to open. You sit and work, and you breathe. I do not have that problem anymore, but I used to sit and take that breath six hundred times in one day, sometimes, to begin to feel a little crevice start to open. If you are closed, you are dead. You can't be right if you are closed. Can a closed person know what he or she did or did not do ? So, if you find that you are closed, you have to drop the whole issue of whether the other person is or is not right.


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