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L'entraînement de l'esprit
A lire...
28 février 2017

L'esprit subtil

Hier je suis entré dans un cinema pour acheter quelques bonbons (oui bon... mais c'est mieux que de les acheter en supermarché. Là je finis avec 2 crocos, 2 guimauves, quelques car-en-sac... pas de quoi tuer un homme). Il y avait plein de gens tout autour, c'était l'heure de la séance, mais pour moi, c'était comme une salle vide. Autrefois, il me fallait me concentrer pour ignorer les foules, car je me trouvais en réalité dans le même espace qu'eux, le même marécage glauque. Je parle du corps subtil. Mais là, il n'y avait aucun effort à faire pour ne pas les voir, on aurait juste dit des fantômes. Bientôt, je pourrai dire "je vois des morts", sauf que ça sera des vivants.

Et puis il y a un passage du livre de Sémelin à se rouler par terre, sur Taizé :
Dans leur communauté aux bâtiments perchés sur une petite colline de Saône-et-Loire, les Frères de Taizé, en majorité protestants, rayonnant de simplicité et d'authenticité. Leur dépouillement n'invitait pourtant pas à la tristesse, au contraire. Les offices étaient de toute beauté et, quand montait du choeur de l'église la vague des alléluias entonnés par les frères et les milliers de jeunes qui les entouraient, chacun était gagné par une forme d'allégresse intérieure. Frère Roger, le fondateur de cette communauté, invitait alors au recueillement. Sa voix profonde vous prenait l'âme. Et ce silence ! Jamais je n'avais écouté le silence. Jamais il ne m'avait envahi ainsi, comme une source de paix.

Ah pour parler, il sait parler. Mais ça n'est que du mensonge, du conte de grand-mère, des représentations mentales bon marché pour se faire croire qu'on a vécu quelque chose de merveilleux.
Je n'ai jamais vu un monastère qui n'était pas sinistre. Comment en serait-il autrement ? Si vous mettez un saint dans un monastère Occidental aujourd'hui, il y a peut-être deux ou trois moines qui s'apercevront que ce gars-là a des qualités. Les autres vont penser du mal. Dans les monastères d'aujourd'hui, les hommes se mettent ensemble pour vivre entre eux, sans femmes pour les embêter. Là, ils font leurs petites affaires, sans subir le stress de ce que serait pour eux la vie de couple. De la même façon, les femmes se mettent entre elles pour ne pas subir les interférences des hommes. La vocation c'est du flan, un bon truc pour justifier cette détestation de l'autre sexe, et une fuite de soi-même.
En fait, à chaque fois que je vais dans un groupe spirituel, ce que je vois c'est Auschwitz. Sauf qu'à Auschwitz les choses étaient dites clairement, on savait à quoi s'en tenir. 
Bon, je ne le vois pas réellement, car justement, je ne regarde pas. Comme hier au cinéma. Je ne veux surtout pas voir ce qu'il y a là, car je sais exactement ce que je vais trouver, et une fois qu'on l'a vu, on a le devoir d'aider à nettoyer. Alors non.

Donc reprenons. Qu'il s'agisse de moines ou de pratiquants lambda, le mécanisme est toujours le même. Le gars a eu une sorte de révélation, ou d'appel (sans doute Madame Michu qui criait son nom par la fenêtre), et voilà. Il devient moine à Taizé, ou bouddhiste Karma-Kagyu, selon ce que Madame Michu lui a dit, et plus jamais ne s'interroge sur quoi que ce soit. La route est tracée : faire à la lettre ce qu'on nous dit, et on sera sauvé (à moins qu'on le soit déjà, ça c'est l'appel version windows 10. Dans les versions précédentes il fallait quand même faire quelques trucs soi-même, mais avec la version windows 10 tout est déjà là, vous êtes géolocalisé, cookisé, on éteint sauvagement votre ordi à l'heure décidée pour les mises à jour, on choisit pour vous les logiciels qui marchent et ceux qui ne marchent pas, et vous n'avez rien à dire). 

Le Père Molinié avait raison de dire que le oui à Dieu est à renouveler à chaque seconde. Car le oui à Dieu, c'est l'état naturel, ni plus ni moins, et il ne peut pas se faire sans nous. C'est malheureusement plus difficile qu'une décision mentale, du genre "A partir de demain je fais du sport". Pour le débutant ça serait plutôt du genre "A partir de demain je fais un élevage de lièvres à cornes". Cela n'a rien à voir avec la conscience des sensations, comme on ne cesse de nous le répéter. J'ai passé suffisamment d'années à être conscient de mes sensations ou de ma respiration, pour savoir que ça ne marche pas. Car cette conscience est une conscience mentale, ou sensorielle. Elle fait donc partie de ce qui nous est "facile", puisqu'elle repose sur des vents grossiers. Et ce qu'il y a dessous, l'esprit subtil, reste inaccessible - je ne prétends pas avoir la conscience de l'esprit très subtil, seulement de celui qui est grossièrement subtil disons, puisque dans le subtil il y a le grossier, le moyen et le subtil. Les tibétains adorent les subdivisions de subdivisions. Mais rien que l'esprit subtile le plus grossier vous sort déjà du monde ordinaire, et vous fait cesser de vous sentir seul.

Les chrétiens parlent de foi, mais je ne comprends pas comment c'est possible. On ne peut pas croire à cette chose tant qu'on ne la connaît pas incontestablement. En effet, allez raconter à Jacques Sémelin qu'il existe un état où il ne se sentirait plus seul, il lui sera impossible d'y croire. Je le sais puisque j'ai eu longtemps le même problème. On veut croire que le Lopön dit vrai quand il chante les louanges de l'état naturel, mais franchement, on n'en croit pas un mot. On est seul dans sa merde, point final, et il n'y a rien dans l'univers qui puisse nous en sortir. Au stade suivant, on s'avise quand même d'une chose étrange, à savoir que quand on se trouve avec certaines personnes, on se sent moins seul. La plupart des gens s'arrêtent là, se mettent en couple, font des gosses, et se sentent finalement très seuls parce qu'ils n'ont pas compris que ça ne dépend pas de la personne extérieure, mais de notre ouverture. Ensuite on s'aperçoit que si on imagine cette personne sans qu'elle soit là, ça marche aussi. Là on commence à se dire qu'il y a cachalot sous gravillon. Mais en même temps c'est difficile, parce qu'imaginer une autre personne, c'est du boulot. Donc quelque part on ne voit toujours pas comment on va s'en sortir. Et puis à un moment - et il me semble que c'est là l'identification de l'esprit subtil - on se rend compte qu'il n'y a rien à imaginer, mais qu'il faut se positionner d'une certaine manière, qui n'est pas fatigante. La seule difficulté, c'est d'y penser. Ici, on peut localiser toutes sortes de canaux, et travailler directement dessus. Je m'aperçois que la musique ne m'aide plus beaucoup, parce que quelque part elle rajoute une couche grossière par-dessus cet esprit subtil, qui quelque part le dévie un peu.
Bref, on y est, ou pas. Et si on ne peut pas y être, il n'est pas possible d'y croire, car c'est inimaginable. En effet, l'imagination met en mouvement des souffles grossiers, elle n'atteint donc pas l'esprit subtil en tant que tel. Pour cette raison les Pères de la philocalie excluent toute forme d'imagination, sauf qu'ils visent un peu haut pour les mécréants que nous sommes. Ceux qui aujourd'hui répètent leurs discours dans des articles pontifiants n'ont pas la moindre idée de ce dont ils parlent.

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Commentaires
B
Salam<br /> <br /> En tout cas, je comprends assez clairement ce qui est exposé ici, et je le dis en lien avec mes petites trouvailles personnelles. Il me semble que si l'on parle de DIEU, c'est le même tableau. Qui connaît vraiment DIEU ?
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D
"Le Père Molinié avait raison de dire que le oui à Dieu est à renouveler à chaque seconde. Car le oui à Dieu, c'est l'état naturel, ni plus ni moins, et il ne peut pas se faire sans nous."<br /> <br /> <br /> <br /> Les pratiques chrétiennes n'arrêtent pas d'exclamer "(Donnons) Gloire au Père, au Fils et SE,...". Si on examine bien le contexte, on voit que c'est à nous d'en donner (ou "rendre", ou "attribuer", selon les formules) cette gloire. Et ce dont p-e personne ne s'en demande c'est : comment peut-on donner quelque chose dont on n'en a pas ?<br /> <br /> Donc le 1er devoir de tout bon chrétien serait d'abord de trouver cette Gloire (= l'état naturel).
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L'entraînement de l'esprit
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Enseignements de Rudi

Fear
We have the capacity in our minds to create that which we are most afraid of; in the same way that we bury some ignorance like a grain of sand inside the shell of an oyster and build around it until we come up with the end product, which in this case is not a pearl.

God
It is finally this consciousness that allows a human being to feel God as the constant energy that is absorbed by all of the chakras, filling him with sweetness and joy. Not feeling happy is only the result of not being in tune with this force and not having the consciousness to contain it. For whatever reason we fail in holding onto energy, we must look to ourselves. We cannot blame anybody or anything. It is only our lack of capacity to hold that which is given.

Revelations

In all teachings, the temptations that appear during the revelation period are those things we identify with, that take away the energy or content from the experience. It is the courage to put the bottom on the void, so that the incoming energy is not lost during any experience, that is required. This enables a person to grow endlessly, by surrendering content as fast as it manifests itself.

Seekers
It is a remarkable event when somebody presents a situation that exposes their real need. It is rare when even half the truth is given. Usually a situation is distorted beyond recognition. It is as if somebody is saying to me that if I can dig out the real situation, maybe they will allow me to help them. When a situation occasionally is presented in all its nakedness, it is only because the person is defenseless at a particular moment. As soon as they have one stitch to put on their back, they again retreat into themselves, distorting what they said and what they think you said. The ability to hear and see is rare in this world. It only exists in somebody who truly wishes to grow. This has not, unfortunately, been the attitude of most seekers. So few succeed in reaching their goal that it is safe to assume that there are few who honestly pursue a spiritual life, and even then, very few teachers who cater to anything that brings the realism that allows for enlightenment.

Spirituality

Spirituality is not about being where you think you should be. It is not about being where you want to be. Spirituality is about being on the highest point of an ascending energy that keeps growing and growing.
As this energy grows, it completely destroys every level of truth as you live it. This does not mean the truth that has been destroyed was not real. It was real for the level on which you existed before. With students, I am not interested in how long they are with me; I am just interested in one thing: whether or not they are strong enough to break up the horizontal level and continue growing. For myself, I do not want to limit myself by what I was. I do not think, "I did all this work to get to here." That is baloney. That is making a drama of your life and trying to build an image for yourself. The point is to keep growing. It is to have the courage to keep growing, even if it pulls apart the structure of your life. Then it is freeing you. There is nothing wrong with pulling apart the structure. What is wrong is to build yourself into a coffin and then stay there and try to justify it. Either you are working to live on a higher level all the time and to have a rebirth all the time, or you are trying to find justification for staying the way you are.
The whole point of what we do is to destroy matter, which is this horizontal plane we sit on: the earth. It is to translate this physical and material matter into spiritual force. This is our work.

Surrender
You sit down. Inside you, what is going on? You want to be right. "I'm a nice guy, how could this person do this to do me? How could someone take advantage of me in the business world," or "How can somebody not love me? Don't they understand what I did?" Inside you, these muscles close up; they are protecting you. They are protecting your ego, protecting the image you have of yourself. You sit down to take your breath, and you find that something has robbed you of your heart. What robbed you of your heart ? The need to be right. These muscles do not want to open. They would rather you were safe and secure behind the wall than outside the wall.
Surrendering is opening all the muscles. This is the real test of your surrender in a situation. Can you breathe ? Does the throat open to receive the energy ? Are you free to receive this energy and open and see what your condition really is ? If you find out you are constricted in your heart, you have a pain in your back, or you can't get the air down, what does it mean? It means you are closed. What closed you? It does not matter what closed you, you do not have to find the rational reason, you just have to open. You sit and work, and you breathe. I do not have that problem anymore, but I used to sit and take that breath six hundred times in one day, sometimes, to begin to feel a little crevice start to open. If you are closed, you are dead. You can't be right if you are closed. Can a closed person know what he or she did or did not do ? So, if you find that you are closed, you have to drop the whole issue of whether the other person is or is not right.


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