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L'entraînement de l'esprit
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5 février 2017

Difficultés du dialogue

Je m'aperçois d'une chose, c'est que le "dialogue" est difficile. Je parle du vrai dialogue, celui où on essaie d'échanger quelque chose de signifiant. Donc pas le monologue où quelqu'un se confie à lui-même. Et pas le dialogue factice où on discute jardinage avec son voisin.
Si le dialogue est difficile, c'est parce que le sens des mots est étonnamment peu défini, en sorte que si on veut essayer de comprendre ce que dit l'autre, il faut lui faire redéfinir le sens des mots qu'il emploie, des mots simples je veux dire. Si quelqu'un ne vous demande pas de définir les mots employés, vous pouvez être sûr qu'il ne vous écoute pas, et qu'il fait seulement semblant, en emplissant les trous avec ses propres interprétations. Il y a d'ailleurs bien des chances que lui-même ne s'en rende pas compte. Et les trous sont bien plus nombreux qu'on pourrait le croire.
Autrement dit, la plupart des gens, je ne les écoute pas mieux que le ferait un psy, à savoir très peu (ce qui n'est nullement un problème, puisqu'ils n'en savent rien). Parce que demander sans cesse "Et qu'est-ce que tu veux dire par ci ? Et par là ?" c'est épuisant. Et c'est également épuisant pour l'autre de s'expliquer, alors on fait comme si on se comprenait, alors qu'on ne se comprend pas, et personne n'y voit que du feu. Enfin non, il y a des choses que je comprends fort bien, sans avoir besoin de demander.

Je prends l'exemple d'une conversation avec un ami (j'espère qu'il ne m'en voudra pas). Il me dit :"Sinon, c'est bizarre, mon ex-femme me fait maintenant des éloges pcq je suis plus présent et que je l'aide davantage. Mais quand j'ai reçu son message, je ne me suis pas senti  tellement concerné". Là, j'attends la suite, parce qu'il pourrait y avoir mille raisons à cela. La tendance serait d'y mettre ma raison à moi et de continuer comme si j'avais compris. Heureusement la suite ne tarde pas :"cad, pas vraiment moi, mais plutôt les êtres qui m'ont inspiré". Ce qui est tout à fait inattendu je dois le dire. Parce que pour moi, la raison qui me rendrait insensible aux éloges (et d'ailleurs aussi aux insultes), c'est tout simplement parce que je sais de source sûre que l'autre n'a pas la moindre idée de ce qui se passe en moi. Quand l'autre me dit "tu es gentil" ou "tu es méchant", il ne parle que de la façon dont il perçoit mon interaction avec lui. Autant dire que cette perception est très facile à distordre.
Passons donc à ce que je comprends de ce que m'a dit mon ami :
1- il pense faire le bien
2- plus exactement il pense qu'il y a des êtres divins qui font le bien à travers lui
3- il pense qu'il y a une sorte d'objectivité dans les perceptions de sa femme, qui percevrait le bien qui passe à travers lui, mais qui ne s'adresserait pas à la bonne personne pour adresser ses louanges
4- il est évidemment sensible à cette louange, au point qu'il craint de se l'attribuer.

Bon, je ne vais pas faire un cours sur les douze facteurs interdépendants, mais là, on est quand même bien enfoncé dedans. Parce qu'en réalité, la seule chose qu'il peut savoir, c'est comment il se sent lui. Investi d'énergies divines, possiblement. Ce qui en résulte, qu'en sait-il ? Mais surtout qu'a-t-il besoin de le savoir ? C'est ce besoin à mon sens qui invite l'erreur suivante, penser que les autres perçoivent ce que lui voudrait percevoir de lui-même (en fin de compte nous sommes loin des anges, puisque si réellement il attribuait le bénéfice de ses actes aux anges, il ne s'apercevrait même pas qu'il fait le bien). D'où le 4, s'il craint de se l'attribuer, c'est bien évidemment qu'il se l'attribue, puisqu'il en a le besoin.

Saint Bonnet dirait que la seule chose dont on a besoin, c'est la Joie. Que peut-on dire du reste ? Le reste est interprétation, et donc rêve pieux (ce qui entre parenthèse ne peut que diminuer la quantité d'énergie divine qui nous parvient). Mais là, du coup, je suis intrigué par ce rêve pieux, qui implique son ex-femme - que l'on soit le seul impliqué dans son rêve pieux, pourquoi pas, mais au moment où on commence à y impliquer les autres, il me semble que le rêve prend une extension extraordinaire. De un, il passe à un multiplié par des milliers -.
Du coup j'attaque la croyance qui fonde le rêve, je lui demande s'il pense que sa femme a les capacités pour le juger. Et là, réponse inattendue : elle ne le juge pas. Il est en train de m'énoncer sa croyance à elle, et la croyance du monde entier d'ailleurs. Tout le monde répète à l'envie que personne ne juge, alors que c'est exactement le contraire. Les gens jugent de plus en plus, même s'ils s'en rendent de moins en moins compte. Comment je le sais ? Pure logique. Moins on observe le monde, plus on le remplit avec ses interprétations, et il est facile de voir que les gens observent de moins en moins. Posent de moins en moins de questions. Leur idée est d'autant mieux faite qu'elle n'est jamais confrontée à la réalité. C'est cela le jugement. Penser qu'on sait. Et moins on confronte, plus on pense savoir.
Donc par exemple, il est bon de confronter sa croyance que les autres ont une perception correcte de leur environnement, avec la réalité. On pourrait par exemple les observer au cours d'une soirée, ou en face d'une personne qui essaie d'exprimer quelque chose de signifiant. On pourra en déduire ce qui se passe quand nous exprimons quelque chose de signifiant, car il n'y a pas de raison que nous soyons plus écoutés que les autres. Je sais par exemple que mes propres amis m'écoutent ou plutôt m'entendent très peu. J'ai donc renoncé à être compris depuis longtemps. Tout ce que j'essaie de faire pour mes amis, c'est de les aider à se comprendre eux-mêmes. Je n'y arrive pas si bien que ça, je dois le reconnaître. Le rêve se construit à une rapidité fabuleuse.
Le plus étonnant, c'est qu'il est plein de discontinuités. Par exemple, mon ami, il y a des moments où je ne comprends plus rien de ce qu'il dit. Parce qu'il est en train de remplir l'espace avec une obsession, il croit que moi-même je la perçois et que mon univers est distordu de la même façon que le sien. Je crois qu'il a bien moins d'obsessions que la moyenne, mais déjà cela rend le dialogue trè difficile par moments. Non seulement il n'entend plus rien, mais j'ai un mal fou à comprendre ses réponses, forcément puisqu'il ne répond pas à mes questions. Lorsque je l'ai interrogé, donc, sur sa femme, il a continué à me parler des êtres invisibles et du fait que nous ne sommes pas propriétaires de nos qualités. Et lorsque C* en commentaire parle des qualités qu'elle n'a pas, il continue sur le même thème, d'ailleurs. Donc la conversation sur sa femme, escamotée, et la conversation potentielle avec C*, tuée dans l'oeuf. Car on n'en est pas là, avec C* (on en est à essayer d'acquérir des qualités réelles. La question de savoir d'où elles viennent et à qui les attribuer, il me semble que c'est pour plus tard). Après ça, je pouvais bien essayer de lui montrer la façon dont les gens construisent leur monde, il en était toujours à penser aux mille et une vertus des êtres invisibles et à l'angoissante disparition de son moi qui en est forcément le corollaire. La conversation était impossible.

Bon, dans ce post, j'ai expliqué qu'on ne peut rien savoir. Dans le prochain, j'expliquerai sans doute qu'on peut savoir des tas de choses. A condition d'avoir commencé par ne rien savoir.

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Enseignements de Rudi

Fear
We have the capacity in our minds to create that which we are most afraid of; in the same way that we bury some ignorance like a grain of sand inside the shell of an oyster and build around it until we come up with the end product, which in this case is not a pearl.

God
It is finally this consciousness that allows a human being to feel God as the constant energy that is absorbed by all of the chakras, filling him with sweetness and joy. Not feeling happy is only the result of not being in tune with this force and not having the consciousness to contain it. For whatever reason we fail in holding onto energy, we must look to ourselves. We cannot blame anybody or anything. It is only our lack of capacity to hold that which is given.

Revelations

In all teachings, the temptations that appear during the revelation period are those things we identify with, that take away the energy or content from the experience. It is the courage to put the bottom on the void, so that the incoming energy is not lost during any experience, that is required. This enables a person to grow endlessly, by surrendering content as fast as it manifests itself.

Seekers
It is a remarkable event when somebody presents a situation that exposes their real need. It is rare when even half the truth is given. Usually a situation is distorted beyond recognition. It is as if somebody is saying to me that if I can dig out the real situation, maybe they will allow me to help them. When a situation occasionally is presented in all its nakedness, it is only because the person is defenseless at a particular moment. As soon as they have one stitch to put on their back, they again retreat into themselves, distorting what they said and what they think you said. The ability to hear and see is rare in this world. It only exists in somebody who truly wishes to grow. This has not, unfortunately, been the attitude of most seekers. So few succeed in reaching their goal that it is safe to assume that there are few who honestly pursue a spiritual life, and even then, very few teachers who cater to anything that brings the realism that allows for enlightenment.

Spirituality

Spirituality is not about being where you think you should be. It is not about being where you want to be. Spirituality is about being on the highest point of an ascending energy that keeps growing and growing.
As this energy grows, it completely destroys every level of truth as you live it. This does not mean the truth that has been destroyed was not real. It was real for the level on which you existed before. With students, I am not interested in how long they are with me; I am just interested in one thing: whether or not they are strong enough to break up the horizontal level and continue growing. For myself, I do not want to limit myself by what I was. I do not think, "I did all this work to get to here." That is baloney. That is making a drama of your life and trying to build an image for yourself. The point is to keep growing. It is to have the courage to keep growing, even if it pulls apart the structure of your life. Then it is freeing you. There is nothing wrong with pulling apart the structure. What is wrong is to build yourself into a coffin and then stay there and try to justify it. Either you are working to live on a higher level all the time and to have a rebirth all the time, or you are trying to find justification for staying the way you are.
The whole point of what we do is to destroy matter, which is this horizontal plane we sit on: the earth. It is to translate this physical and material matter into spiritual force. This is our work.

Surrender
You sit down. Inside you, what is going on? You want to be right. "I'm a nice guy, how could this person do this to do me? How could someone take advantage of me in the business world," or "How can somebody not love me? Don't they understand what I did?" Inside you, these muscles close up; they are protecting you. They are protecting your ego, protecting the image you have of yourself. You sit down to take your breath, and you find that something has robbed you of your heart. What robbed you of your heart ? The need to be right. These muscles do not want to open. They would rather you were safe and secure behind the wall than outside the wall.
Surrendering is opening all the muscles. This is the real test of your surrender in a situation. Can you breathe ? Does the throat open to receive the energy ? Are you free to receive this energy and open and see what your condition really is ? If you find out you are constricted in your heart, you have a pain in your back, or you can't get the air down, what does it mean? It means you are closed. What closed you? It does not matter what closed you, you do not have to find the rational reason, you just have to open. You sit and work, and you breathe. I do not have that problem anymore, but I used to sit and take that breath six hundred times in one day, sometimes, to begin to feel a little crevice start to open. If you are closed, you are dead. You can't be right if you are closed. Can a closed person know what he or she did or did not do ? So, if you find that you are closed, you have to drop the whole issue of whether the other person is or is not right.


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