Au sujet du manque de confiance en soi / en Dieu
(Au sujet de la peur qui s'élève quand on envisage qu'il faudrait "rechercher" la Joie)
1) Il y a une peur comme tu dis, et bien compréhensible. Je la connais bien, j'ai dû m'y coltiner pendant environ 10 ans. Tant qu'on pratique sans chercher de résultat, il n'y a pas de problème (mes 10 premières années de pratique), on se dit que bon, qqch finira bien par arriver. Qu'on fait ce qu'on peut, et que le résultat n'est pas de notre ressort mais de celui de Dieu, on n'a donc pas la responsabilité de notre salut. Ouf. Personne n'en veut, de cette responsabilité, et d'ailleurs tu remarqueras que tous les enseignants spirituels modernes essaient de préserver les gens de la peur qui viendrait instantanément si par hasard quelques uns se mettaient à songer à cette responsabilité. Pourquoi peur ? Parce qu'on est dans l'incertitude la plus totale. Même si on trouve toutes sortes de méthodes dans les livres, il finit toujours par s'avérer que ça ne marche pas. On a des résultats pendant une semaine ou 15 jours et puis après plus rien. C'est normal, c'est la structure du karma qui veut ça (on peut dire aussi que c'est notre vue de la vacuité qui est mauvaise, ça revient au même), et au fond de nous, on le sait. C'est pour ça que des tas de gens deviennent fanatiques. Ils décident quand même de s'accrocher à leur méthode, ils décident que, quand même, ça marche, et de là ils essaient de sauver le monde car plus ils convaincront de gens, plus ça les convaincra eux-mêmes. Pour les autres, ils préfèrent se convaincre que ça n'est pas de leur ressort, qu'il n'existe pas de méthode, au moins ça leur permet de jouir d'une relative tranquillité.
Mais en fait il y a bien une méthode, qui consiste à se heurter sans fin à notre vue fausse, et on ne peut pas le faire autrement qu'en essayant des méthodes relatives. Si la vacuité est un espace sphérique, notre vue à l'instant t est une ligne droite au sein de cet espace. Chaque méthode que nous essayons correspond à une ligne droite, avec lequel nous essayons d'embrasser l'espace sphérique. On voit le problème. Supposons néanmoins que chaque méthode essayée laisse dans cet espace le tracé d'une ligne droite. Au bout d'un certain nombre d'essais (plus c'est varié, mieux c'est), on commence peut-être à voir un entrelacement de lignes qui commencent vaguement à décrire un espace. Et on commence vaguement à comprendre ce qui ne va pas dans notre façon de tout voir comme une ligne droite. Par exemple l'autre jour, j'écoutais de la musique, et subitement j'ai réalisé que j'avais lancé un tentacule énergétique sur l'endroit d'où ça venait, et uniquement là. J'avais oublié tout le reste du salon, sauf cette unique ligne. Mais c'était une telle habitude que je ne l'avais jamais vue. Vu ton travail sur le son, c'est probablement différent pour toi, mais il y a probablement des domaines où tu te limites à la ligne droite, dès que quelque chose te plaît de manière relative. On veut trop saisir les choses, mais comme on n'a pas de points de comparaison, on ne le voit même pas. Dès qu'on voit une jolie fleur, il y a un truc en nous qui lui saute dessus et qui se l'approprie, en oubliant tout le reste. Ca ne veut pas dire qu'il faut en revenir à la conscience panoramique, car cette dernière, loin d'appréhender l'espace se réduirait plutôt à un point... Steve Jourdain explique bien qu'il y a dans sa perception une infinité d'éléments. La "ligne", si elle n'est pas la juste perception/vue, reste malgré tout la bonne méthode. Au sens où on n'a pas assez de conscience pour faire mieux que ça, sauf exception, et d'ailleurs la plupart des gens ne sont même pas capables de tracer une ligne correcte (de se concentrer sur un seul objet). Il faut donc tracer des lignes avec le maximum d'objets, les plus divers possibles, jusqu'à commencer à appréhender l'espace. Et c'est à ce point seulement qu'on commence à avoir confiance. Parce que tant qu'on est dans la logique des lignes, on trouve on perd, la confiance ne peut pas venir de là. On est angoissé, parce qu'on sait pertinemment qu'on va perdre tout ce qu'on va trouver.
On pourrait comparer ça à des trucs de Castaneda, quand il parle de l'attention. La seconde attention déplace le point d'assemblage ici ou là, ce qui allume le cocon en des points variables, c'est toujours temporaire. Mais au bout d'un certain temps, il y a la troisième attention, où tous ces points commencent à s'éclairer simultanément.
2) Il doit y avoir une faiblesse dans ton corps énergétique, où lorsque l'énergie va dans une certaine zone, ça te fait péter les plombs. On a tous des zones comme ça. Le mieux, c'est de les éviter tant qu'on ne sait pas comment les nettoyer/réparer. C'est bien éventuellement si tu peux repérer quel chakra (apparemment dans la tête, si j'ai bien compris), et quelle zone. Et dès que tu sens que ta conscience se déplace vers là, tu la mets ailleurs. C'est contraire à la prise de conscience de nos faiblesses, mais celles-là, je t'assure, on ne peut pas les traiter en le voulant. Donc on les laisse tranquille jusqu'au jour où le traitement s'impose. Et quand il s'impose, c'est en principe possible.