Réflexions du jour
La nuit dernière j'ai rêvé de Rudi, il me frottait le bras pour essayer de dégager des canaux. A un moment, je me suis demandé si c'était un rêve, mais c'était tellement dense et stable que je n'ai pas vraiment statué. Je savais probablement qu'il s'agissait d'un rêve, mais je n'ai pas voulu creuser.
Ces temps-ci, je rêve souvent de maîtres, mais ça ne se concrétise pas toujours. L'autre jour, je rêvais de Swami A. (qui semble avoir perdu toute sa lumière depuis qu'il vient chercher des sous en Occident), j'attendais pour le darshan, mais il y avait un ex-ami à moi qui s'y éternisait (le genre de gars qui se met devant, au milieu, à tous les enseignements, et qui dort là), du coup je me suis réveillé avant de passer. Je crois que j'aurais pu attraper l'énergie qui se trouvait là, Rudi montre qu'on peut le faire, mais je n'avais pas assez de concentration à ce moment. Par contre, j'ai eu un autre rêve plus heureux, j'étais dans un endroit secret où des tibétains se réunissaient pour méditer, il y avait là le Karmapa et Dudjom Rinpoche, et j'ai eu droit à une transmission assez étonnante. Bref, ça marche en moyenne un coup sur deux.
Je ne sors à peu près jamais de chez moi, mais aujourd'hui, je me suis retrouvé par la force des choses dans un endroit assez horrible, très commercial dans l'atmosphère, avec des travaux à côté, et j'en ai vite conçu un malaise assez net. A ce moment j'ai pensé à ce que dit Rudi, tirer de l'énergie de toute situation, et je me suis aperçu que ça n'est pas mon réflexe général (sauf dans des lieux bien connus comme les transports en commun et les restaus, ou faciles comme les églises). Mais dans un centre commercial par exemple, la tendance est à la bulle étanche. Je me suis donc départi de ma bulle, et j'ai essayé de tirer de l'énergie de droite et de gauche. Assez étonnamment, le résultat n'était pas nul, mais ça ne venait certainement pas de la dimension visible. Je crois qu'on a des milliers de petits canaux, qui sortent de tous les chakras et qui sont comme des tubes qui peuvent récupérer l'énergie dans une autre dimension, le problème c'est de se rendre compte qu'ils existent et d'apprendre à s'en servir.
J'ai relu Endymion de Dan Simmons, qui m'avait assez marqué à l'époque. Il y a quelque chose d'assez attachant dans ces séries, par contre, la chose effrayante est qu'il ne croit pas du tout à l'immortalité de l'âme, tout en prétendant parler de spiritualité. Il met en scène des bouddhistes qui du coup sont nihilistes, car c'est ainsi qu'il a compris le bouddhisme. Bref. Mais c'est assez dépaysant, cela fait de bons souvenirs, surtout les gars (et la fille) qui passent de planète en planète avec leur pauvre radeau, et se retrouvent dans des endroits impossibles. La fille m'a même donné quelques idées pour mon roman. Sinon il y a une chose qui m'intrigue, c'est comment des écrivains de SF arrivent à écrire des descriptions aussi chiantes, des historiques de planètes et de civilisations aussi longs et ainsi de suite. Et des scénarios d'une complication... Je me souviens avoir sauté des pages et des pages de Wang. Et d'Endymion bien sûr. Je ne comprends pas comment ils font, parce que dès que j'essaie de relater l'histoire de quelque chose en dix lignes, j'ai l'impression d'être en surchauffe cérébrale et ça m'épuise. Penser à des histoires compliquées est l'activité la plus épuisante que je connaisse.
Ce qui me fait penser à la notion de "chemistry" chez Rudi, je ne trouve pas de traduction. Mais je crois qu'il s'agit réellement de chimie, au sens physique. L'autre jour, je méditais, et je sentais qu'il me manquait un neurotransmetteur, je n'aurais su dire lequel, mais il permet de visualiser volontairement des choses. Il était épuisé, je crois, parce que dès que je pensais à quelque chose en le visualisant, il y avait un malaise terrible. Je pense effectivement que la chimie change, il qu'il y a des activités qui deviennent impossibles, comme celle dont je parle ci-dessus, consistant à inventer des histoires compliquées. C'est ce qui rend très difficile le fait d'écouter quelqu'un qui raconte des histoires sans queue ni tête. Les gens qui se racontent leur vie et nous la racontent utilisent des neurotransmetteurs probablement très courants dans leur cerveaux, mais pas dans le mien. Les écouter vraiment oblige à visualiser tout ce qu'ils disent, ce qui est devenu impossible. L'exercice d'écoute consiste donc à ne pas visualiser ce qui est dit et à en comprendre le moins possible.
On peut imaginer qu'en contrepartie, il y a d'autres choses qui deviennent possibles. Car là au milieu, il y a parfois des intuitions qui émergent. Cela me fait penser à des histoires de pères spirituels qui ne comprennent visiblement rien à ce qu'on leur raconte et qui paraissent répondre complètement à côté de la plaque, tout en tombant sur d'autres plaques bien plus intéressantes. Il semble que si on veut être utile, on est contraint de ne pas écouter, afin de laisser émerger je-ne-sais-quoi, et si rien n'émerge, on est vraiment l'idiot total, pour le coup. Mais personne ne s'en rendra compte, car ceux qui parlent sont tellement perdus dans leurs histoires qu'ils n'ont pas la moindre idée de ce qui se passe dans le cerveau de leur interlocuteur. En réalité, ils se parlent à eux-mêmes.