Le cadeau de Dieu (2)
"Our purpose on this earth is to grow. We are no different than any other living thing; we take in one form of energy and are supposed to give out a higher form of energy. We grow by recycling, by taking in tensions and poison and giving off life, in the same way that a tree, a bush, or any blade of grass on the earth takes in carbon di-oxide and gives off oxygen. A human being is meant to live by taking in lesser things, by overcoming sit-uations. This is how we grow. We don't just work for three or four weeks and assume we have evolved to a point where we are superior to other people. Growth takes place every single day. A tree or a bush has to grow every day. If it stops glowing, it is dead". (Entering Infinity)
Notre problème, c'est la matière première. Pour un être qui est peu développé spirituellement, son système est en si mauvais état qu'il n'accepte que l'énergie de la plus haute qualité, celle que va lui donner le maître. Rudi mentionne dans divers passages que nous ne sommes pas capables de trouver cette quantité initiale, et qu'elle doit nous être fournie. Je crois que c'est vrai. Elle ne m'a pas vraiment été fournie d'un bloc, j'ai du aller le récolter dans divers endroits, chez les chrétiens, les bouddhistes, les hindous, les musulmans. One drop at a time. Cette quantité initiale permet de nettoyer notre système énergétique et de le rendre à peu près opérationnel.
Mais ensuite se pose le second problème : avec quoi continuer ? Pour moi, les "bonnes" sources ne sont plus suffisantes. Les livres spirituels, les enseignements disponibles, les arbres, les fleurs... la quantité reste très limitée. Certes, l'énergie existe en quantité infinie dans l'atmosphère, mais cela, c'est pour les êtres qui sont très développés. Au stade intermédiaire, on a besoin d'un père spirituel, qui fournit chaque jour de l'énergie pendant des années jusqu'à ce qu'on soit capable de la tirer de l'atmosphère.
Dans un livre dont j'ai oublié le nom, un Père du Mont Athos explique qu'il a été nourri pendant environ 3 ans par son père spirituel, après quoi il est devenu capable de voler de ses propres ailes. Pour avoir croisé un père spirituel et reçu de lui, j'ai pu me rendre compte des énormes quantités que cela suppose. Trois ans, c'est 150 fois ce que j'ai reçu en une semaine. Il n'y a rien de tel qui existe autour de moi. Du moins je le croyais avant aujourd'hui, car je ne regardais pas au bon endroit.
"When you're in a cheese store, you feel cheese. When you're in a bakery, you feel bread. You can only relate to what's around you. You can only take in what's being offered to you. (...)
From wherever we are and whoever we're with, take what they have to offer. But along with the taking, be detached enough to feel the flow of energy wash the impurity out of the relationship. Don't become so attached to what you are relating to that you let go of the nourish-ment and become crystallized. Take the nourishment. Take it with great openness and great consciousness".(Entering Infinity)
Mais soudain, cela m'a frappé. Ce que m'offrent les gens, c'est leur détestation, et tout le monde conviendra qu'il y a là d'énormes quantités d'énergie. Suffisamment pour ce que je veux, il me semble.
Je revois encore ce jour où j'étais dans ce stage, soufisme et yoga, merci Driss Benzouine d'avoir déclenché et alimenté la vindicte populaire. Au bout de deux jours tout le monde m'est littéralement tombé dessus. Mon crime, c'est que j'étais resté indifférent aux exhibitions érotico-vitales de pauvres filles complètement frustrées qui tout à coup se transformaient en véritables bacchantes sous la main experte d'un facilitateur (genre rebirth). A un certain point, j'avais jugé très consciemment que tout cela était bien trop intime, et que je les connaissais bien trop peu, pour que mon intérêt ne soit pas du voyeurisme déguisé. Je m'en était donc sciemment désintéressé, sans m'imaginer que mon voyeurisme était en réalité exigé pour le bon fonctionnement du groupe. Je me suis donc retrouvé accusé d'irrespect, alors que pour moi, l'irrespect c'était de regarder. Quoi qu'il en soit, nous avons échangé des insultes pendant un moment, sous le regard goguenard de l'instructeur. Et je dois dire qu'après cela j'avais de l'énergie pour toute la soirée et même plus. J'en ai vraiment un bon souvenir, bien que ça ne soit pas facile sur le moment.
L'exemple le plus récent c'est l'autre jour. J'étais au lit, malade, cherchant désespérement l'énergie pour peindre. C'est alors qu'on m'a informé d'un commentaire haineux déposé sur un autre blog, et d'un coup j'ai pu me lever pour aller peindre pendant 2 heures. Là je me suis dit :"Vraiment c'est fort".
Et puis cette nuit, brusquement, l'illumination. C'est, dans l'ensemble, tout ce que les gens peuvent m'offrir, souvent au revers d'une fascination pas très saine. Comme chacun sait la Roche tarpéienne est proche du Capitole, combien de fois l'ami béat s'est-il transformé en ennemi voyant que je ne lui donnais pas ce qu'il voulait.
"I will give you a wonderful example. About a year ago, an insane lady came into my store, carrying a shopping bag full of empty Coca-Cola and Pepsi-Cola bottles. She was really crazy. At that time I was deeply in my own growth. I felt as if I was out on the end of a seesaw. I could not afford to react to her, and I was very aware of it. I could not afford to feel anything against her, and I could not find it in myself to tell her to leave, because if I said one word I would start screaming. I was in the wonderful kind of balance where you can't do one thing that is not right — not for the sake of the other person but for your own sake.
She came in, and I said to myself, "Boy, you watch yourself, because if you say anything, you will tip this thing over, and you are going to have a mess." She was walking around, la-de-da-de-di, and she was touching this piece and pushing that one. She was testing the situation. I was very vulnerable, and I really watched it. I watched every breath I took, and she finally left.
She started coming in every Friday, absolutely every single Friday. This went on for weeks. And I learned every time she came in; I learned tremendously. She was, in a sense, God for me. One day, she was bibbling-bobbling around, doing a whole little scene, when she dropped a bottle. It exploded, and the glass went everywhere. I pulled back and didn't say anything. She started to say, "I'll . . . ," but I said, "No, no. I'll be glad to pick it up." I didn't react. She tried to clean it up and did the best she could, and then she left. I cleaned up the rest of it, and I was very grateful that I had not used her as a scapegoat for the tension in my own inner condition. This is what we do to people who we think are less than us. She never came back after that. (Entering Infinity)
A partir de cette constatation, j'ai deux solutions. Je vais me cacher dans un ermitage, avec la certitude de ne jamais trouver la quantité d'énergie nécessaire pour mon évolution. Ou bien j'accepte de servir de bouc-émissaire pour la folie de mon entourage, et je m'en sers consciemment.
D'où ce blog, où toutes les chenilles sont donc les bienvenues.
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