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L'entraînement de l'esprit
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14 décembre 2015

Stephen Jourdain théologien

(un article de Léo)

Monsieur Jourdain faisait de la théologie sans le savoir (enfin il n’était pas si dupe…), mais à mon avis il est grand « théologien » (il parle de Dieu de façon entièrement neuve mais en conformité avec les traditions spirituelles) et puissant philosophe du XXè siècle (il éclaircit toutes les notions les plus complexes et les plus abstruses concernant l’ »esprit » et la « conscience » en se confrontant aux énigmes de la philosophie et aux mystères de l’être qu’il prend à bras le corps sans avoir peur ni fausse pudeur à aborder les choses), à la fois le plus méconnu, le plus original et plus caché.

Car il a une expérience réelle de ce dont il parle, inscrite au coeur du « sujet ». Il ne s’exprime pas par inférences ou supputations invérifiables mais à partir de ce qu’il vit et de la trame de son esprit.

Pour autant, il retrouve la précision des plus grands scolastiques d’antan et réprouvés injustement aujourd’hui, alliée à un vocabulaire très concret, humoristique et « terre à terre » qui contraste avec les sinistres productions strictement intellectuelles ou les abêtissements de masse qui prétendent amuser et divertir.

Il nous livre un « témoignage » écrit incomparable sur son expérience (sans se poser en maître ou en gourou mais en « ami »), ce qui en fait littéralement un « apôtre », car il considère que la vérité peut et doit se dire envers et contre tout mais sans prosélytisme excessif et déplacé.

En tous cas, il a noirci des milliers de pages à cet effet et a donné des précisions inédites sur l’hallucination qui opère à chaque instant dans notre esprit et qui nous fait quitter « Eden » et le royaume de l’ »irréalité pure » plus réelle que le monde déchu et fallacieux que nous percevons communément.

Cette hallucination que les bouddhistes nomment « saisie » (sans trop s’étendre sur le sujet) et sur laquelle les chrétiens passent l’éponge en la ramenant le plus souvent à un passé mythique et non à la tragédie de tout instant, il en décrit les moindres rouages et les indices pour traquer l’attentat comme son commanditaire et les amener à la lumière.

Démasqués, ils ne peuvent plus voiler la « Première personne » et le miracle de sa réitération perpétuelle qui fait le sel de « cette vie qui l’aime ».

Monsieur Jourdain aux multiples dons se fait aussi hindou sans le savoir, tout en dialoguant avec Aristote par-delà le temps en nous expliquant avec moult détails le mystère du « paf » (son fameux coup de canne au golf): le jugement existentiel ordinaire tel qu’il est entendu (je suis cela) cache et occulte la véritable relation qui unit le sujet avec ce qu’il qualifie.

Steve a « ramené » tous les phénomènes au centre de lui-même (au « sujet » vivant, « moi », « première personne », « valeur infinie », etc…) et non projeté dans une fausse extériorité le « divin », ce que les bouddhistes appellent dans leur jargon « ramener les vents dans le canal central », expérience que Ramana Maharshi entre autre a vécu à l’âge de 17 ans sous la forme d’une « mort consciente » et que les saints chrétiens connaissent en « s’oubliant » totalement et en laissant la puissance du Verbe ré-engendrer en eux un nouveau corps.

Il présente ce « mouvement qui n’en est pas un, cet événement suprême qu’il définit comme le « non-événement » par excellence comme un absolu et comme la révélation même de l’absolu qui se love au sein de l’esprit. Car la « spiritualité » est bien par définition le royaume et le domaine de l’esprit et non celui de l’impersonnelle bêtise.

Mais la plupart des chrétiens endimanchés et des êtres qui peuplent les rassemblements spirituels ont dénié au langage son pouvoir et à l’esprit ses capacités. Il est vrai qu’une carte n’est pas un territoire et qu’un trésor n’est pas sa représentation.

Pour autant, les mots ont une visée et le langage une sagesse naturelle : si les mots « Dieu » « amour » et « trésor » après lesquels chacun languit en se l’avouant plus ou moins ont un sens intuitif obvie, c’est bien qu’ils se réfèrent à des êtres qui sont ces réalités et non à des fictions ou des « êtres de raisons ».

Après chacun est libre de se mettre en marche ou non. Mais cela n’a rien a voir avec la « croyance » en ceci ou cela: c’est une question d’action orienté par la conception préalable de l’objet de la quête.

Beaucoup de chrétiens rejettent souvent Dieu dans une « sphère » paradisiaque incompréhensible qui réside par-delà notre perception sous prétexte de son incommensurabilité avec l’être fini (tout en mythifiant et en objectivant « l’incarnation » de façon fallacieuse), mais la « sphère d’or » en laquelle se révèle le mystère de la Première personne a pour limite le « bord » nos perceptions purifiées et non quelque règne ombreux dans l’ au-delà.

Pour nous être humains, il n’y a pas « d’au-delà » mais un « en-de-ça » inconnu par lequel se projettent l’ensemble des phénomènes. Il habite en, avec et par notre esprit et non « ailleurs ».

L’au-delà attire l’être humain dans les limbes, les zones des fantômes affamés et des cadavres putrescents au pays des zombis, alors que l’en-de-ça le ramène à sa vrai patrie. Il rappelle le souvenir de la trinité qui gît dans l’esprit même et qui désigne en fait la nature de cet esprit.

Les saints et des mystiques s’expriment eux-mêmes bel et bien à partir de leur intériorité retrouvée (et qu’ils ont souvent jamais perdue…) et non d’un fictif « au-delà » car ils expérimentent ce dont ils parlent et ne sont pas dans la « croyance » au sens commun.

Pour eux l’existence du « royaume » est un fait et une évidence attestée plus réelle que toutes les certitudes logiques, mentales et tous les ouï-dire.

Ils baignent dans cette eau lustrée depuis toujours et n’ont pas à l’idée qu’un être ordinaire puisse être fragmenté et se pense comme un simple « objet déchu » au milieu d’autres perdus et errant comme le radeau de la méduse, si bien que même lorsqu’ils parlent de « confession », « péché » et tutti quanti, ils opèrent en fait à partir de leur centre réel et non d’une séparation avec soi.

Lorsqu’on se situe au sein de son « intériorité » invoquer un autre pour dialoguer est facile. Lorsqu’on est atomisé et disséminé par une graphie stérile, cela revient à accroître un peu plus la désagrégation et la dispersion dans le néant.

Si on utilise une image sensible et analogique cela signifie les « êtres intériorisés » tirent à vue une série d’ élastiques vibrants à partir de leur goutte du coeur pour augmenter l’intensité de vie et tracer une sorte de courbe asymptotique s’étendant à l’infini, en ayant pris soin de libérer le potentiel de l’ »ens infinitum » (Duns Scot), le point le plus petit et le plus pauvre commun à l’être créé et incréé qui « contient » et recèle en lui l’infini.

Il gît au coeur de l’humain, petit pois capable d’engendrer un nouvel univers qui viendra ensuite se résorber dans ce « pic de pauvreté » initial, alpha et oméga de l’évolution créatrice.

« Intériorité » signifie que les deux termes de notre perception sont reliés et non plus séparés et disjoints par un intervalle, parce qu’ »entre » le sujet et l’objet est apparu un troisième terme qui s’est « adjoint » et assure une ligation nouvelle : la conception adéquate du « genre » produite qui vient mettre un terme à l’illusion que nous avons de percevoir des « objets » séparés de nous, « individus » sans relation réelle avec notre esprit et notre « Moi ».

L’illumination de Monsieur Jourdain n’était peut-être pas aussi sauvage qu’il l’imaginait. Sans le savoir il renouait et renouvelait une antique tradition.

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Enseignements de Rudi

Fear
We have the capacity in our minds to create that which we are most afraid of; in the same way that we bury some ignorance like a grain of sand inside the shell of an oyster and build around it until we come up with the end product, which in this case is not a pearl.

God
It is finally this consciousness that allows a human being to feel God as the constant energy that is absorbed by all of the chakras, filling him with sweetness and joy. Not feeling happy is only the result of not being in tune with this force and not having the consciousness to contain it. For whatever reason we fail in holding onto energy, we must look to ourselves. We cannot blame anybody or anything. It is only our lack of capacity to hold that which is given.

Revelations

In all teachings, the temptations that appear during the revelation period are those things we identify with, that take away the energy or content from the experience. It is the courage to put the bottom on the void, so that the incoming energy is not lost during any experience, that is required. This enables a person to grow endlessly, by surrendering content as fast as it manifests itself.

Seekers
It is a remarkable event when somebody presents a situation that exposes their real need. It is rare when even half the truth is given. Usually a situation is distorted beyond recognition. It is as if somebody is saying to me that if I can dig out the real situation, maybe they will allow me to help them. When a situation occasionally is presented in all its nakedness, it is only because the person is defenseless at a particular moment. As soon as they have one stitch to put on their back, they again retreat into themselves, distorting what they said and what they think you said. The ability to hear and see is rare in this world. It only exists in somebody who truly wishes to grow. This has not, unfortunately, been the attitude of most seekers. So few succeed in reaching their goal that it is safe to assume that there are few who honestly pursue a spiritual life, and even then, very few teachers who cater to anything that brings the realism that allows for enlightenment.

Spirituality

Spirituality is not about being where you think you should be. It is not about being where you want to be. Spirituality is about being on the highest point of an ascending energy that keeps growing and growing.
As this energy grows, it completely destroys every level of truth as you live it. This does not mean the truth that has been destroyed was not real. It was real for the level on which you existed before. With students, I am not interested in how long they are with me; I am just interested in one thing: whether or not they are strong enough to break up the horizontal level and continue growing. For myself, I do not want to limit myself by what I was. I do not think, "I did all this work to get to here." That is baloney. That is making a drama of your life and trying to build an image for yourself. The point is to keep growing. It is to have the courage to keep growing, even if it pulls apart the structure of your life. Then it is freeing you. There is nothing wrong with pulling apart the structure. What is wrong is to build yourself into a coffin and then stay there and try to justify it. Either you are working to live on a higher level all the time and to have a rebirth all the time, or you are trying to find justification for staying the way you are.
The whole point of what we do is to destroy matter, which is this horizontal plane we sit on: the earth. It is to translate this physical and material matter into spiritual force. This is our work.

Surrender
You sit down. Inside you, what is going on? You want to be right. "I'm a nice guy, how could this person do this to do me? How could someone take advantage of me in the business world," or "How can somebody not love me? Don't they understand what I did?" Inside you, these muscles close up; they are protecting you. They are protecting your ego, protecting the image you have of yourself. You sit down to take your breath, and you find that something has robbed you of your heart. What robbed you of your heart ? The need to be right. These muscles do not want to open. They would rather you were safe and secure behind the wall than outside the wall.
Surrendering is opening all the muscles. This is the real test of your surrender in a situation. Can you breathe ? Does the throat open to receive the energy ? Are you free to receive this energy and open and see what your condition really is ? If you find out you are constricted in your heart, you have a pain in your back, or you can't get the air down, what does it mean? It means you are closed. What closed you? It does not matter what closed you, you do not have to find the rational reason, you just have to open. You sit and work, and you breathe. I do not have that problem anymore, but I used to sit and take that breath six hundred times in one day, sometimes, to begin to feel a little crevice start to open. If you are closed, you are dead. You can't be right if you are closed. Can a closed person know what he or she did or did not do ? So, if you find that you are closed, you have to drop the whole issue of whether the other person is or is not right.


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