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L'entraînement de l'esprit
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14 septembre 2015

Hésychaste du dimanche

Je viens d’avoir un échange édifiant avec Alain Durel, auteur de nombreux livres, qui se pique d’hesychia et de spiritualité.

« (…) En effet, j’avais lu votre livre, et j’avais pu constater à la lecture de vos récits que la tradition Orthodoxe était encore bien vivante là-bas, et qu’il n’était pas si difficile d’y rester un certain temps. Je ne sais pas s’il (un ami) vous a tenu au courant, mais il va y passer 19 jours au mois d’octobre, il semble qu’il ait trouvé des hébergements pour toutes les nuits, il est très content. Il espère pouvoir se faire rebaptiser dans l’Eglise Orthodoxe et trouver un Père spirituel, mais cela ne dépend pas seulement de lui… Assez étrangement, quand il a essayé de parler à certains moines de son propre désir de devenir moine (je le connais depuis longtemps, ce n’est pas une parole en l’air), il n’a reçu que des incitations à la prudence et à accomplir un long chemin de discernement. Etrangement, dis-je, parce que ce n’est pas ce que montre votre exemple. Vous avez voulu faire l’essai, vous l’avez fait, et le résultat n’est pas si mauvais puisqu’à défaut d’être resté là-bas, votre livre inspire des gens. Il y a aussi le Frère Jean de la skite Sainte-Foy, que vous devez bien connaître j’imagine, qui a voulu devenir moine du jour au lendemain, et ça a très bien fonctionné pour lui. Mais c’est comme si tout le monde était devenu frileux, dès que l’on parle de vie spirituelle, on trouve surtout des personnes qui nous freinent – en tous cas, je n’ai trouvé que cela de mon côté, et mon ami qui est assez décidé n’est vraiment pas encouragé. « Ne rien presser » « ne pas en faire trop » « réfléchir »… on a peine à croire que c’est la même tradition que celle du Père Joseph ou du Père Paisios !

Merci de votre message (…) J’aimerais en savoir plus sur vous. Vous m’intriguez. En ce qui concerne votre ami, chaque cheminement est différent et unique. Je suis orthodoxe, mais je n’aime plus ce mot qui est trop « violent ». Je suis un disciple de Jésus. Mais je lis aussi avec profit Tchouang Tseu et je pratique zazen, ce que mes corréligionaires ne comprennent pas. A bientôt !

Cher Alain, (…) Pour ce qui est de mon parcours, j’ai compris un jour qu’aucun maître, ni saint, ne m’aiderait jamais parce que je n’ai pas le caractère pour être un bon disciple. Je suis bien trop curieux et j’aime savoir comment les choses se passent en arrière-boutique. A cette époque, j’avais déjà fréquenté les tibétains pendant 10 ans et constaté que s’ils détenaient une tradition bien valable, ils n’étaient absolument pas prêts à la partager avec les Occidentaux. J’ai également pu constater la même chose chez les hindous et les soufis. Les Occidentaux sont vraiment les parias de la spiritualité, et je crois aujourd’hui que c’est à juste titre (je ne m’en exclus pas). Malgré cela j’étais vraiment déterminé à aboutir à quelque chose, alors j’ai pratiqué assez diligemment (selon des méthodes tibétaines trouvées dans des livres, car non enseignées en public), j’ai lu tout ce que j’ai pu trouver, et surtout j’ai tout remis en cause. Il en résulte qu’aujourd’hui je pourrais recevoir facilement les transmissions des uns ou des autres, mais personne ne me les donnera volontairement parce que je sais que tout dogme est une échelle, un moyen et non pas une fin. L’expérience vraie surpasse tous les dogmes, mais pour aider vraiment les gens, les maîtres exigent toujours une allégeance à un certain dogme relatif présenté comme absolu. Si ce n’était pas le cas, ils reconnaîtraient la validité des autres traditions, et c’est vraiment très rare. Par chance, les énergies divines n’obéissent pas à ceux qui veulent les maintenir dans des coffres-forts pour ne les transmettre qu’à leurs disciples chéris, on peut aussi les capter à travers les écrits, les vidéos. Le saint incarne certaines de ces énergies (chaque cas est différent), il lui est difficile de les dissimuler. En ce sens, j’ai bien aimé votre livre (sur le Mont Athos) parce qu’il transmet quelque chose de ceux que vous avez rencontrés, on a presque l’impression de les voir devant soi. En plus vous avez eu la chance qu’ils vous aient pris en amitié et se soient révélés à vous. En tous cas cela a donné le courage à mon ami  d’aller se présenter là-bas pour tenter peut-être un postulat… s’il trouve un Père pour l’accepter. Ce que vous dites sur votre pratique du zen ne m’étonne pas tellement. Le zen est très porté sur la contemplation de Dieu à travers sa création, et surtout la nature. Ils n’emploient pas le mot Dieu, mais si on comprend de quoi ils parlent au-delà de mots, on voit que c’est la même réalité. Ils n’ont pas le Christ, mais ils ont l’aspect personnel de Dieu sous la forme du maître. Dogen est très clair sur ce point, il parle de transmission face-à-face. Les Occidentaux ont complètement négligé cet aspect en faisant de zazen une sorte de technique impersonnelle où l’on pourrait se passer de maître, où l’on pourrait accéder à l’Essence sans passer par la Personne. Donc j’imagine assez bien que l’on puisse être un disciple de Jésus pratiquant zazen. Zazen, c’est la prière pure, si l’on regarde bien. J’ai également été intéressé par votre expérience érémitique. Moi-même, j’ai une tendance à désirer cela, mais le jour où je devais partir sur une île pour y vivre en ermite, le transporteur a fait une erreur avec mes affaires, et peu de temps après j’ai trouvé une personne avec qui l’entente était parfaite, alors que j’aurais juré finir célibataire… Bref, il est dommage que vous n’ayez pas davantage parlé de votre expérience en la matière (car vous en avez très peu dit finalement). Je ne sais pas si vous avez passé vos journées à observer les animaux, il paraît que c’est ce qui arrive à beaucoup d’ermites, en tous cas je sais que c’est ce qui m’arriverait car les escargots et les grenouilles m’intéressent bien davantage que mes voisins. Ce qui rend la fréquentation des humains intéressante, c’est la relation d’enseignement, qu’on soit enseignant ou enseigné, mais c’est de plus en plus difficile à trouver. Ceux qui savent quelque chose le gardent jalousement, et ceux qui ne savent rien tentent sans arrêt de l’enseigner… Pour finir, je vais essayer d’acquérir votre livre sur Grégoire de Nysse.

Pardonnez-moi de ne vous répondre que si tard, mais vos messages sont denses et FB ne se prête pas à ce genre de conversation. De plus, je ne suis pas toujours disponibles. Pour moi, toute la spiritualité peut se résumer en un deux mots grecs : « nepsis », sobriété, vigilance ou attention, et « hésychia », silence ou quiétude. Tout le reste me fatigue désormais. Je vous souhaite une belle journée !

Cher Alain, il y a quelques mois j’ai posté un commentaire sur amazon. J’espérais que notre échange me montrerait que j’avais eu tort, mais en l’occurrence, j’étais en-dessous de la vérité.
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Enseignements de Rudi

Fear
We have the capacity in our minds to create that which we are most afraid of; in the same way that we bury some ignorance like a grain of sand inside the shell of an oyster and build around it until we come up with the end product, which in this case is not a pearl.

God
It is finally this consciousness that allows a human being to feel God as the constant energy that is absorbed by all of the chakras, filling him with sweetness and joy. Not feeling happy is only the result of not being in tune with this force and not having the consciousness to contain it. For whatever reason we fail in holding onto energy, we must look to ourselves. We cannot blame anybody or anything. It is only our lack of capacity to hold that which is given.

Revelations

In all teachings, the temptations that appear during the revelation period are those things we identify with, that take away the energy or content from the experience. It is the courage to put the bottom on the void, so that the incoming energy is not lost during any experience, that is required. This enables a person to grow endlessly, by surrendering content as fast as it manifests itself.

Seekers
It is a remarkable event when somebody presents a situation that exposes their real need. It is rare when even half the truth is given. Usually a situation is distorted beyond recognition. It is as if somebody is saying to me that if I can dig out the real situation, maybe they will allow me to help them. When a situation occasionally is presented in all its nakedness, it is only because the person is defenseless at a particular moment. As soon as they have one stitch to put on their back, they again retreat into themselves, distorting what they said and what they think you said. The ability to hear and see is rare in this world. It only exists in somebody who truly wishes to grow. This has not, unfortunately, been the attitude of most seekers. So few succeed in reaching their goal that it is safe to assume that there are few who honestly pursue a spiritual life, and even then, very few teachers who cater to anything that brings the realism that allows for enlightenment.

Spirituality

Spirituality is not about being where you think you should be. It is not about being where you want to be. Spirituality is about being on the highest point of an ascending energy that keeps growing and growing.
As this energy grows, it completely destroys every level of truth as you live it. This does not mean the truth that has been destroyed was not real. It was real for the level on which you existed before. With students, I am not interested in how long they are with me; I am just interested in one thing: whether or not they are strong enough to break up the horizontal level and continue growing. For myself, I do not want to limit myself by what I was. I do not think, "I did all this work to get to here." That is baloney. That is making a drama of your life and trying to build an image for yourself. The point is to keep growing. It is to have the courage to keep growing, even if it pulls apart the structure of your life. Then it is freeing you. There is nothing wrong with pulling apart the structure. What is wrong is to build yourself into a coffin and then stay there and try to justify it. Either you are working to live on a higher level all the time and to have a rebirth all the time, or you are trying to find justification for staying the way you are.
The whole point of what we do is to destroy matter, which is this horizontal plane we sit on: the earth. It is to translate this physical and material matter into spiritual force. This is our work.

Surrender
You sit down. Inside you, what is going on? You want to be right. "I'm a nice guy, how could this person do this to do me? How could someone take advantage of me in the business world," or "How can somebody not love me? Don't they understand what I did?" Inside you, these muscles close up; they are protecting you. They are protecting your ego, protecting the image you have of yourself. You sit down to take your breath, and you find that something has robbed you of your heart. What robbed you of your heart ? The need to be right. These muscles do not want to open. They would rather you were safe and secure behind the wall than outside the wall.
Surrendering is opening all the muscles. This is the real test of your surrender in a situation. Can you breathe ? Does the throat open to receive the energy ? Are you free to receive this energy and open and see what your condition really is ? If you find out you are constricted in your heart, you have a pain in your back, or you can't get the air down, what does it mean? It means you are closed. What closed you? It does not matter what closed you, you do not have to find the rational reason, you just have to open. You sit and work, and you breathe. I do not have that problem anymore, but I used to sit and take that breath six hundred times in one day, sometimes, to begin to feel a little crevice start to open. If you are closed, you are dead. You can't be right if you are closed. Can a closed person know what he or she did or did not do ? So, if you find that you are closed, you have to drop the whole issue of whether the other person is or is not right.


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