Mitsvot, tyrannie et babouins
En observant son propre esprit, on ne comprend que trop bien la fascination des gens pour l'Ancien Testament. Ce qui est à l'oeuvre c'est évidemment l'archétype du Grand Père, contrepartie masculine de la Grand Mère, qui quelque part rappelle Chronos, celui qui dévore ses enfants. Ou encore Staline. Ce que veulent les gens, c'est un Grand Etre qui va les protéger, peu leur importe finalement la dictature qu'il va faire peser sur eux, peu importe que ça leur coûte leur libre-arbitre et leur intelligence - c'est sûr que quand on passe son temps à essayer de respecter les 613 mitsvot, on n'est pas en train de réfléchir à ce qui est important dans la vie. Si le Grand Etre dit d'aller massacrer tous les voisins, tout va bien tant qu'il ne se retourne pas contre son peuple. Ce qu'il fait très souvent. YHWH n'est pas très différent de Staline, tous les jours l'idée lui vient d'éradiquer son peuple parce qu'il en a assez d'eux, et qu'ils en ont assez de lui. Mais c'est une histoire passionnelle, car ils ont besoin l'un de l'autre. YHWH agit exactement comme tous les faux gourous, il corrompt les âmes en leur donnant sa protection, et ensuite il s'étonne qu'ils soient mauvais. Il faut ajouter qu'ils sont également terrorisés, le Pentateuque devrait être intitulé "le cauchemar d'un peuple". Quant à Moïse, il fait vraiment figure d'idiot là-dedans, il ne semble avoir aucune personnalité, il faut dire qu'il est trop occupé à essayer de survivre entre le marteau et l'enclume. Rien à voir avec le Charlton Heston des Les dix commandements. YHWH est comme Amma, il prend le plus naïf pour être son larbin. Finalement c'est au larbin qu'on connaît la qualité du maître. J'ai oublié aussi de citer toute l'histoire en Egypte. D'un côté Moïse doit demander à Pharaon de les laisser partir, d'un autre côté YHWH endurcit le coeur de Pharaon. A quelle fin ? A seule fin semble-t-il de déployer les 10 plaies d'Egypte (qui ne sont pas 7) pour que tout le monde soit très impressionné. Là encore tout le monde est coincé dans une double contrainte, les gens souffrent, et on ne comprend pas pourquoi, sauf à supposer que peut-être quelqu'un se nourrit de toute cette souffrance. La thèse gnostique me semble finalement très recevable.
Il en résulte je pense une sorte de corruption de l'âme de l'Eglise, du fait qu'elle ait accepté ces livres dans son fonds. Elle est comme une jolie maison avec une cave emplie de cadavres, dont forcément l'odeur remonte à tous les étages. Pas étonnant que le mot d'ordre soit "travaille et tais-toi".
Après toutes ces lectures, je me demandais comment j'allais orienter Daniel. Peut-être tout de même va-t-il éradiquer tous les mâles dominants des Asûrim, car un chercheur s'est aperçu d'une chose étonnante. Il étudiait une tribu de babouins classiques. Classiques pour des primates, à savoir que les dominants passent tout leur temps libre à terroriser les autres et à les martyriser, tout simplement parce qu'ils s'ennuient et ne se trouvent rien d'autre à faire. Il en résulte un mode d'existence qui est un cauchemar pour tout le monde. Or un jour tous les mâles dominants se sont empoisonnés et sont tous morts. Le mode de vie a radicalement changé, les babouins sont devenus sympas entre eux, mais la meilleure de l'histoire, c'est que tout nouvel arrivant qui veut jouer les gros bras est éduqué dans le même sens et devient sympa au bout de 6 mois. Vingt ans plus tard, ils sont toujours sympas. On voit donc que ce qui semblait une malédiction était en fait imposé par quelques individus à l'esprit mal orienté auxquels les autres n'osaient pas résister. C'est une leçon. Le documentaire. L'étude semble aussi montrer que la société humaine n'est pas différente de celle des babouins (puisque le stress se répartit de la même façon).