Ce que disent les anges qui nous parlent
Ce matin j'étais à moitié endormi et j'ai vu en face de moi un texte fort intéressant. Dont je n'ai pu ramener le moindre mot, mais l'idée en était claire. Le sens en était : "Dieu purifie l'esprit (rûh) du croyant en secret, mais il laisse une petite partie du travail au serviteur, afin que ce dernier ait le bonheur de découvrir le secret (sirr) (qui ne se découvre que lorsque l'esprit est purifié)". Dit autrement, Dieu est comme une mère qui conduit son enfant auprès du plus bel oeuf de Pâques caché dans le jardin, sans qu'il le sache, puis elle fait semblant de s'éloigner pour le laisser chercher tout seul, et il a la joie de découvrir l'oeuf, sans réaliser que sa mère l'a amené jusque-là. C'est dire comme Dieu est courtois avec son indigne serviteur.
Je n'aurais jamais inventé une chose pareille, on croirait de la littérature soufie. C'est dire qu'il y a des zones supérieures de l'esprit qui se modèlent en secret sur ce qu'on lit, et qui ressortent quand la conscience de veille diminue. Dans ce cas, c'est comme si le texte lui-même est la preuve de ce qu'il énonce. En fait il y a beaucoup d'occurrences de cette sorte car je dors souvent à moitié, et je me rends compte que la qualité de ce qui s'énonce dépend de la qualité de la pensée au moment où la conscience de veille disparaît. Si je pense à une sottise, il va s'énoncer n'importe quoi, mais si je pense à quelque chose d'élevé, ce qui apparaît est encore plus élevé, bien que n'ayant pas forcément un rapport directement perceptible au niveau du sens. C'est quelque chose que j'avais déjà constaté autrefois, mais qui n'avait lieu qu'en retraite (c'est-à-dire en présence d'un maître). Plus tard, ça l'a fait avec les écrits de Mère, mais je ne pouvais rien en ramener. Là, ça se fait tout le temps, et je peux en ramener une bonne partie, pour autant que je reprenne conscience dès que la parole est énoncée (ou la vision vue), et que je grave précisément le sens dans un coin de ma mémoire avant de replonger, auquel cas il arrivé qu'il y ait continuité dans la vision, entrecoupée de brefs épisodes de remémoration. Assez rarement il n'y a que la vision. L'autre jour par exemple, j'ai vu un prêtre (qui représentait la fonction du prêtre), qui avait une boîte de lumière blanche à la place du coeur (un peu comme Iron Man), et qui y conservait les hosties pendant la messe. Assurément si une telle capacité était accessible à l'état de veille, j'écrirais des ouvrages entiers qui me seraient dictés par des anges. Cela dit, ce n'est pas ce qui m'intéresse.
On pourrait aussi se demander s'il n'arrive pas au démon de nous parler dans ces états, mais comme le disent les mystiques, il est facile de le savoir par l'effet produit. Si on commence à se croire très malin, c'est sûr que c'est le démon qui nous parle. Si on l'écoute encore un peu, on apprend bientôt qu'on est le Messie et qu'un grand destin nous attend. En revanche, si on se sent de plus en plus indigne et misérable (mais reconnaissant pour ces faveurs non méritées), il y a des chances pour que ce soit un ange. Il y a aussi ceux à qui "Dieu" parle, mais leur état est beaucoup plus proche de l'Essence. Plus on est proche du centre, plus les voix qui s'adressent à nous sont élevées.