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L'entraînement de l'esprit
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18 mai 2013

Le secret de l'union à Dieu

Une chose qui nous empêche vraiment de nous rapprocher de Dieu, c'est le refus de la souffrance. De fait, la "philosophie" du bien-être est en train de tout envahir, à tel point que la plupart des gens s'imaginent que la voie qui conduit à Dieu, c'est le bien-être. Ils font du yoga, de la relaxation, de la méditation pour se sentir bien, et s'ils vont voir un maître spirituel, c'est en espérant obtenir le bien-être en suivant ses enseignements. On pense qu'il va nous donner son pouvoir spirituel (comme promis dans tous les textes de présentation des lignées initiatiques), que tout ira de mieux en mieux, et qu'on sera de plus en plus heureux. Il y a d'ailleurs une espèce de croyance collective qui dit que s'il arrive des malheurs à une personne, c'est que Dieu la punit, ou qu'elle n'est pas aimée de Dieu. Si ce n'était pas le cas, les gens qui sont dans le bonheur matériel et la réussite sociale ne seraient pas courtisés par les autres (je ne parle ici que de ceux qui se disent dans une démarche spirituelle).

Mais si l'on y réfléchit vraiment, quel bien cela nous fait-il vraiment, de n'avoir aucun souci d'aucune sorte (ce qui est l'état recherché par tous, faussement confondu avec la "paix de Dieu") ?

Si les ascètes s'infligent de grandes souffrances physiques, ce n'est peut-être pas par vaine gloire, ni pour se dire qu'ils sont vraiment très forts. C'est peut-être que la souffrance a par elle-même une vertu. De fait, il suffit de se mettre soi-même dans l'inconfort, pour voir dans quel état ça nous met. Dans un premier temps, nous voyons que nous sommes à la merci du moindre petit insecte qui vient nous piquer, et cela nous permet de réaliser notre pitoyable condition. C'est quelque chose que l'on peut également constater chez le bébé - à savoir qu'en observant un bébé, nous pouvons connaître notre condition, sachant que depuis notre naissance, nous n'avons fait que suivre la même pente de la recherche du bien-être. Le bébé est un être charmant jusqu'à ce que quelque chose vienne déranger son bien-être. Un peu chaud, un peu froid, un peu faim, cogné la tête, piqué le pied, ou ne serait-ce qu'un peu d'ennui, ou un regard qui se détourne de lui, et c'est la crise de nerfs. Mais nous, pourquoi serions-nous différents, qui n'avons jamais cherché à comprendre la cause d'un tel état, qui est l'absence de Dieu ?

Car dans un second temps, si nous avons un peu de Dieu dans notre coeur, nous réalisons que la souffrance est Son cadeau pour nous rapprocher de lui. Autrement dit, peut-être que la souffrance est la conséquence du péché, mais elle est aussi la voie qui nous ramène à Dieu. Si l'on accomplit une tache épuisante pour soi, on a vite envie de pleurer, et on constate que ces larmes ont la vertu de nous rapprocher de Dieu. Cela ne se produit que si l'on a cessé de se considérer comme une victime, et de pester contre le sort et le monde entier. A ce moment, on se sent vraiment misérable, mais uniquement par sa propre faute, et comme les chrétiens on peut crier vers le Seigneur :"Seigneur aie pitié de moi !". Et l'on constate que le fait de le dire avec sincérité, c'est la même chose que la miséricorde du Seigneur. Il n'y a pas deux choses, l'appel du serviteur, et la réponse de Dieu. C'est une seule et même chose. C'est le secret. Lorsqu'on connaît ce secret, on cherche ce qui nous fait souffrir plutôt que ce qui nous procure du bien-être. Si dans toutes les traditions des acètes s'infligent des vies qui sont de véritables martyrs, c'est uniquement parce que cette souffrance leur fait goûter la présence de Dieu. Comme il est dit chez les chrétiens :"La Croix, c'est la Résurrection".

La souffrance physique est efficace, cela dit elle peut avoir le défaut d'obscurcir l'esprit, car l'esprit est aussi lié au corps. Trop de fatigue, et il devient difficile de prier, on ne peut plus se concentrer.

Pour ma part, je trouve que la souffrance spirituelle est finalement meilleure, car elle est, de l'aveu général, plus grande, et cependant n'obscurcit pas l'esprit. La souffrance spirituelle, c'est ce que Rûmi a éprouvé quand Shams l'a quitté. C'est ce que beaucoup de saints éprouvent le jour où Dieu les quitte. C'est ce qu'on appelle "Nuit de l'esprit". Elle est nécessaire, car c'est elle qui dénoue le noeud du coeur. Chez les tibétains, le centre subtil du coeur est comparé à un noeud, c'est-à-dire quelque chose qui ne laisse rien passer, qui est très serré. S'unir à Dieu, c'est dénouer ce noeud. Les tibétains ont développé tout un arsenal de techniques pour le dénouer, mais on peut constater que rien n'est plus efficace d'une souffrance intense, du type de celle qu'on éprouve quand on est séparé de l'être qu'on aime le plus. Si on ne sait pas la diriger, elle nous détruit (comme les gens qui sont détruits par la perte de leur famille ou de leurs enfants et qu se traînent ensuite comme des fantômes), alors que si on sait la diriger dans le centre du coeur, elle n'est pas différente de Dieu lui-même, dans son aspect de Majesté. Comme l'a dit Saint Jean de la Croix, ce que nous croyons être le plus noir de la nuit est la lumière incréée que nous ne savons pas reconnaître, et comme Dieu le dit à Ses saints :"C'est dans ton épreuve que Je suis le plus proche de toi, mais tu ne Me vois pas". C'est ainsi que Rûmi a été élevé vers Dieu. Durant ses années d'apprentissage, Shams lui avait appris à diriger cette souffrance, par de multiples épreuves, après quoi il lui a infligé l'épreuve ultime.   

Quant à nous, notre travail consiste à nous rendre perméable à ce type de souffrance, contre laquelle nous avons passé notre vie à nous insensibiliser. Cela commence dès la petite enfance, au moment où l'enfant se sent abandonné par sa mère il va apprendre à développer une indifférence face à l'abandon, qui va augmenter avec le temps, jusqu'à l'âge adulte où il sera à peu près indifférent à tout, et prendra cela pour de l'équanimité. Comme l'ont noté tous les thérapeutes qui se sont intéressés à ce phénomène (notamment Arthur Janov et la thérapie primale), le problème de ce blindage, c'est qu'il est ancré dans le corps physique. Il ne suffit pas de vouloir s'en défaire, c'est un long travail consistant à retrouver la source de nos souffrances, qui ont toutes la même origine en réalité, la séparation avec Dieu. Il en résulte donc que si par exemple nous avons un Cheikh et qu'il nous regarde de travers, il ne s'agit pas de réagir zen "Tout va bien, c'est pour me tester" ou victime "Tout le monde m'en veut", il faut pleurer toutes les larmes de son corps, autant qu'on en est capable. Au début ça n'est pas facile, parce qu'on fuit ce genre de souffrance comme la peste, on refuse absolument de se sentir rejeté, ou abandonné de Dieu. Mais si l'on arrive à plonger là-dedans, au point de se rouler par terre en poussant des cris, non parce qu'on fait du cinéma, mais parce que c'est le seul moyen de le corps trouve de supporter une telle souffrance, alors on expérimentera assez rapidement la présence divine sous l'attribut de la Beauté. En effet le corps a ses limites, et quand il est épuisé, la souffrance diminue automatiquement. A ce moment là, on peut sentir la grâce divine s'écouler par le centre du coeur.

C'est ainsi que la pratique consiste à ressentir la présence divine, alternativement sous les aspects de Majesté et de Beauté. En se rappelant notre éloignement, notre triste condition, et plus largement tous les êtres qui vivent la souffrance de la séparation, nous expérimentons l'aspect courroucé du divin (la Majesté, la colère etc...) et lorsque nous ne pouvons plus parce que nous sommes limités physiquement, c'est l'aspect de Beauté qui se révèle, en proportion de ce que nous aurons accepté de souffrir. Attar a dit quelque part "Une heure de Sa colère vaut plus que mille ans de Ses faveurs", ou quelque chose comme ça.

Lorsque je parle d'union à Dieu comme résultat final, je ne parle évidemment pas de moi, mais tous les témoignages de saints concordent - l'union avec Dieu se produit par cette nuit obscure, si elle est pleinement et totalement éprouvée -. On peut dire aussi que cette souffrance provoque l'anéantissement en Dieu (fana'), car ce qu'on y expérimente, ce n'est rien d'autre que le désir de mourir, qui finit par devenir une réalité. Je pourrais expliquer cela en termes de physiologie subtile, je m'en abstiendrai ici.

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Enseignements de Rudi

Fear
We have the capacity in our minds to create that which we are most afraid of; in the same way that we bury some ignorance like a grain of sand inside the shell of an oyster and build around it until we come up with the end product, which in this case is not a pearl.

God
It is finally this consciousness that allows a human being to feel God as the constant energy that is absorbed by all of the chakras, filling him with sweetness and joy. Not feeling happy is only the result of not being in tune with this force and not having the consciousness to contain it. For whatever reason we fail in holding onto energy, we must look to ourselves. We cannot blame anybody or anything. It is only our lack of capacity to hold that which is given.

Revelations

In all teachings, the temptations that appear during the revelation period are those things we identify with, that take away the energy or content from the experience. It is the courage to put the bottom on the void, so that the incoming energy is not lost during any experience, that is required. This enables a person to grow endlessly, by surrendering content as fast as it manifests itself.

Seekers
It is a remarkable event when somebody presents a situation that exposes their real need. It is rare when even half the truth is given. Usually a situation is distorted beyond recognition. It is as if somebody is saying to me that if I can dig out the real situation, maybe they will allow me to help them. When a situation occasionally is presented in all its nakedness, it is only because the person is defenseless at a particular moment. As soon as they have one stitch to put on their back, they again retreat into themselves, distorting what they said and what they think you said. The ability to hear and see is rare in this world. It only exists in somebody who truly wishes to grow. This has not, unfortunately, been the attitude of most seekers. So few succeed in reaching their goal that it is safe to assume that there are few who honestly pursue a spiritual life, and even then, very few teachers who cater to anything that brings the realism that allows for enlightenment.

Spirituality

Spirituality is not about being where you think you should be. It is not about being where you want to be. Spirituality is about being on the highest point of an ascending energy that keeps growing and growing.
As this energy grows, it completely destroys every level of truth as you live it. This does not mean the truth that has been destroyed was not real. It was real for the level on which you existed before. With students, I am not interested in how long they are with me; I am just interested in one thing: whether or not they are strong enough to break up the horizontal level and continue growing. For myself, I do not want to limit myself by what I was. I do not think, "I did all this work to get to here." That is baloney. That is making a drama of your life and trying to build an image for yourself. The point is to keep growing. It is to have the courage to keep growing, even if it pulls apart the structure of your life. Then it is freeing you. There is nothing wrong with pulling apart the structure. What is wrong is to build yourself into a coffin and then stay there and try to justify it. Either you are working to live on a higher level all the time and to have a rebirth all the time, or you are trying to find justification for staying the way you are.
The whole point of what we do is to destroy matter, which is this horizontal plane we sit on: the earth. It is to translate this physical and material matter into spiritual force. This is our work.

Surrender
You sit down. Inside you, what is going on? You want to be right. "I'm a nice guy, how could this person do this to do me? How could someone take advantage of me in the business world," or "How can somebody not love me? Don't they understand what I did?" Inside you, these muscles close up; they are protecting you. They are protecting your ego, protecting the image you have of yourself. You sit down to take your breath, and you find that something has robbed you of your heart. What robbed you of your heart ? The need to be right. These muscles do not want to open. They would rather you were safe and secure behind the wall than outside the wall.
Surrendering is opening all the muscles. This is the real test of your surrender in a situation. Can you breathe ? Does the throat open to receive the energy ? Are you free to receive this energy and open and see what your condition really is ? If you find out you are constricted in your heart, you have a pain in your back, or you can't get the air down, what does it mean? It means you are closed. What closed you? It does not matter what closed you, you do not have to find the rational reason, you just have to open. You sit and work, and you breathe. I do not have that problem anymore, but I used to sit and take that breath six hundred times in one day, sometimes, to begin to feel a little crevice start to open. If you are closed, you are dead. You can't be right if you are closed. Can a closed person know what he or she did or did not do ? So, if you find that you are closed, you have to drop the whole issue of whether the other person is or is not right.


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