Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'entraînement de l'esprit
A lire...
23 décembre 2012

La philosophie du criticisme intégral (réflexions en vrac)

Comme tout un chacun l'aura remarqué, je passe un peu ma vie à critiquer les autres, mais comme tout un chacun ne l'aura pas forcément remarqué, c'est finalement très constructif. Car en premier lieu cela détruit notre croyance la plus limitante, qui est qu'un maître va surgir dans notre intériorité et régler tous nos problèmes à notre place. Ou qu'une méthode facile va nous rendre heureux. Critiquer, c'est finalement se rendre compte que les maîtres ne sont pas comme nous, et qu'ils ne sont pas la solution à notre problème. Certes, le gourou c'est très bien, comme le dit Nisargadatta qui pourtant critiquait tout, c'est une bénédiction, mais encore faut-il savoir ce qu'on entend par là. Il est évident que le gourou extérieur n'est que le déclencheur du gourou intérieur, et qu'inversement le gourou intérieur n'a pas forcément besoin d'une contrepartie externe. Tout le monde dit le contraire, pourtant les saints catholiques nous prouvent le contraire, car jusqu'à nouvel ordre Jésus n'a pas actuellement de résidence ici-bas. Quant au Jésus en corps de lumière qui arpente éventuellement le monde (comme le dit Maître Philippe), il faut bien comprendre qu'il est à la fois universel et individuel. Henry Corbin a donné l'analyse de ce genre de personnalité-archétype avec Khidr, qui apparaît à tous les grands saints de l'Islam. Dans le bouddhisme, on trouvera le cas de Gourou Rinpoche. Ces figures ne peuvent définitivement pas être assimilées à des gourous humains - ceux dont on nous fait la pub en permanence. Quant à ceux-là ils sont une source d'inspiration, mais doivent définitivement subir le même sort que tout le petit peuple de nos relations : il nous faut intérieurement faire évoluer ces personnes vers l'état de Bouddha, sans pour autant confondre la personne et sa représentation. De même il nous faut évidemment faire évoluer notre gourou intérieur vers l'état de Bouddha, sans pour autant s'imaginer que cela doit forcément correspondre avec la réalité. Peut-être que c'est le cas, peut-être que ça n'est pas le cas, qu'en saurions-nous ? Mais si nous avons une confiance aveugle envers un être extérieur, le vrai Maître va finir par trahir cette confiance, afin de nous ramener à nous-mêmes.

Cela dit, nous avons aussi le droit de réaliser l'existence du gourou intérieur sans devoir en passer par toutes les complications d'une relation avec un être qui aura forcément son propre agenda (cf Dzongsar Khyentsé) et dont le but n'est pas le même que le nôtre. Si nous sommes assez bêtes pour ne pas vouloir voir la réalité, il est évident que le maître va se servir de nous pour réaliser ses propres buts, comme les tibétains qui gardent dans leur sangha des gens qui n'ont manifestement rien à y faire, mais ça les arrange bien, et ce n'est pas moi qui vais les en blâmer, je ne fais que constater au passage.

Bref, le criticisme nous montre qu'il n'y a rien à espérer de personne, et lorsque nous sommes fermement convaincus de cela, ayant abandonné la peur et l'espoir de pouvoir acheter les qualités d'un maître ou mériter ce qu'il ne peut nous donner, il est bien possible que nous devenions capables d'avoir des relations fondées sur la valeur, mais pas avant.

La critique ne doit pas être faite dans l'esprit de se sentir supérieur, mais uniquement dans l'esprit de souligner les points faibles après en avoir appris le plus possible, puisque pour critiquer, il faut d'abord connaître, un peu comme un critique d'art qui ferait bien son métier finalement. Ceci fournit d'ailleurs de nouvelles occasions de critiques : critiquer les critiqueurs qui ne connaissent rien à leur sujet, et alors on se rend compte que vraiment ils sont légion. On découvre que des individus pleins d'intelligence et de sensibilité peuvent dire des choses vraiment idiotes à certains moments. C'est un sujet de perplexité pour l'esprit. Par exemple Maharshi a critiqué Aurobindo d'une façon tout à fait imbécile. Ses défenseurs diront qu'il a dit ce qui était bon pour son interlocuteur, mais les statistiques disent que, comme tout le monde, il n'a pas pris la peine de se renseigner avant d'émettre une opinion. C'est une attitude tellement universelle, et son contraire est tellement rare, qu'on voit mal comment il y aurait échappé, surtout qu'on voit encore plus mal comment il aurait pu lire le Synthèse des yogas. Quant à sa prétendue omniscience, il est clair qu'elle n'enveloppait pas Aurobindo, car les grands esprits ne vivent pas dans le même univers, les natures de l'esprit étant séparées les unes des autres, chacun constituant son propre univers auquel il est seul à avoir accès. Autre exemple, une des rares fois où j'ai entendu C* Rinpoche dire des sottises, c'est quand il a parlé du jour où il était entré dans une église. Pour lui la transubstantiation c'est du pipeau. Il n'a évidemment lu aucune biographie de saint chrétien, et n'est pas à blâmer pour ça, mais ce qui n'est pas correct, c'est de donner son opinion sur un sujet auquel il ne connaît strictement rien, devant 40 personnes qui prennent tout ce qu'il dit pour parole d'Evangile. ça donne vraiment un mauvais exemple. Sous prétexte que lui, assistant à la messe, n'a pas vue l'hostie se transformer en corps du Christ, il en a déduit que ça ne marchait pas, et que le christianisme était fondé sur une fausse croyance.

J'énoncerai donc ici la première règle du Criticiste : "faire un avec l'objet de sa critique, apprendre à le connaître aussi complètement que possible". Ce qui veut dire que la critique est en constante évolution, puisqu'on progresse toujours dans la connaissance par identité, qui ne sera jamais totale puisqu'on n'est pas l'autre.

Par ailleurs le criticiste doit différencier les points faibles des spécificités. En tant que telle, peu de méthodes ont des points faibles, elles ont toutes des spécificités. Ce qui constitue le point faible de toute méthode, c'est généralement sa prétention à l'universalité. Par exemple, il existe des tas de méthodes pour régler ses problèmes psychologiques et elles ont toute de l'intérêt. Là où ça va mal, c'est quand elles disent toutes 1) qu'elles apportent le bonheur 2) qu'elles valent mieux que les autres. Ce 2è point surtout est forcément sujet à caution, à partir du moment où, précisément, les autres méthodes ne sont pas connues.

L'équivocité de la création fait que, par définition, il peut exister une infinité de méthodes excellentes. La critique va donc surtout porter sur le fait que la méthode qui manifeste le Nom Divin Duschmoll va prétendre posséder toutes les qualités de tous les Noms Divins, ce qui est impossible par définition. C'est aussi ridicule que la planche qui prétend posséder toutes les qualités du meuble.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
L'entraînement de l'esprit
Derniers commentaires
Enseignements de Rudi

Fear
We have the capacity in our minds to create that which we are most afraid of; in the same way that we bury some ignorance like a grain of sand inside the shell of an oyster and build around it until we come up with the end product, which in this case is not a pearl.

God
It is finally this consciousness that allows a human being to feel God as the constant energy that is absorbed by all of the chakras, filling him with sweetness and joy. Not feeling happy is only the result of not being in tune with this force and not having the consciousness to contain it. For whatever reason we fail in holding onto energy, we must look to ourselves. We cannot blame anybody or anything. It is only our lack of capacity to hold that which is given.

Revelations

In all teachings, the temptations that appear during the revelation period are those things we identify with, that take away the energy or content from the experience. It is the courage to put the bottom on the void, so that the incoming energy is not lost during any experience, that is required. This enables a person to grow endlessly, by surrendering content as fast as it manifests itself.

Seekers
It is a remarkable event when somebody presents a situation that exposes their real need. It is rare when even half the truth is given. Usually a situation is distorted beyond recognition. It is as if somebody is saying to me that if I can dig out the real situation, maybe they will allow me to help them. When a situation occasionally is presented in all its nakedness, it is only because the person is defenseless at a particular moment. As soon as they have one stitch to put on their back, they again retreat into themselves, distorting what they said and what they think you said. The ability to hear and see is rare in this world. It only exists in somebody who truly wishes to grow. This has not, unfortunately, been the attitude of most seekers. So few succeed in reaching their goal that it is safe to assume that there are few who honestly pursue a spiritual life, and even then, very few teachers who cater to anything that brings the realism that allows for enlightenment.

Spirituality

Spirituality is not about being where you think you should be. It is not about being where you want to be. Spirituality is about being on the highest point of an ascending energy that keeps growing and growing.
As this energy grows, it completely destroys every level of truth as you live it. This does not mean the truth that has been destroyed was not real. It was real for the level on which you existed before. With students, I am not interested in how long they are with me; I am just interested in one thing: whether or not they are strong enough to break up the horizontal level and continue growing. For myself, I do not want to limit myself by what I was. I do not think, "I did all this work to get to here." That is baloney. That is making a drama of your life and trying to build an image for yourself. The point is to keep growing. It is to have the courage to keep growing, even if it pulls apart the structure of your life. Then it is freeing you. There is nothing wrong with pulling apart the structure. What is wrong is to build yourself into a coffin and then stay there and try to justify it. Either you are working to live on a higher level all the time and to have a rebirth all the time, or you are trying to find justification for staying the way you are.
The whole point of what we do is to destroy matter, which is this horizontal plane we sit on: the earth. It is to translate this physical and material matter into spiritual force. This is our work.

Surrender
You sit down. Inside you, what is going on? You want to be right. "I'm a nice guy, how could this person do this to do me? How could someone take advantage of me in the business world," or "How can somebody not love me? Don't they understand what I did?" Inside you, these muscles close up; they are protecting you. They are protecting your ego, protecting the image you have of yourself. You sit down to take your breath, and you find that something has robbed you of your heart. What robbed you of your heart ? The need to be right. These muscles do not want to open. They would rather you were safe and secure behind the wall than outside the wall.
Surrendering is opening all the muscles. This is the real test of your surrender in a situation. Can you breathe ? Does the throat open to receive the energy ? Are you free to receive this energy and open and see what your condition really is ? If you find out you are constricted in your heart, you have a pain in your back, or you can't get the air down, what does it mean? It means you are closed. What closed you? It does not matter what closed you, you do not have to find the rational reason, you just have to open. You sit and work, and you breathe. I do not have that problem anymore, but I used to sit and take that breath six hundred times in one day, sometimes, to begin to feel a little crevice start to open. If you are closed, you are dead. You can't be right if you are closed. Can a closed person know what he or she did or did not do ? So, if you find that you are closed, you have to drop the whole issue of whether the other person is or is not right.


Gratuit en ligne :

Snap8

Pas cher en Kindle :
Snap7 iow

Pas donnés sauf si vous avez de la chance :
EI bcc

Visiteurs
Depuis la création 55 709
Publicité