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L'entraînement de l'esprit
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3 décembre 2012

Lettre à un ex-ami

Voilà deux jours que je me demande pourquoi tu continues de m'appeler pour avoir ces conversations ineptes (car elles le sont), et je viens finalement de décider du sens à donner à cela (car c'est nous qui décidons du sens à donner aux choses, elles n'en ont pas par elles-mêmes, puisqu'il n'y a pas de "choses") : il faut que quelqu'un te dise pourquoi tu n'arrives pas à avoir d'ami ni de femme. Evidemment, tu as des tas de relations, mais rien de parfait (alors même que la perfection est aisée en termes de relations), il est facile de sentir que ça coince avec tout le monde, sauf que personne ne peut t'expliquer pourquoi. Je vais donc me dévouer, et te dire pourquoi toutes les femmes de ta vie finissent par s'enfuir, et pourquoi tous les amis chers à ton coeur se tiennent à distance respectable.

La double erreur, c'est que tu cherches à imposer ton imaginal 1) à la réalité samsarique 2) à l'âme des autres. C'est-à-dire que tu prétends qu'il y a une réalité objective, que tu la perçois, et que les autres devraient la percevoir de la même façon. Or il n'y a pas de réalité objective. Il y a plus exactement deux ordres de réalité (pour simplifier) : la réalité samsarique, au sein de laquelle on peut établir des faits (à Paris la Seine coule d'Est en Ouest), et la réalité imaginale, propre à chacun, totalement individuelle (le Lopön insiste sans arrêt sur l'aspect totalement individuel de l'état naturel, et plus précisément des visions pures. Ce n'est pas sans raison).

1) confondre l'imaginal et la réalité samsarique.
Par exemple, tu rencontres une filles et tu dis "c'est une véritable dakini". Il faut savoir que les dakinis sont de l'ordre de la réalité imaginale et n'existent pas dans le samsara, par définition. Confondre les deux ordres de réalité, c'est chercher des faits en rapport avec ta perception imaginale. Pour les trouver, il n'y a qu'un seul moyen : maquiller la réalité avec des tas d'interprétations plus ou moins symboliques. Certes, il est vrai que la réalité matérielle est le reflet d'une réalité plus élevée, mais si on commence à dire que la lune et son reflet sont la même chose, imagine la confusion. Il y a dans le reflet de la lune beaucoup de choses qui ne lui appartiennent pas, mais qui appartiennent en propre au milieu où elle se reflète, et qui a ses propres lois.

Par exemple tu vas choisir dans le discours de la fille ou dans son parcours de vie tout ce qui correspond à ta perception imaginale de dakini, tu vas réinterpréter pour la 100è fois les prédictions des voyantes dans le sens qui t'intéresse, le résultat c'est que 6 mois plus tard tu es rattrapé par la réalité, par des faits qui s'imposent car ils sont trop gros pour être ignorés. Si dès le départ tu ne cherches pas à mélanger les deux ordres de réalité mais que tu rends àn César ce qui est à César, il n'y a aucun problème. La fille est ce qu'elle est, et tu en fais ce que tu veux dans ton monde intérieur. Si ta perception a suffisamment de force, tu peux transformer la fille, mais pas dans le sens où elle va devenir la dakini que tu vois : dans le sens où elle deviendra une dakini pour elle-même, différente de ta perception. Chacun est seul à se percevoir lui-même dans sa relation à Dieu, les écrits des mystiques en témoignent suffisamment.

On constate donc qu'il résulte de cette superposition indûe du samsara et du monde imaginal un double inconvénient : tu ne peux voir le samsara tel qu'il est, c'est-à-dire que tu vas automatiquement nier des faits ou les interpréter, et ton imaginal ne pourra jamais se développer entièrement puisqu'entravé par la réalité ordinaire. Par exemple, si un grand nombre de témoignages disent qu'Amma détourne de fortes sommes d'argent à seul but d'enrichir sa famille, que ses oeuvres caritatives n'en sont pas et qu'en plus elle ment comme une arracheuse de dents pour cacher tout ça, soit tu vas te dire que ceux qui disent ça sont des menteurs, soit tu vas trouver de bonnes explications. Pourquoi ? Parce qu'admettre la réalité de "détournements de fonds à des fins personnelles" (à supposer que les faits soient bien ainsi) sans chercher à leur donner le sens d'une vertu spirituelle, donnerait un coup fatal à ton Amma imaginale, et que tu cesserais d'en recevoir les bénédictions.

A mon sens il y a façon beaucoup plus saine de procéder, c'est de séparer entièrement les deux. C'est en réalité la pente naturelle de l'esprit, et c'est seulement la prétention de savoir qui est Amma, qui donne lieu à cette confusion inextricable. On ne saura jamais qui est Amma, bien que certains faits puissent être établis et qu'on puisse constater par ailleurs certaines bénédictions. Mais lier l'ensemble, c'est l'essence du totalitarisme : déclarer qu'il y a une réalité Amma, et que tout le monde devrait la percevoir. Au plan samsarique, il y a des faits matériels, au plan imaginal, il y a autant d'Ammas que de consciences qui la perçoivent, et au plan ultime, Amma est la seule à savoir qui elle est, et elle sera toujours la seule. Il y a bien entendu des échanges, mais il ne faut pas confondre ces échanges avec une réalité objective. Dans l'échange entre toi et Amma par exemple, il y a ce qu'elle perçoit et ce que tu perçois, et bien que l'on puisse certainement trouver des similitudes, des analogies, sa perception n'est pas la tienne et vice-versa. Pour illustrer ça, tu connais la célèbre histoire du disciple qui marche sur l'eau en répétant le nom de son maître, alors que son maître lui-même en est incapable.

2) Imposer ton imaginal à l'âme des gens.

Je dis "l'âme", parce que l'imaginal est en fait la faculté créatrice de l'âme, et il en résulte donc que le préjudice est très grand. Les gens finissent par le sentir et s'enfuir, ou du moins se tenir suffisamment à distance pour que leur âme ne soit pas touchée.

Ce point résulte du précédent. A partir du moment où tu penses qu'il y a une Amma objective et que tu la vois telle qu'elle est, tu vas dire aux gens "Amma est ceci et cela", avec une telle affirmativité que la personne sent que si elle n'est pas d'accord, elle est une malpropre, voire un malfrat. Or tu exerces une contrainte totalement indûe, car ainsi que je l'ai dit plus haut, il y a autant d'Ammas que de consciences qui la perçoivent, et toutes ces Ammas ne sont pas Amma telle qu'elle se connaît et ne le seront jamais.

Ta perspective n'a pas à vouloir s'imposer. Même si elle est supérieure en terme de bien à celle de ta concierge (= même si tu reçois beaucoup de bénédictions d'Amma et qu'elle-même n'en reçoit pas), cela ne signifie pas qu'elle devrait emprunter ta propre perception, mais plutôt qu'elle devrait travailler à générer sa propre perception dont elle recevra les bénédictions, et en aucun cas cela ne peut être une perception semblable à la tienne. On peut d'ailleurs dire que c'est l'essence du fanatisme, que l'on trouve chez tous les dévôts d'Amma malheureusement : vouloir imposer aux autres leur propre image d'Amma. C'est d'ailleurs plus généralement ce qui rend les sanghas si lourdes, chacun a son image du maître qu'il pense être "vraie" et veut que les autres pensent/voient comme lui. Mais là encore le Lopön l'a bien dit : personne ne voit le maître pareil. Et ici je sais bien ce que tu vas penser : certains le voient mieux que d'autres. Mais en pensant cela tu réintroduis l'idée d'un espace commun entre les espaces imaginaux (ce que le Lopön réfute totalement en répétant que les visions sont strictement personnelles). Il y a une communication certes entre ces espaces, mais nul ne peut prétendre que l'image qui se trouve dans un espace sera reflétée à l'identique dans un autre espace. Il y a des analogies, mais on ne peut en dire plus. 

Quoi qu'il en soit les gens ont tous à peu près la même réaction : au départ ils sont très contents et deviennent ton ami, car ils ont trouvé un père qui leur dit quoi penser, ce qui les rend supérieurs aux autres, car enfin ils "savent". Mais ensuite ils ne sont pas contents, car non seulement tu leur dis quoi penser, mais tu dis à leur âme ce qu'elle doit voir. Et cela, c'est absolument impossible. Tu penses que c'est le psychisme qui se rebelle, mais non : c'est l'âme. Parce qu'elle ne peut accepter ta vision de l'univers nirvanique. Chacun soit générer sa propre terre pure, il n'y a pas le choix. Générer une terre pure sur une image fournie par un autre, ça ne peut pas marcher. Je devrais plutôt dire : sur un jugement.

Prenons l'exemple de Dudjom Rinpoche : à chacun tu vas dire "c'est un très grand maître, il a fait ci il a fait ça, vraiment il est extraordinaire" avec un ton qui laisse entendre que ton interlocuteur ne saurait penser autrement. Le problème, c'est que par définition il pense autrement même s'il l'ignore, vu qu'à la base il ne connaît pas Dudjom Rinpoche et ne saurait rien en penser du tout. Il est donc obligé de mentir s'il veut rester ton ami. Et ensuite s'il médite sur Dudjom Rinpoche, il va découvrir des choses, mais qui n'auront évidemment pas la tonalité de ce que tu dis, et il va bien voir que votre perception est différente, mais le souci c'est que tu ne laisses aucune place dans ton discours pour une perception différente. Si une personne te dit qu'elle a eu une vision de Dudjom Rinpoche, tu vas intégrer sa perception à ta vision des choses, et lui faire comprendre en gros qu'elle progresse sur le chemin d'une perception que tu possèdes en plus vaste qu'elle. Quelque expérience que fasse la personne, tu sais de quoi il s'agit, tu l'as eue, et tu en sais plus. C'est totalement faux : les visions de ton concierge sont par nature différentes des tiennes et tu ne saurais les englober. Les qualités divines et les significations qui s'y révèlent sont en rapport avec son propre Nom Divin, qui est son rapport unique à Dieu. Si tu prêtais un peu attention à cela, tu pourrais apprendre des expériences des autres, au lieu d'estimer que tu connais déjà tout ça, que tu es passé par là, qu'ils sont de braves petits scarabées qui progressent sur le même chemin que toi et qui un jour contempleront les mêmes splendeurs que toi etc... C'est terrible de dire ça mais ta fille elle-même a ressenti cette énorme pression sur elle et c'est pour cette raison qu'elle ne pouvait pas communiquer, d'autant moins qu'elle avait une puissante faculté d'imagination qui demandait à s'exprimer librement, sans être obligée d'imiter tes propres perfections. Les autres sont différents de toi sur le plan spirituel, leur perception est autre, et leur chemin est autre.

Mais, vas-tu me dire, les tibétains fournissent bien des modèles. Tu remarqueras qu'ils fournissent des modèles vides de tout jugement. Par exemple, quand Chepa a parlé de Dudjom Rinpoche, il en dit en substance qu'il lui semblait un bon pratiquant mais que cela méritait d'être investigué. Il n'a pas dit aux gens ce qu'ils devaient penser de Dudjom, il leur a dit d'examiner la question. De même, dans les textes, quand on décrit une divinité ou un bouddha, il y a certes des qualificatifs, mais on voit bien qu'ils sont vides au point de ressembler à des cartes postales pour ceux qui n'ont pas travaillé dessus, et que chacun devra y mettre ses propres cognitions valides. On n'a jamais vu un maître authentique imposer ses cognitions valides à qui que ce soit. Ensuite on peut voir que les mystiques décrivent leurs perceptions, mais ceux qui sont honnêtes ne prétendent pas qu'elles devraient être universelles. Par exemple tel maître va dire "J'ai vu Untel sous la forme de Manjushri rouge". Toi tu vas dire : "J'ai vu sa forme subtile, et c'est un secret que je te répète : en fait c'est Manjushri rouge". Ensuite la personne va aller répéter ça aux autres en se croyant très maline, les gens vont la trouver bizarre (et pour cause), et puis plus tard, quand sa pratique va se développer, elle va le percevoir sous une forme qui n'a peut-être rien à voir  ni avec un Manjushri ni même avec un Jésus, et son âme va se rebeller. Elle ne saura pas dire ce qui ne va pas, mais elle saura de source sûre que quelque chose ne va pas entre vous. C'est ce qui arrive à tous tes élèves. Ce n'est pas que vos chemins soient contraints de se séparer, c'est qu'à t'entendre tu dénies toute originalité à leurs perceptions en les ramenant toujours à ce que tu connais. Alors que vu de l'extérieur, il est évident que ces personnes sont différentes de toi et que même si elles ont des tas de voiles émotionnels, elles ne s'en débarrasseront jamais en faisant la même chose que toi ou en pensant comme toi. Alors tu vas dire après qu'elles sont tombées dans tel ou tel défaut, le mercantilisme, le new-age ou autre, ce qui n'est pas faux. Mais tu n'as pas su non plus leur donner les moyens de créer leur propre terre pure, elles finissent donc par créer leur propre univers un peu tordu (je reçois sans arrêt des pubs de Jacky, ça ne s'arrange pas), mais avec leurs éléments imaginaires, qui ne ressembleront jamais aux tiens.

Si tu peux comprendre ce qu'il y a dans cette lettre, tu peux être certain de trouver la femme de ta vie, car tu l'as déjà trouvée cent fois, je suis sûre qu'il y a encore le karma pour en trouver au moins une de plus. Mais il faudra que tu respectes deux choses : 1) que tu évites de vouloir la faire coller de force à ton imaginal 2) que tu évites de lui dire à quoi doit ressembler sa propre terre pure.

C'est facile une fois qu'on se rend compte que notre perception d'autrui peut être totalement différente des faits et d'ailleurs que c'est bien ainsi. Cela se fait généralement en rêve. Par exemple on peut rêver de Sarkozy comme d'un Heruka dont on recevrait une transmission. L'erreur au réveil serait de se dire : "Cet homme doit avoir des qualités cachées, je devrais essayer de le fréquenter, voter pour lui...". L'attitude correcte est de se dire : il y a le Sarkozy du samsara, dont on n'a rien à faire, et celui de notre réalité intérieure qui a sa propre vie.

Si l'on y réfléchit, il est d'ailleurs nécessaire que tous les gens que nous connaissons et concevons acquièrent intérieurement les qualités des bouddhas, car c'est bien notre perception interne que nous emmenons dans les bardos, et elle doit être pure. Ce qu'est le samsara en comparaison, cela n'a pas d'importance. C'est en ce sens qu'on ne peut se sauver qu'en sauvant le monde entier. Il ne s'agit pas du monde objectif.

Bref, si tu travailles à ton monde intérieur sans te soucier du monde matériel, peu à peu tous les gens que tu connais acquerront des qualités spirituelles extraordinaires, qui n'auront rien à voir avec les individus samsariques. Et tu verras que vouloir faire coller les deux n'était qu'une folie de jeunesse. D'un autre côté tu sauras bien mieux comment traiter avec les individus samsariques, car tu verras les faits, au lieu de leur prêter des qualités imaginaires. Et tu auras des relations parfaites, non pas parfaitement restreintes à un domaine donné qui ne touche pas les voiles émotionnels d'autrui, mais parfaites au sens où tu donneras à la femme de ta vie l'amour que tu éprouves pour la dakini intérieure qu'elle t'inspire, sans exiger qu'elle soit comme elle.  

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Enseignements de Rudi

Fear
We have the capacity in our minds to create that which we are most afraid of; in the same way that we bury some ignorance like a grain of sand inside the shell of an oyster and build around it until we come up with the end product, which in this case is not a pearl.

God
It is finally this consciousness that allows a human being to feel God as the constant energy that is absorbed by all of the chakras, filling him with sweetness and joy. Not feeling happy is only the result of not being in tune with this force and not having the consciousness to contain it. For whatever reason we fail in holding onto energy, we must look to ourselves. We cannot blame anybody or anything. It is only our lack of capacity to hold that which is given.

Revelations

In all teachings, the temptations that appear during the revelation period are those things we identify with, that take away the energy or content from the experience. It is the courage to put the bottom on the void, so that the incoming energy is not lost during any experience, that is required. This enables a person to grow endlessly, by surrendering content as fast as it manifests itself.

Seekers
It is a remarkable event when somebody presents a situation that exposes their real need. It is rare when even half the truth is given. Usually a situation is distorted beyond recognition. It is as if somebody is saying to me that if I can dig out the real situation, maybe they will allow me to help them. When a situation occasionally is presented in all its nakedness, it is only because the person is defenseless at a particular moment. As soon as they have one stitch to put on their back, they again retreat into themselves, distorting what they said and what they think you said. The ability to hear and see is rare in this world. It only exists in somebody who truly wishes to grow. This has not, unfortunately, been the attitude of most seekers. So few succeed in reaching their goal that it is safe to assume that there are few who honestly pursue a spiritual life, and even then, very few teachers who cater to anything that brings the realism that allows for enlightenment.

Spirituality

Spirituality is not about being where you think you should be. It is not about being where you want to be. Spirituality is about being on the highest point of an ascending energy that keeps growing and growing.
As this energy grows, it completely destroys every level of truth as you live it. This does not mean the truth that has been destroyed was not real. It was real for the level on which you existed before. With students, I am not interested in how long they are with me; I am just interested in one thing: whether or not they are strong enough to break up the horizontal level and continue growing. For myself, I do not want to limit myself by what I was. I do not think, "I did all this work to get to here." That is baloney. That is making a drama of your life and trying to build an image for yourself. The point is to keep growing. It is to have the courage to keep growing, even if it pulls apart the structure of your life. Then it is freeing you. There is nothing wrong with pulling apart the structure. What is wrong is to build yourself into a coffin and then stay there and try to justify it. Either you are working to live on a higher level all the time and to have a rebirth all the time, or you are trying to find justification for staying the way you are.
The whole point of what we do is to destroy matter, which is this horizontal plane we sit on: the earth. It is to translate this physical and material matter into spiritual force. This is our work.

Surrender
You sit down. Inside you, what is going on? You want to be right. "I'm a nice guy, how could this person do this to do me? How could someone take advantage of me in the business world," or "How can somebody not love me? Don't they understand what I did?" Inside you, these muscles close up; they are protecting you. They are protecting your ego, protecting the image you have of yourself. You sit down to take your breath, and you find that something has robbed you of your heart. What robbed you of your heart ? The need to be right. These muscles do not want to open. They would rather you were safe and secure behind the wall than outside the wall.
Surrendering is opening all the muscles. This is the real test of your surrender in a situation. Can you breathe ? Does the throat open to receive the energy ? Are you free to receive this energy and open and see what your condition really is ? If you find out you are constricted in your heart, you have a pain in your back, or you can't get the air down, what does it mean? It means you are closed. What closed you? It does not matter what closed you, you do not have to find the rational reason, you just have to open. You sit and work, and you breathe. I do not have that problem anymore, but I used to sit and take that breath six hundred times in one day, sometimes, to begin to feel a little crevice start to open. If you are closed, you are dead. You can't be right if you are closed. Can a closed person know what he or she did or did not do ? So, if you find that you are closed, you have to drop the whole issue of whether the other person is or is not right.


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