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L'entraînement de l'esprit
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22 mars 2012

Paradoxes mystiques

Dans le bouddhisme on inculque aux gens une croyance complètement fausse, qui est que lorsqu'ils auront l'esprit suffisamment clair, ils sauront quoi faire exactement, et ils traiteront facilement avec le monde. En sorte que cela fait partie de leurs motivations de se dire qu'un jour ils pourront résoudre le gigantesque bordel de leur vie, et qu'ils vont juger ceux qui ne savent pas sur quel pied danser comme indécis ou obscurcis. Tout cela fait partie de la croyance que les Rinpoches jugent nécessaire d'inculquer à la populace, comme quoi ils seraient des sortes de Dieux omniscients. Mais les faits et les écrits des mystiques prouvent que les Rinpoches et tous les autres maîtres sont englués dans un ensemble de paradoxes insolubles, décrits dans la littérature soufis comme des "paradoxes mystiques", et sur lesquels je crois que Rûzbehân a écrit un traité.

Le modèle de ce paradoxe consiste à dire que la société a besoin du Saint pour fonder sa légitimité, mais que le Saint, par la façon même dont la révélation se produit en lui, ne peut que dynamiter les fondements mêmes de ce qu'il doit assurer. Tous les maîtres ayant des relations avec une forme quelconque de société, sont automatiquement soumis à ce paradoxe, qui est la source de tous leurs problèmes. De la sorte, Rûzbehan qui dédaignait totalement les affaires politiques a été obligé de faire des miracles pour arranger les affaires de sa cité (ce qui pourrait passer pour la pire des compromissions). Mais s'il voulait enseigner, il lui fallait un couvent, et s'il voulait un couvent, il fallait la protection du Prince, et s'il veut la protection du Prince, il lui faut le maintenir au pouvoir, or il le disait lui-même, la politique est le domaine d'Iblîs. Comment a-t-il résolu ce paradoxe ? Il ne l'a pas résolu parce que le samsara (le néant) étant par nature l'opposé du nirvana (l'être), dès qu'ils entrent en relation, c'est par nature une union impossible qui engendre un chaos invraisemblable. Même si le lundi le Prince vient se prosterner devant le Saint, le mardi il recommence à lui créer des ennuis, parce que le Prince est fondamentalement un suppôt D'Iblîs, donc le Saint passe sa vie sur le fil du rasoir avec le pouvoir politique, parfois il s'en sort, parfois il finit mal et les disciples sont massacrés avec lui.

Ce paradoxe-là engendre le paradoxe du disciple. Comment un être qui est entièrement samsarique peut accéder à la vie surnaturelle ? C'est en ce sens que tous les Saints parlent de grâce divine. C'est quelque chose d'impossible, qui pourtant a lieu. Certains ont essayé d'écrire des traités pour montrer qu'il peut y avoir une progression logique entre samsara et nirvana, en gros que le samsara peut engendrer le nirvana sous prétexte que les hommes auraient la nature du bouddha, mais c'est quelque chose qui ne tient pas debout quand on y réfléchit, puisque pour commencer le samsara est une illusion, et qu'une illusion ne saurait engendrer l'Etre. Il n'y a que l'Etre qui engendre l'Etre et on ne peut pas tirer dessus à partir d'un bout de ficelle qui se trouverait dans le samsara. A partir de là, on peut déduire que tous ceux qui proposent des méthodes pour atteindre le bonheur sont des escrocs et des illusionnistes. Aucune méthode ne peut donner ce résultat, tout ce qui peut marcher, c'est la grâce divine. Cela dit, une fois que le grâce divine est là, toutes les méthodes sont des aides. De plus, pour le cas où la grâce divine serait stockée dans la mémoire psychique (au sens d'Aurobindo) mais obscurcie, les méthodes sont de la plus grande utilité. Pour reprendre une expression d'Amma, le maître met un germe dans le disciple. S'il n'y a pas de germe, on peut faire tout ce qu'on veut, ça ne donnera pas de yaourt. Par ailleurs, ça n'est pas gagné que le germe arrive à se transmettre, il y a plein de gens pour qui ça ne marche pas pendant très longtemps. A l'inverse, ceux qui ont des réalisations spontanées sont ceux qui ont le germe, si ce n'est la plante, depuis longtemps, elle était simplement obscurcie.

Autrefois en lisant Kelsang Gyatso, je lisais que ceux qui ont la pratique de tummo facile étaient ceux qui l'avaient reçue dans une vie antérieure. J'en avais déduit qu'à l'évidence ça n'était pas mon cas. En fait, il aurait dû dire que ceux qui obtiennent un résultat, quel que soit le temps passé, l'ont déjà pratiqué, ce qui est très différent.

En réalité, si je compare mon cas avec beaucoup d'autres, je peux voir que presque tout le monde peut avoir un tas d'expériences, et que la différence n'est pas là. La différence, c'est que chez moi, l'ensemble des expériences et cognitions valides forme un réseau aussi grand qu'une ville, parce que je détiens en quelque sorte les sciences de la réminiscence et de la multiplication, alors que chez la plupart des autres personnes, cela reste des expériences parsemées ici et là. Du coup, j'ai compris cette nuit que j'avais eu sans doute plusieurs vies dans des traditions différentes, la plus brillante était sans doute dans le milieu soufi, mais je pense que j'ai aussi été prêtre, yogi hindou et lama tibétain, car j'ai pu avoir très facilement des cognitions valides sur toutes ces traditions, contrairement à des gens qui par exemple ne seraient que lamas tibétains ou prêtres, dans cette vie et les précédentes.

Quoi qu'il en soit je suis condamnée à naviguer de blog public en blog semi-secret en blog ultra-secret, comme c'est le cas depuis des années, car quoi que je fasse, ça coince quelque part. Ce qui coince ça n'est pas la forme empruntée, c'est que tout discours spirituel tombant dans le samsara va créer des remous quoi qu'il arrive. On peut d'ailleurs postuler que c'est ce qui est arrivé au Prophète. Il a voulu faire descendre sur terre sa vision de la Beauté, et tout le monde lui est tombé dessus, il a été obligé de tuer des milliers de gens, il aurait pu aussi ne rien faire, dans tous les cas ça n'allait pas de toutes façons. Comme l'a dit Drukpa Kunley, quoiqu'il fasse il y a des inconvénients, alors lui il a choisi de se dorer aun soleil. Le Prophète a choisi de faire la guerre. Chacun fait comme il peut mais aucun choix n'est correct.

Ensuite il y a quelque part cette croyance qui fonde l'islam, par exemple, que si on crée ici bas un modèle de vie (la sharia) qui ressemble au modèle d'émanation des lumières nirvaniques, alors le nirvana va s'infuser ici. Malheureusement ça ne marche pas, comme chacun le constate. C'est comme de dire qu'on récitant 1 milliard de mantras comme un perroquet, ça va marcher.

On pourrait arguer que les émanations successives de Dieu jusqu'à sa création prouvent qu'il doit exister une façon de remonter, sauf qu'à notre niveau, il y a une claire disjonction entre samsara et nirvana, et pas de lien entre les deux. Dans le bouddhisme on nous explique que lorsque les lumières se manifestent, soit la source est reconnue, soit non, et que cela crée soit le nirvana soit le samsara. Dans la gnose de Sohrawardi on retrouve la même chose. Il y a 10 Anges/Lumières qui proviennent chacun du voilement du précédent, mais le 10è Gabriel, qui représente en fait l'Homme Universel ou père de tous les Hommes, a une aile de lumière et une aile de ténèbres, contrairement aux autres. C'est à son niveau que se produit la disjonction. On peut d'ailleurs trouver un certain rapport avec le Bön, en plus d'origines géographiques communes, à savoir que dans la lignée des 24 maîtres du Bön, il est évident que les 9 premiers n'ont jamais été humains, ce sont des lumières qui s'émanent les unes les autres, jusqu'au 10è-11è-12è -un humain, un dieu, un naga), qui eux, semblent au fondement de la lignée historique, et qui peut-être sont les modèles de ces 3 règnes. 

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Enseignements de Rudi

Fear
We have the capacity in our minds to create that which we are most afraid of; in the same way that we bury some ignorance like a grain of sand inside the shell of an oyster and build around it until we come up with the end product, which in this case is not a pearl.

God
It is finally this consciousness that allows a human being to feel God as the constant energy that is absorbed by all of the chakras, filling him with sweetness and joy. Not feeling happy is only the result of not being in tune with this force and not having the consciousness to contain it. For whatever reason we fail in holding onto energy, we must look to ourselves. We cannot blame anybody or anything. It is only our lack of capacity to hold that which is given.

Revelations

In all teachings, the temptations that appear during the revelation period are those things we identify with, that take away the energy or content from the experience. It is the courage to put the bottom on the void, so that the incoming energy is not lost during any experience, that is required. This enables a person to grow endlessly, by surrendering content as fast as it manifests itself.

Seekers
It is a remarkable event when somebody presents a situation that exposes their real need. It is rare when even half the truth is given. Usually a situation is distorted beyond recognition. It is as if somebody is saying to me that if I can dig out the real situation, maybe they will allow me to help them. When a situation occasionally is presented in all its nakedness, it is only because the person is defenseless at a particular moment. As soon as they have one stitch to put on their back, they again retreat into themselves, distorting what they said and what they think you said. The ability to hear and see is rare in this world. It only exists in somebody who truly wishes to grow. This has not, unfortunately, been the attitude of most seekers. So few succeed in reaching their goal that it is safe to assume that there are few who honestly pursue a spiritual life, and even then, very few teachers who cater to anything that brings the realism that allows for enlightenment.

Spirituality

Spirituality is not about being where you think you should be. It is not about being where you want to be. Spirituality is about being on the highest point of an ascending energy that keeps growing and growing.
As this energy grows, it completely destroys every level of truth as you live it. This does not mean the truth that has been destroyed was not real. It was real for the level on which you existed before. With students, I am not interested in how long they are with me; I am just interested in one thing: whether or not they are strong enough to break up the horizontal level and continue growing. For myself, I do not want to limit myself by what I was. I do not think, "I did all this work to get to here." That is baloney. That is making a drama of your life and trying to build an image for yourself. The point is to keep growing. It is to have the courage to keep growing, even if it pulls apart the structure of your life. Then it is freeing you. There is nothing wrong with pulling apart the structure. What is wrong is to build yourself into a coffin and then stay there and try to justify it. Either you are working to live on a higher level all the time and to have a rebirth all the time, or you are trying to find justification for staying the way you are.
The whole point of what we do is to destroy matter, which is this horizontal plane we sit on: the earth. It is to translate this physical and material matter into spiritual force. This is our work.

Surrender
You sit down. Inside you, what is going on? You want to be right. "I'm a nice guy, how could this person do this to do me? How could someone take advantage of me in the business world," or "How can somebody not love me? Don't they understand what I did?" Inside you, these muscles close up; they are protecting you. They are protecting your ego, protecting the image you have of yourself. You sit down to take your breath, and you find that something has robbed you of your heart. What robbed you of your heart ? The need to be right. These muscles do not want to open. They would rather you were safe and secure behind the wall than outside the wall.
Surrendering is opening all the muscles. This is the real test of your surrender in a situation. Can you breathe ? Does the throat open to receive the energy ? Are you free to receive this energy and open and see what your condition really is ? If you find out you are constricted in your heart, you have a pain in your back, or you can't get the air down, what does it mean? It means you are closed. What closed you? It does not matter what closed you, you do not have to find the rational reason, you just have to open. You sit and work, and you breathe. I do not have that problem anymore, but I used to sit and take that breath six hundred times in one day, sometimes, to begin to feel a little crevice start to open. If you are closed, you are dead. You can't be right if you are closed. Can a closed person know what he or she did or did not do ? So, if you find that you are closed, you have to drop the whole issue of whether the other person is or is not right.


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