Petit dialogue avec ma mère
Hier j'ai eu ma mère au téléphone, je crois qu'on ne se reverra pas de sitôt. La pauvre, il n'y a rien à faire pour elle. A 14h, Petit Renard m'informe qu'elle a appelé et qu'elle n'a pas l'air contente du tout, sans doute parce que je n'ai donné aucune nouvelle pour Noël, et pour cause...
Je rappelle et j'attaque immédiatement en lui disant que je n'ai pas du tout apprécié qu'elle nous ait quasiment posé un lapin en décembre, en disant qu'elle allait venir et en faisant ensuite la morte alors que je n'avais aucun moyen de la joindre. Elle s'est excusée en disant qu'elle n'avait pas été invitée, je lui ai dit qu'elle se fichait de moi parce qu'elle avait été tout a fait invitée et que les choses étaient parfaitement claires. En fait je savais pertinemment qu'elle ne souhaitait pas du tout voir Petit Elfe, et que c'était pour cette raison qu'elle n'était pas venue, mais évidemment elle a commencé par mentir, je lui ai dit que son excuse ne tenait pas debout.
Du coup elle a dit presque la vérité en avouant qu'elle ne savait pas ce qu'elle aurait pu venir faire à la maison, je lui ai dit qu'elle pouvait venir pour discuter avec des gens amicaux. Mais imaginez-vous que ces gens ne sont pas de sa "famille", alors ça ne l'intéresse absolument pas.
Du coup elle a dit que notre situation était trop bizarre. J'ai dit qu'il n'y avait rien de bizarre à être heureux avec les gens qu'on aime bien, là elle a été furieuse en disant que si on était heureux tant mieux pour nous.
Il y a eu aussi un moment où elle a dit que notre projet de maison était très risqué. Evidemment je savais pertinemment que dans son propre couple ça va mal et qu'elle ne supporte plus son copain, mais ça n'est pas de me faute. Sans compter qu'elle n'a en réalité pas d'amis véritables.
Après ça elle est revenue sur le RV manqué en disant que quand même on aurait pu se voir à 3 (sans Petit Elfe et Petit Renard). J'ai dit que je ne voyais pas l'intérêt de les voir pour ne rien avoir à se raconter, elle s'est étonnée de ce que j'avais parlé beaucoup les fois précédentes, j'ai expliqué que j'avais parlé parce qu'elle n'avait rien à dire mais que c'était épuisant.
C'est là qu'enfin la vérité à surgi :
- Mais je n'ai rien à te dire parce que j'ai toujours l'impression d'être une idiote quand je te parle.
- ça n'est pas de ma faute si tu as l'impression d'être une idiote.
- De toutes façons ça fait depuis longtemps qu'il n'y a plus de communication entre nous, déjà quand tu avais quinze ans...
- Ne confonds pas quand j'avais quinze ans et maintenant, ça n'a rien à voir. En plus je te rappelle que si ça allait mal à l'époque, c'est parce que tu faisais n'importe quoi et ne tenais aucun de tes promesses.
- Comment çà, quelles promesses ?
- La promesse du cours de karaté par exemple. Quand j'avais 13 ans tu m'avais promis que je pourrais faire du karaté quand j'aurais 15 ans, j'ai attendu 2 ans, et quand j'ai eu 15 ans, tu as refusé.
- Quoi ? Mais j'avais divorcé, j'avais le prêt à rembourser, qu'est-ce que j'en avais à foutre de cours de karaté ?
- Quand on divorce et qu'on a un gamin, on sait très bien que lui aussi il est dans la merde et on s'en occupe d'autant plus. Mais toi tu n'as jamais pensé qu'à toi. D'ailleurs Mémée m'a montré des lettres que tu lui envoyais à cette époque, tu ne parlais que des tes malheurs.
- Quoi ? Elle t'a montré mes lettres ? C'est le bouquet !
- En attendant tu ne pensais qu'à toi.
- Elle aussi ne pensait qu'à elle.
- Evidemment, puisque tout le monde ne pense qu'à soi. Quoi qu'il en soit le problème n'avait rien à voir avec le divorce. (...)
- Mais pas du tout, tu n'as jamais dit les choses comme ça à l'époque !
- Quel enfant de 13 ans est capable d'identifier clairement ses problèmes alors que des tas de gens de 60 ans en sont incapables ? Et puis en réalité tu le savais très bien puisque ça durait depuis des années...
Bip... bip... bip...
C'est elle qui a raccroché, incapable d'en supporter plus.
C'est véritablement l'esprit samsarique en action. Elle accuse tout le monde de ses problèmes, exige de ses propres enfants qu'ils soient autonomes à 13 ans et s'occupent d'elle, maintenant elle est jalouse du bonheur des autres, normal puisque chez elle c'est la faillite, et en plus il faut s'intéresser à elle, non pour l'aider véritablement ce que j'accepterais, mais pour l'écouter tourner en rond dans le samsara en essayant d'entraîner les autres avec elle. En effet, écouter quelqu'un qui se complait dans son malheur, c'est glisser soi-même dans le samsara. Ce qui ne m'intéresse pas.
Enfin bon, on peut espérer qu'elle ne fera plus perdre mon temps avant un moment. En tous cas ça n'est pas moi qui vais rappeler.
C'est ça qui est terrible. Vous travaillez pour devenir une personne excellente et acquérir la capacité d'aider les autres, mais au lieu de prendre la main que vous leur tendez, vos parents vous en veulent de se sentir idiots en votre présence.
Elle avait réagi de la même façon quand je lui avais fait lire le manuel du compagnon d'elfes. Elle avait trouvé moyen de le discréditer sous le prétexte que je n'étais pas avec Petit Elfe depuis 30 ans.