Introduction au Manuel du Compagnon d'Elfe
On admet volontiers la relation pédagogique en sciences, en philosophie, en musique, en sport... mais pas en amour. Ce qui est tout de même étrange si on y réfléchit. On a besoin d'apprendre marcher, à parler, à lire, à compter, mais on n'aurait pas besoin d'apprendre à aimer, comme si c'était la chose la plus naturelle au monde, et comme si chacun se trouvait pourvu dès la naissance de toutes les connaissances nécessaires. Or nous voyons bien que c'est exactement le contraire. Si les gens savaient comment s'y prendre, il n'y aurait pas autant de divorces ni de problèmes de couples, ni de psychologues à qui on demanderait leur aide. Et pourtant, ces mêmes psychologues qui se déclarent spécialistes en la matière déclarent l'égalité complète de tous devant l'amour : dès lors qu'il a 18 ans, chacun est assez "grand" pour savoir ce qui lui convient, et tout le monde est "égal". Egal voulant dire identiques. L'homme et la femme sont dissemblables physiquement et psychologiquement, mais en amour ils seraient exactement semblables, dotés du même discernement, de la même conscience, de la même ouverture, de la même sensibilité. Et ceux qui oseraient prétendre le contraire sont d'abominables réactionnaires, des suppôts de l'ordre patriarcal qui veulent le malheur des femmes etc...
On n'a donc plus le choix qu'entre deux modèles. Les modèle "ancien" où la femme est un être doux, passif, qui élève les enfants et qui est entièrement soumise à l'homme, et le modèle moderne où la femme est un être libre et autonome, capable de faire la même chose que les hommes.
Si l'on regarde autour de soi, on constatera que ces deux modèles ont fait leurs preuves : ils ont prouvé qu'ils étaient complètement erronés.
Ce que nous proposons ici, c'est un autre modèle, qui réunit les qualités des deux autres, sans en avoir les inconvénients. L'homme et la femme sont égaux, mais différents, comme l'eau et le feu par exemple. Il n'y en a pas un qui est plus, ou moins nécessaire que l'autre. Leur égalité vient du fait que leurs qualités sont également nécessaires, que ce soit pour faire des enfants ou pour vivre heureux. C'est évident si l'on se donne la peine d'y réfléchir. Malheureusement, les "anciens" ont placé la femme en position d'infériorité du fait que ses qualités sont moins visibles sur le plan grossier, à savoir qu'elle n'est pas douée pour fabriquer des armes ou des maisons, tandis que les "modernes" ont déclaré l'égalité des sexes sur la base d'une identité qui est une pure construction mentale.
Ici, notre valeur de référence n'est ni la puissance matérielle, ni l'idéal philosophique d'une identité factice. C'est le bonheur. Et nous déclarons que l'homme et la femme ont également besoin l'un de l'autre pour être heureux, mais que leurs qualités étant différentes, chacun doit apporter ce qu'il a tout en reconnaissant la valeur égale de ce qui est apporté par l'autre.