Les joies du 4è âge
L’autre jour je suis tombé sur un blog consacré au 4è âge (dont je n’ai malheureusement plus la référence).
Déjà à 40 ans, la vie ne vaudrait plus grand-chose sans la pratique (il suffit de voir le nombre de blogs de quadragénaires désabusés, sans compter de tous ceux qui sont déjà à côté de leurs pompes à 20 ans), mais alors à 80… La perspective de se retrouver dans un asile de vieux n’a pourtant rien de gênant « en soi ». On s’occupe de vous, la bouffe n’est pas forcément géniale, mais bon, ça doit quand même rester dans les limites du correct, quant aux activités, il n’y a strictement rien à faire. Le rêve !… du moins, pour un pratiquant. Surtout arrivé à cet âge-là. Thögal après 40 ans de pratique, ça doit être quelque chose. Pour un peu que le mec parte en corps d’arc-en-ciel, c’est le personnel qui serait emmerdé. « Disparition d’un petit vieux à l’asile du Plessy-Robinson, la police enquête toujours ».
Par contre, pour un non-pratiquant, bonjour la perspective. Dessins animés sur TF1 le matin, L’après-midi, les Feux de l’amour, ensuite, Inspecteur Derrick, puis rediffusion de Starsky et Hutch. Et le soir, Navarro… A moins que vous préfériez jouer à la bataille ou aux dominos avec le papy de la chambre d’en face.
Quand on est chez soi, la perspective n’est d’ailleurs pas très différente. Quand on n’a plus d’amis à voir (ils sont tous morts), que vos enfants ont mieux à faire, que le reste de l’humanité vous évite parce que vous êtes un vieux chieur, qu’est-ce qui reste à faire, à part regarder la télé ? Ou les voitures qui passent dans la rue, en-dessous. Tout cela, sans l’espoir de la moindre amélioration, bien au contraire. Au mieux, la situation ne peut qu’empirer d’un jour sur l’autre.
Je ne suis pas en train de dire que c’était mieux avant, lorsque les vieux habitaient avec leurs enfants. La plupart des vieux sont des vieux chieurs qui croient qu’ils ont tout compris parce qu’ils sont vieux, et ça doit être franchement pénible de les avoir à la maison. On ne s’améliore pas parce que le temps passe, mais parce qu’on fait des efforts chaque jour. Ceux qui n’ont jamais fait le moindre effort ne peuvent pas être mieux que lorsqu’ils étaient jeunes.
Enfin bon, tout ça pour dire que si on n’a pas une pratique sérieuse, on se prépare un avenir très pénible d’ici 20, 30, 40 ans…
Et je ne suis pas non plus en train de plaindre ces petits vieux. Ce qui leur arrive, c’est en grande partie de leur faute. Ils ont été jeunes, il y a des gens qui leur ont dit, ils ont vu des vieux autour d’eux… C’est comme la cigale qui chante tout l’été, elle pouvait se douter que ça allait mal se terminer. Le misérabilisme de ceux qui plaignent les petits vieux aujourd’hui, c’est finalement une déresponsabilisation. « C’est pas de leur faute ». Et ça veut également dire : « Quand je deviendrai comme eux, ça ne sera pas de ma faute non plus, et faudra être gentil avec moi ». Non, on est responsable de ce qu'on devient.